Samedi 5 juin 19h04 Chaud et froid Accompagnés
Cuzco

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Ceci clôt notre boucle du Brésil, c’est parti pour changer totalement d’univers et d’ambiance au Pérou.

Pour nos prochaines aventures au Pérou, nous aurons le plaisir d’accueillir une invitée surprise !

Bon, je vais essayer de faire moins long cette fois-ci, suite aux plaintes reçues.

Nous vous avions laissé la nuit du samedi soir à Sao Paulo, attendant notre avion pour Lima. La nuit a été trèèèèèèèèès longue … Première nuit (blanche) dans un aéroport, dernière j’espère … Heureusement, nous avons un peu dormi dans l’avion, ce qui nous a permis d’arriver pas trop fatigués à Lima. On a quand même profité du paysage dans l’avion : survol de la Cordillère des Andes et du Lac Titicaca !

L’hôtel réservé nous a envoyé un taxi, et on a pu arriver à l’hôtel sereinement.

Première vision du Pérou : ça change ! On retrouve un peu d’Inde, avec les rickshaws (ici, mototaxi), des routes défoncées, des bus colorés. On se sent plus dépaysés que ce qu’on a connu jusqu’ici en Amérique du Sud.

Sortis déjeuner après être arrivés à l’hôtel, on a la chance de tomber sur un festival gastronomique, mais on est sérieux et on évite de tester trop de choses, d’autant plus qu’on commence à peine à s’habituer à la sole (la monnaie péruvienne). Notre budget augmente ostensiblement ici (enfin, il s’est quand même pris une claque, merci à la chute de l’euro, à ce point-là j’envisage un sacrifice humain), ce qui devrait nous permettre de respirer après le Brésil.

Je vous épargne le descriptif de l’après-midi et de la journée du lundi : on n’a rien fait, on est juste sortis pour manger et voir un peu le quartier (Barranco, très sympa), on a même regardé Victor-Victoria en espagnol, ce qui vous montre mon degré de déchéance (François était fou de joie, il adore). On a aussi préparé les prochains jours, et ressenti notre premier tremblement de terre ! Après les panneaux indiquant la “route d’évacuation en cas de tsunami” sur le littoral de Lima, on découvre le panneau “Zone sûre en cas de séisme”, présent un peu partout.

Vous vous dites : ça y est, ils se sont lassés du voyage, au point de ne même pas sortir voir Lima. Et non, on ne voulait pas faire la visite touristique 2 fois, car lundi soir, arrivée depuis Marseille avec une courte escale à Paris et une autre à Madrid, prenant pour la première fois seule l’avion sans vraiment parler anglais ni espagnol, prête à affronter tous les dangers d’un voyage en Amérique du Sud (dont le son insistant de la flûte de Pan et “El Condor Pasa” siffloté par François toute la journée), s’étant décidée et ayant acheté ses billets 5 jours avant le voyage, a débarqué Annie (ma maman) !!!! Et oui, dans ma famille on est voyageuse de mère en filles (hein Lea) !

Elle est toute contente, ressentant le décalage horaire moins que nous (elle 7h, nous 2h), au Pérou un peu par hasard, motivée à l’idée de voir pleins de choses, disposant en tout et pour tout de 18 jours en notre compagnie, avant de reprendre l’avion le 11 juin.

Dès le lendemain, nous avons réservé notre bus pour notre prochaine destination : Nazca, départ le mercredi, ce qui nous laisse une petite journée de visite à Lima. Comme Annie reprend son avion de Lima, on devra y revenir et on passera encore un peu de temps dans la ville. En un jour, on ne peut que découvrir le centre historique, la Plaza de Armas et la Plaza San Martin (on n’en avait plus vu depuis l’Argentine), visiter les églises et le couvent. On aura durant ces 3 jours un temps gris, qui est, paraît-il, très fréquent à Lima.

Mercredi 14h, départ pour Nazca, arrivés après 21h. On constate avec surprise que les bus péruviens sont aussi bien que les bus argentins ou brésiliens, et que le repas est meilleur. Par contre, ils n’ont pas de service couchette à 180°, seulement 140°, ce qui est déjà pas mal. Ils ont dû l’échanger contre l’option “caméra toute la nuit” pour surveiller les passagers (contre le vol), un système d’embarquement des bagages digne des avions, et des petites caméras pour filmer les passagers avant d’entrer dans le bus, dès fois qu’il y ait des échanges …

Bref, à Nazca, on a choisi le premier hôtel en face du terminus. Là, on découvre un aspect assez dérangeant du Pérou touristique : tous les prix sont en dollars. Si vous voulez payer en soles, ils font un taux de conversion en général x3, ce qui est hyper avantageux pour eux. En plus, beaucoup de prix sont négociables : l’hôtel a démarré à 6O dollars, et est descendu finalement à 40 (soit 120 soles), ce qui était encore trop pour nous, on a préféré la chambre sans salle de bains à 75 soles.

On ne va pas se coucher tout de suite, on se renseigne auparavant sur l’activité principale de la ville : le survol des fameuses lignes de Nazca. L’agence de voyage de l’hôtel propose un prix “super avantageux” pour un vol demain, à 195 soles, et accepte généreusement de baisser à 190 soles. A ce prix-là, non merci, on va se renseigner demain, on a du temps.

Le lendemain donc, jeudi, on commence le tour des agences. Enfin, quand je dis le tour des agences, on limite à 2 qui avaient bonne réputation. En effet, le survol des lignes se fait dans des petits avions, et n’est pas sans danger, il y a des accidents, dont le dernier a moins de 3 mois. Le gouvernement a depuis imposé la présence d’un copilote dans l’avion (ce qui explique aussi que les prix ont grimpé de 20 dollars par rapport à ce qui est annoncé dans le guide). Pas question donc de partir avec n’importe quelle compagnie, et il est conseillé de partir le matin pour des questions de luminosité.

La première agence nous annonce un prix à 60 dollars, et nous dit qu’il reste 3 places dans un avion qui décolle immédiatement. François et moi sommes de mauvais négociateurs, on aurait clairement pu en profiter pour descendre le prix (après tout, ils avaient intérêt à remplir leur avion). On s’est dit qu’on n’avait pas fait le tour des agences, alors on va attendre un peu, on n’est pas pressés, on peut voler demain. Décision que nous regretterons par la suite …

En attendant, on a l’occasion de voir un peu la ville : la place d’armes, la rue principale, le marché, les petites rues. La ville semble en reconstruction, et en quelques mètres on passe de rues pavées aux rues même pas goudronnées. On a appris depuis que le Pérou est un pays en pleine croissance, et en pleine mutation, à croire que dans quelques années tout aura changé. En attendant, on découvre les menus soupe-plat-boisson à 5 soles (soit 1,42 euros, avec le cours de l’euro actuel, si ça continue ça vaudra le prix d’un plat du jour dans le 16ème …)

On retourne voir la première agence de voyage (celle qui avait essayé de nous arnaquer), qui fait le même prix. Elle a bonne réputation, on s’inscrit pour demain matin 8h, et on part réserver le bus suivant pour Abancay le lendemain soir à 20h (arrivée vers 6h, premier bus de nuit pour Annie), et on traîne tout l’après-midi les pieds dans la piscine (juste les pieds, eau trop froide)

Le lendemain, levers à l’aube, on ouvre la fenêtre, pour découvrir un ciel gris et de la brume … Bon, on va quand même voir si on peut voler. On est obligés de se doucher dans le noir, car il n’y a plus d’électricité dans l’hôtel. On part avec François retirer de l’argent, afin de payer le vol, pour découvrir que la panne n’est pas que dans l’hôtel, mais dans la ville entière … La journée démarre sous de mauvais auspices.

Finalement, on sort les dollars précieusement cachés qui ne nous ont pas été volés, pour payer. La demoiselle nous confirme que nous volerons, pas de problème, et que nous serons remboursés intégralement si nous ne volons pas. Dès qu’on a payé, elle nous annonce que par contre, c’est pas pour tout de suite, il faut attendre jusqu’à 9h, mais que ayant le premier vol on est prioritaire. Ca valait le coup de se lever si tôt, en plus on a rendu les clés de la chambre, c’est bête. Heureusement que l’hôtel a une grande salle avec Wifi où l’on peut squatter.

9h, on se présente, on nous fait brutalement grimper dans une voiture avec 3 autres personnes (alors que l’avion ne devait contenir que 4 passagers), et on nous dépose à l’aéroport, avant de nous faire attendre devant un documentaire (en français heureusement, le fait que je comprenne un peu l’espagnol, alors que les autres passagers pas, nous avantage). Une fois que le documentaire est fini, le ciel est toujours aussi brumeux, alors on nous ramène à Nazca (on saute sur l’occasion, on gelait à l’aéroport). Que nous 3 par contre, les autres restent… On ne comprendra que beaucoup plus tard qu’étant donné qu’ils ont un bus à 14h, alors que nous c’est à 20h, ce sont eux les prioritaires. A vous dégoûter d’être honnête. En plus, ils font voler d’abord les grosses companies qui gèrent les groupes, alors on peut toujours attendre. En général, les groupes arrivent à Nazca, volent, et repartent dans la foulée.

De retour à Nazca, on nous dit de revenir à midi. Le temps commence à se découvrir. A midi, on nous dit de revenir à 14H. Le soleil perce enfin. A 13h30, on est dans la boutique, déterminés à ne pas en sortir avant qu’on soit passé. A 14h, on nous dit 14h30, on commence à s’énerver. A 14h15, on nous dit 15h, c’est sûr. Du coup, on s’énerve vraiment, et on demande où sont passés les 3 autres. Ils sont en train de voler (alors qu’ils devaient avoir un bus à 14h ?). Et nous qui devions être prioritaires ? Ah non, ils étaient inscrits sur le vol de 7h !!! D’énervement, on annule, on récupère notre argent. Tant pis pour les lignes, on ne les verra pas.

On passe l’après-midi comme on peut, on essaye de s’inscrire à des excursions, avant de laisser tomber, et de retourner squatter l’hôtel, avant d’aller attendre le bus, qui évidemment partira avec quasiement une heure de retard.

Des lignes de Nazca, on ne verra jamais les vraies, seulement leurs images dans la ville …

Et le bus pour Abancay ? La nuit s’est à peu près bien passée, malgré les voisines bavardes, sauf qu’à 5h37 le bus s’est arrêté et on s’est fait jeter dehors, car déjà arrivés, avec 1h d’avance … On n’avait jamais fait l’arrivée à l’aube un peu abrutis dans une toute petite ville, sans savoir où aller. Ben voilà, c’est fait, avec Annie en plus. Heureusement, j’avais une adresse d’hôtel, on prend un taxi (2 soles) et on trouve une chambre tout de suite. On peut même prendre une douche et avoir un petit déjeuner, le luxe ! Par contre, d’une façon assez étrange, l’hôtel est en construction. Il y a 2 étages en cours de construction, pas encore d’ascenseur, ce qui ne les gênent pas pour louer des chambres sur les 3 premiers étages. D’ailleurs, notre 2ème salle de bain (oui, la chambre est immense) n’est malheureusement pas terminée, et n’est pas utilisable. Ca a l’air d’être souvent le cas au Pérou.

Et sinon, Abancay ? C’est à 2400 mètres d’altitude, ça nous paraissait pas mal de faire une étape avant de ne monter à Cuzco (3400m), et de couper un peu le trajet. Les touristes y vont surtout pour faire des treks, ce n’est pas notre cas, alors, après avoir vu la place d’Armes, le marché, on monte au Mirador, conseillé par l’hôtel. En fait, il ne s’agit pas juste d’un mirador, mais du Parc du Mirador, qui contient entre autre un mini zoo et des petits chemins pour marcher un peu. En fait, quand je dis mini-zoo, il ne contient que 4 cages, avec les animaux du coin, c’est-à-dire des pumas, des condors, une sorte de sanglier, et des oiseaux bizarres.

Du coup, après avoir trouvé notre pire restaurant au Pérou (mais 4 soles), l’après-midi à Abancay se passe très lentement, on en profite pour se reposer un peu (et pour François regarder Clermont soulever enfin le bouclier avec les commentaires en espagnol). Après 2 jours de repos à Nazca, Annie commence à se dire qu’on triche sur nos activités …

Le lendemain, on va à la gare, avec l’objectif de prendre le bus de 9h30 pour Cuzco. Comme il y a beaucoup de bus, on arrive pile pour sauter dans celui de 8h45. Cool, on va arriver avant 14H. Ah non, raté. En chemin (que des routes de montagnes, heureusement personne de malade dans le bus), on entend un gros bruit. Une pierre sur le toit ??? Le bus s’arrête une dizaine de minutes, le temps de vider plusieurs bouteilles d’eau sur les roues (ça fume). On aurait crevé ? On se laisse porter, de toute façon, on ne comprend rien (on ne parle pas encore l’espagnol mécanique). On repart à 10km/h environ, pour s’arrêter dans un petit village. Le mécanicien sort, et c’est parti pour 1h de dévissage/remplaçage de roue/revissage. On voit passer le bus de 9h30, ils arriveront avant nous. La roue avait un beau trou.

Arrivés finalement à Cuzco, on saute dans un taxi (on se fait rouler, on ne le saura que plus tard), et François déniche un hôtel sympa (on explose notre budget, mais on n’avait pas envie d’aller dans un hôtel miteux sans eau chaude et sans couverture). Enfin, il a visité d’autres hôtels plus chers et moins biens.

L’objectif : visiter Cuzco quelques jours, aller jusqu’au Machu Picchu, avant de revenir à Cuzco. Nos prochaines journées vont être chargées ! (enfin …)

Elles l’ont été : on a vu des endroits merveilleux, connu des moments extraordinaires, vécu des expériences inouïes, et bien plus encore.

Mais comme on critique la longueur de nos billets, je laisse ça pour le prochain. Et oui, un cliffhanger si je veux.

Bonne soirée à tous

Annie, Eva et François