Jeudi 8 avril 22h12 Chaud C’est si beau
Foz do Iguasu

Bonjour à tous

Nous nous sommes bien reposés à Salta après notre périple dans les superbes paysages alentours : montée avec le téléphérique, visite des belles églises et du Musée Archéologique de la haute montagne (MAAM) qui est impressionant avec leurs momies d’enfants sacrifiés (enfants de Llullaillaco ) il y a 500 ans au sommet d’un volcan de la région (pour ceux qui veulent plus d’infos c’est par ici).

Nous avons donc quitté Richard de l’hôtel “El Condor Pass” en lui laissant un petit souvenir : notre linge en train de sécher sur une corde. Nous avons pris le bus pour la région de Misiones où se trouvent essentiellement les missions jésuites et les chutes d’Iguazu. Après 8 heures passées dans le bus avec les cafards nous arrivons à Posadas la ville principale. Il fait chaud et moite et la moindre ballade dans les rues devient étouffante. C’est la semaine sainte et les prix des chambres a fortement augmenté : pour 150 pesos nous avons un box dans un garage (véridique) avec 2 lits. Pour 70 pesos nous avons une chambre double avec salle de bain privée … mais en la visitant on voit très bien que c’est un dortoir à cafards qui n’attendent que le soir pour débarquer et faire connaissance. Nous trouvons tout de même un hôtel en dortoir + piscine à 35 pesos par personne.

Nous prenons le bus le lendemain pour la petite ville de San Ignacio pour aller voir les ruines des missions : de grand complexes hoteliers ouverts par les Jésuites en 1600 pour accueillir, nourir et accessoirement convertir les populations guarani de la région. Problème encore : la semaine sainte. A l’office de tourisme (accueil super sympa, wi-fi gratuit et performant, climatisation et garde de sacs à dos) ils nous énumèrent les hôtels complets de la ville … ça en fait pas mal. Nous allons tout de même voir à l’auberge de jeunesse Adventure Inn où il y a une piscine mais ils n’ont plus de place : il faut revenir à 20h00 pour savoir si il y a eu des désistements. Nous commençons à envisager la nuit à la belle étoile. L’hôtel suivant nous propose une chambre triple à 140 pesos : Banco ! Il n’y a pas de piscine, c’est pas grave il fera gris et pleuvra le lendemain ;o). C’est justement ce jour-ci que nous avons choisi pour visiter les ruines. La semaine sainte est très touristique en Amérique du Sud et plus particulièrement le Jeudi Saint … Le défilé des groupes arrivés en bus nous fait comprendre qu’il n’y aura pas que nous sur les photos.

Après une bonne ballade dans les ruines nous allons nous reposer en terrasse : l’orage éclate à ce moment : une bonne pluie tropicale. Il n’y a pas grand chose à faire ici à San Ignacio, nous retournons à notre hôtel : on allume la télé et nous plongeons dans la Passion par Mel Gibson puis nous fixons sur la chaine elgourmet.com qui présente plein de petites recettes de cuisine dont la fameuse parilla qui donne envie d’avoir un jardin comme à Créteil par exemple ;o)

Le vendredi (saint) beau soleil, personne aux ruines : tant pis je ne refais pas les photos une deuxième fois. Nous flanons dans les rues (pas grandes) et devant la télé (elgourmet, la Passion sur 2 chaînes différentes, et Titanic), passons au casino, mangeons en terrasse et voyons Jésus passer avec sa croix suivi par 10 romains et une foule silencieuse. Il a morflé vachement plus chez Mel Gibson.

Il est temps de revenir à Posadas pour récupérer un colis mystère qui a fait le trajet en bus depuis Salta : il contient notre linge que Richard nous a fait suivre à notre hôtel : Muchas Gracias !

C’est toujours les mêmes personnes à l’hôtel, mais ce samedi ils ont décidé de faire la fête. Nous, nous avons un bus le lendemain pour Iguazu à 9h15 et une chambre double qui donne sur le lieu de débauche (=bruit). A 3h00 du matin Eva me réveille car un bruit de grenouille retentit dans la chambre : c’est le hamac qui est attaché à notre mur qui fait ce bruit lorsqu’on l’utilise. Bref nous avons assez mal dormi et le lendemain matin à 6h30 par pure vengeance nous faisons le maximum de bruit possible (faire du skype là où cela résonne bien sans chuchoter).

Heureusement nos derniers jours en Argentine ont tout de même été agréables. Les fleuves des chutes d’Iguazu constituent la frontière entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Les chutes sont observables côté argentin et brésilien. La plupart des touristes font le côté brésilien le matin et le côté argentin l’après midi. Nous nous préférons prendre notre temps. Notre hôtel à Puerto Iguazu (Argentine) est un hostelling International : grand complexe, piscine, bar, musique, dortoirs de 4 avec salle de bain partagée une ambiance sympa et des animations pour la modique somme de 45 pesos par personne et par nuit.

Nos collocataires australiens doivent être en plein jet lag et sont couchés à 21h00 : c’est nous qui rentrons en dernier, ça nous change. Nous avons attendu le lundi pour aller voir les chutes (profiter de la piscine le dimanche après le long voyage). Même si le temps n’était pas forcément avec nous (nuageux le matin, légères pluies dans l’après midi) nous avons passé une belle journée devant ce spectacle que sont les chutes. Arrivés dans les premiers nous avons fait la course sur les passerelles glissantes vers la “Garganta del Diablo” : c’est une chute vertigineuse qui fait un bruit incroyable et soulève des projections d’eau sur plusieurs mètres de haut. La passerelle se termine en haut de ces chutes : la vision de toute cette eau (on est en période haute pour le débit) est hypnotisante. Heureusement les groupes sont là pour vous réveiller en vous poussant pour prendre la photo. On propose à beaucoup de couples de prendre la photo pour eux et on nous le propose également.

Après la gorge du diable nous allons faire une ballade sur le fleuve supérieur (celui qui se jette dans le vide). Eva a le droit toutes les 5 minutes à “- Chut devant, Ah ça va ! - nan Chuuuuuttes !!!” de la pub oasis ;o) c’est le running gag de la journée. La ballade débute tranquillement au rythme du fleuve : nous ne sommes que 5 dans le bateau gonflable et le silence est apprécié. Nous voyons un gros oiseau style héron qui s’en va devant nous, puis nous nous approchons d’un caïman qui observe Eva (la plus près) d’un oeil bizarre avant de plonger pour avoir un peu de tranquillité.

La ballade se termine sous les arbres de la forêt avant de prendre une navette pour nous amener à l’entrée de la passerelle inférieure. Cette passerelle a plusieurs points de vues au pied des chutes ce qui arrose pas mal les visiteurs. Nous avons également pris la ballade en bateau sur la rivière près des chutes : naïfs nous ne nous préparons pas plus que ça. François est avec son (seul) tee-shirt, son (seul) pantalon et ses (seules) chaussures / chaussettes. Nous trouvons bizarre de voir tout le monde revenir torse nu, en maillot de bain et en tongs. Encore cette fois nous ne sommes pas nombreux dans le bateau (6) c’est appréciable ils ne remplissent pas les bateaux à fond. Première arrêt devant les chutes “Take pictures if you want” ensuite “keep your cameras away” … le bateau fonce sous les chutes : tout le monde est mouillé comme si on avait plongé dans le fleuve. J’ai du mal à respirer avec toute les projections d’eau et j’ai l’impression de me noyer … les gars du bateau le remarquent et me surveillent pour le deuxième passage sous les chutes (je prends ensuite le reflexe de respirer en contre courant des projections d’eau). 4 passages en tout : nous sommes bons pour l’essorage.

Le séchage se fera à l’air libre : heureusement il ne fait pas (trop) froid. Nous prenons une pause pour déjeuner : peu après avoir fini notre sandwich, un coati arrive attiré par l’odeur, il renifle le banc, va ensuite vers le sac d’Eva. Il faut se méfier de leurs griffes et de leurs morsures, certains visiteurs ne l’ont vraiment pas compris.

L’après midi est plus calme. Nous nous balladons sur les passerelles supérieures avec des vues magnifiques depuis le haut des chutes.

Au total, on aura marché pas mal durant la journée, le soir : repos et caipirinha sont les bienvenus.

Mardi, nous passons au Brésil à Foz de Iguaçu : changement de langue, de monnaie (superbes billets colorés) mais toujours près des chutes d’eau. Le bus nous attends pour passer la frontière argentine mais nous laisse attendre le suivant lorsque nous aurons rempli les formalités auprès des autorités brésiliennes. Autant côté argentin la ville est petite, autant côté brésilien elle est immense. Pour s’habituer à un nouveau pays c’est pas le mieux.

Notre hôtel est au diable … mais en arrivant c’est le paradis ;o) piscine, bar (classique), jardin, terrain de foot, transats et petit coin tranquille avec des colibris.

Comme les dortoirs ne sont pas mixtes, nous prenons une chambre double à 80 réals : avec l’euro qui se casse la figure cela fait un peu cher. D’ailleurs si vous savez comment régler le problème avec la Grèce le plus tôt possible, ça nous intéresse … merci pour notre pouvoir d’achat ;o)

Le premier jour, nous restons dans la piscine : nous avons prévu de rester 3 jours au lieu de nous presser et tout visiter en 2 jours.

Lorsque le réveil sonne à 6h30 pour se préparer à aller visiter les chutes nous sommes beaucoup moins en joie. Nous nous accordons un peu de repos et n’arrivons devant l’entrée du parc national qu’à 10h00. Il est un peu tard et il y a beaucoup de monde dans la queue. Découragés nous décidons d’aller voir le parc des oiseaux conseillé par Sylvain.

Au début cela fait un peu Zoo … avec des perroquets en cage, des espèces avec des noms que l’on ne retient pas (voir les titres des photos dans picasa).

Ensuite on se rapproche des flamands roses, entrons dans les volières où résident plein d’oiseaux dont des toucans qui sont ce matin un peu énervés (ce sont des petits toucans un peu nerveux qui essaient de nous impressioner en bombant le col avec leurs couleurs et leurs coups de bec … Toucanus Sarkosus je crois).

C’est un des leurs qui a été à l’origine de la tentative de kidnapping de Titi. Titi était tranquillement posé pour la photo dans la volière quand le méchant Toucan s’est approché, l’a choppé par sa fermeture éclaire et l’a emmené un peu plus loin dans les arbres. Avec Eva, on a commencé à le poursuivre (sans dépasser les barrières en bois ce qui limite la poursuite) et essayer de lui faire lâcher. Eva est partie chercher de l’aide auprés des gardes du parc mais le toucan a fini par libérer Titi qu’on a récupéré sain et sauf. On a eu un peu peur donc pas de photos de ce moment stressant ;o) (mais drôle). Titi va bien, mais n’a plus voulu sortir de la journée.

La suite de la visite était magnifique : de beaux toucans (gentils eux), des reptiles, des papillons avec des colibris.

Et la volière des Aras qui vous volent au dessus de la tête (ils sont énervés eux aussi quand les gens sont dans la volière, ou alors ils jouent et veulent impressionner les visiteurs) ce qui fait de belles photos.

A la fin nous avons même le droit de porter un perroquet sur le bras : ça pince fort, Eva tente une caresse. Nous verrons plus tard la personne qui s’en occupe jouer avec lui : ils sont très interactifs. On mange sur place face aux flamands roses et en partant Eva se lance pour le porté de serpent. Elle s’en sort très bien, moi je n’ose que prendre la photo ;o)

Une journée bien remplie = piscine en rentrant.

Ce matin, enfin, nous arrivons à nous lever pour aller voir les chutes. L’hotel étant au fin fond de la campagne il faut prendre un bus (conduit par pépé) pour joindre la route principale où passe un autre bus. Le problème est que pépé est en retard ce matin et a loupé le service de 8h00. A 8h25 on décide d’y aller à pied (au croisement pas au parc …) mais pépé arrive (j’ai remarqué ses yeux fatigués c’est dur pour lui aussi). Au premier virage hop il part à droite au lieu d’aller à gauche, Eva me jette un regard effrayé (Oh mon dieu où va-t-il nous emmener ?). Il passe par un chemin de terre pour laisser un type dans le bus devant sa ferme. C’est sympa mais nous on a une correspondance (oui on aime bien faire les parisiens au Brésil). Pépé ne se presse pas et en arrivant à destination nous montre le bus qui va au parc passer devant nous sans s’arrêter … Eva lui jettera un regard noir (elle est très forte en regards divers et variés). On attendra encore 20 minutes avant qu’un anglais nous propose de nous emmener au parc (bon le bus est passé 5 minutes après mais c’est gentil quand même). Nous avons donc fait les 4 kms qui séparent l’hôtel du parc en 1 heure 15 … merci pépé.

Le soleil est au rendez-vous et les arcs en ciel fleurissent parmi les gouttes d’eau pour former des cercles presque complets (oui j’étais d’humeur poétique malgré pépé).

Le côté brésilien présente les chutes dans son ensemble en format panorama mais on approche en fin de visite, grâce à une passerelle que l’on peut voir dans “OSS 117, Rio ne répond plus”, en-dessous et au-dessus des chutes.

Nous rencontrons un groupe de Français avec qui nous discutons un peu : ils viennent de Rio où il y a eu les pluies les plus importantes depuis 30 ans (et 100 morts dans des glissements de terrain) … on doit y être dans 15 jours environs. Après le tremblement de terre à Santiago, évité de peu, et les pluies diluviennes sur Buenos Aires, évitées de peu elles aussi, c’est la saison …

Comme prochaines étapes, nous avons laissé tomber Paraty et Ilha Grande à cause des pluies, nous avons un bus demain midi pour Curitiba pour rejoindre l’Ilha Do Mel (l’île de miel). On va rester (normalement) au soleil mais nous n’aurons pas forcément de wi-fi.

A bientôt.