Vendredi 22 Octobre 17h00 Terima Kasi ! Shopping !!!
Singapour

Hello V’rybody.

Tout d’abord, avant de commencer ce billet, nous voudrions souhaiter un bon anniversaire à Mathilde en ce 26 Novembre. Gros Bisous !!

Eva est fatiguée par le train d’enfer qu’elle mène depuis quelques temps pour rattraper le retard sur ce blog et elle me passe donc le flambeau pour écrire ce billet sur notre séjour à Singapour du 16 au 22 Octobre 2010. Je vais essayer de me rappeler de l’essentiel … on va voir. Si vous commencez à prostester intérieurement disant que vous n’avez même pas eu le temps de lire le dernier billet (vous avez dû rencontrer une marmotte qui est un peu à la traîne ;o) ) : pas de problème voici le lien vers celui-ci, prenez votre temps (ou le temps de votre patron selon … ;o) ).

Nous sommes arrivés à Singapour depuis Jakarta. L’aéroport d’arrivée est tout beau tout neuf et nous n’avons pas trop de problème à l’immigration à part notre file qui avance plus lentement que les autres mais ça, tout le monde le vie au quotidien.

Nous avions décidé de ne pas réserver d’hotel car Singapour c’est grand, touristique et il y a beaucoup de logements, malheureusement la gestion des jours de la semaine étant devenue défaillante ces derniers mois (on se croit vraiment en vacances) nous avons négligé le fait que nous étions samedi. Le week-end tout le monde vient à Singapour faire du shopping et s’amuser. Au prix où nous avons payé notre billet d’avion (15 euros à 2), on comprend les indonésiens aisés et les malaisiens, qui sont les voisins proches, pourquoi se priver ?

Nous arrivons donc au point information pour les touristes et sommes pris en charge par deux personnes très sympathiques dont Charles qui parle un français très conventionnel et d’une voix paisible. Cela nous a évité, je pense, de tomber en panique et de dormir dans l’aéroport. Au bout de la cinquième guesthouse complète nous nous sommes rabattus sur un hotel un peu plus cher. Pour la première nuit cela suffira. Nous voila partis pour le quartier de notre hotel où notre chambre double nous attend. Nous entrons dans le métro où le durian est interdit pour son odeur.

Sortis du métro climatisé avec les sacs (trop lourds bien entendu) sous une grosse chaleur, nous entamons notre chemin de croix vers l’hôtel (pourquoi économiser un taxi quelquefois me demandaij… me demandaj … ? … Hein pourquoi ?). Nous voyons tout le monde sortir des malls, manger des glaces, se promener en tee-shirt lunettes de soleil avec rien dans les bras, rien sur le dos, rien sur le ventre. Nous n’en pouvons plus et je faillis même tomber en posant le pied sur de la fausse pelouse mal fixée. Bref à ce moment, si vous m’avez suivi, nous en avons raz la casquette !

C’est peut-être en nous voyant arriver sur cette humeur que le propriétaire de l’hotel s’est mis à notre niveau. Pas un sourire, pas une politesse … signez ici, payez, voici votre clé votre chambre est derrière. Après une bonne douche et un peu de wifi nous nous reposons. Je pars chercher des boissons dans le quartier, je découvre un peu la ville qui est très propre avec des belles avenues et de beaux bâtiments.

Nous cherchons ensuite une guesthouse pour les nuits suivantes car nous ne pouvons pas rester ici : un peu cher. Nous allons visiter l’auberge RuckSack Inn. Une entrée qui ne paie pas de mine, un couloir tagué de mots enthousiastes de voyageurs et après avoir poussé la porte en verre un accueil chaleureux (lorsqu’on a enlevé ses chaussures sinon c’est la remarque cinglante). On nous apporte à boire alors qu’on n’a encore rien signé. Pour demain c’est ok, une chambre double avec salle de bain commune à tout le monde (peu de place cependant : 2 doubles et un dortoir de 26) mais dans une propreté absolue. Une wii, une playstation 2, des DVD, Internet gratuit illimité, petit déjeuner toute la journée (pain, café, thé à disposition) : une excellente adresse. Nous voila rassurés : nous réservons la nuit du lendemain en chambre double et la nuit du surlendemain en dortoir de 26 : plus on est nombreux …

Une fois l’hébergement réglé nous pouvons nous lancer à la découverte de la ville en commencant par : le mall d’en face :o). Il y a beaucoup de petits restaurants dans les malls et nous tombons ce soir là sur un restaurant de Curry Japonais. Les plats en vitrine en plastique … check, Les souhaits de bienvenue en entrant … check … la bière asahi … check : le Japon n’est pas loin. Après cette petite escale à Tokyo nous reprenons le métro (MRT) en n’oubliant pas de rendre la carte magnétique (pass navigo sans photo pour les franciliens) en fin de trajet pour récupérer la caution de 1 dollar par carte (56 centimes).

Le lendemain nous sommes occupés à faire le check-in / check-out d’un hôtel à l’autre. A 11h30 nous sommes bien installés au RuckSack Inn et partons pour visiter le quartier de Chinatown. Bon c’est toujours un peu pareil Chinatown : une porte avec des dragons, des chinois dans les rues, des vendeurs de produits bizarres qui ne passeraient aucune douane occidentale, une odeur de canard laqué et des lampions rouges accrochés aux bâtiments. On ne s’en lasse tout de même pas. Nous visitons un superbe temple bouddhiste où il y a plein de postures de bouddhas : des noirs tout méchant, des verts en jade, mais on n’a pas trouvé ceux aux pommes ni aux oignons (il ne faut pas visiter un temple bouddhiste quand on a faim).

Justement, Singapour est truffé de petites échoppes, “foodcourt” (points de restauration) et autres stands gastronomiques internationaux. Comme nous sommes à Chinatown nous mangeons Thailandais (y a pas de logique). Une petite parenthèse spatio-temporelle : actuellement à Bangkok on peut vous dire que le thailandais c’est toujours aussi bon sauf matin et soir pendant plus de 2 jours. Nous prenons des plats bien épicés et une bonne bière Tiger qui est la bière que l’on retrouve dans toute l’Asie.

Le dessert sera un truc bizarre vert et chaud choisi par Eva, moi je me rabats sur le sunday du Mc DO (à 80 centimes d’euro c’est donné). On ne s’empêche pas d’acheter des souvenirs car le shopping à Singapour c’est le passage obligé.

Prenant notre courage à deux mains nous décidons de passer de Chinatown directement à Agrabah dans le quartier Arabe (oui car ça fait un peu disney quand même ce quartier). Il y a plein de vendeurs d’épices, de thés à la menthe, de kebab tout cela au son du muezzin et de son mégaphone.

On retraverse la rue et hop on se trouve à Gotham City.

Retraversage de rue et hop on se trouve devant la cathédrale “Notre Dame de Lourdes”.

On essaie de trouver la sortie d’Adventureland mais on tombe sur Fantasyland avec ses immeubles colorés qui doivent être plein de poupées qui bougent et qui chantent.

Mais notre but est encore plus complexe. Nous avons décidé de caser l’Inde dans notre tour du monde, mais juste pour une soirée parce que supporter l’Inde plus d’une journée déjà c’est dur. Heureusement Singapour est là : la fête du Dipavali bat son plein dans le quartier indien de la ville (Little India). Les illuminations des rues et les marchés sous chapiteau ont ramené plein de monde dans ce petit quartier. La visite du temple hindou nous plongera d’une force impressionnante dans le monde indien. Le monde, les gens qui vous bousculent, les voitures qui ne passent plus, une grande majorité d’hommes (qui se tiennent la main entre copains), les odeurs d’encens, les musiques indiennes : tout est au rendez-vous sauf bien sûr côté hygiène car, à Singapour, on ne fait pas ses besoins dans la rue. Nous tentons une ballade au Mustafa Center un grand magasin ouvert 24 heures sur 24 avec un quota de personnes simultanément présentes dans le bâtiment qui était presque à son maximum lors de notre entrée. On y vend de tout. Nous ressortons pour prendre un peu l’air mais avec la nuit tombée il y a presque autant de monde dans les rues.

Nous nous reposons quelques temps dans le restaurant d’un hôtel attablés en terrasse et commandons pour gouter des samosas et des pakoras (beignets de légumes). Cela nous fera notre repas.

Après cette journée éprouvante, nous aurions bien dormi toute la journée mais il faut encore changer de lit pour se retrouver en dortoir. Celui-ci est bien fait malgrè la promiscuité évidente de 26 personnes dans la même salle. Les bagages posées sur nos lits, nous informons l’hotel que nous souhaitons rester une nuit de plus. Nous repartons vers de nouvelles aventures : le jardin botannique. Nous prenons le MRT jusqu’à Orchard Street. La sortie de cette station n’est ni plus ni moins que 2 centres commerciaux immenses dont le Ion Square. Nous sortons sur le bon côté de la rue (celui avec la pyramide bleue) mais manque de bol il commence à pleuvoir à verse. Le super pouvoir des capes de pluie est que quand tu l’as il fait beau et quand tu ne l’as pas bah tu restes dans les centres commerciaux. Ca tombe bien mes chaussures salomon m’ont lâché (la semelle et les coutures), je les remplace par une nouvelle paire en solde avec un système anti-défaisage de lacet à la Mathilde (celle-ci justement qui fête son anniveraire aujourd’hui ;o)).

Mes nouvelles chaussures sont en gore-tex pour affronter la pluie de dehors (et les prochaines pluies asiatiques) : ça tombe bien il ne pleut plus. Nous nous dirigeons vers le jardin botanique sous un soleil de plomb.

Après une bonne marche de 30 minutes, nous arrivons au Jardin botanique. Celui-ci est assez grand et héberge en son centre un jardin d’orchidées qui nous intéresse plus que toute la végétation aux alentours. Nous nous dirigeons donc directement vers celui-ci. Le jardin est très bien organisé avec un circuit qui nous fait rencontrer différentes espèces. Nous n’avons de toute façon pas retenu tous les noms : on vous laisse les reconnaître d’après les photos.

A la fin du circuit nous pouvons visiter une serre qui, au contraire des serres occidentales, est plus froide que l’extérieur (et plus humide). Cela nous fait une bonne pause climatisée et nous pouvons admirer des espèces de plantes carnivores. La sortie de la serre est flagrante : la chaleur nous retrouve et paralyse nos muscles instantanément.

Nous résistons tout de même et décidons d’aller faire un tour sur les quais (Clarke Quay) pour la tombée de la nuit. Nous traversons tous les restaurants proposant des fruits de mer dont la spécialité est le crabe au piment. Les crabes sont ligotés sur les étalages ou dans les aquariums. Nous verrons aussi des crapauds prêts à passer à la casserole. L’endroit et la ballade est pourtant agréable mais sent bon le quartier St Michel à Paris et la rue des bouchers à Bruxelles.

Nous découvrons avec surprise au loin le monument le plus original de Singapour : Le Marina Bay Sand Hotel. C’est un complexe de 3 buildings sur lequel ils ont construit une sorte de bateau qui repose sur les trois piliers. Il héberge un hôtel avec piscine sur le toit, un casino, une salle de concert et plein de magasins. Il a juste ouvert en Juin 2010 et est encore en construction jusqu’en 2011 : ils prévoient trois gros bâtiments en bas des tours. Nous n’avions jamais vu de bâtiment semblable et restons litéralement scotchés.

La nuit commence à tomber et nous continuons notre ballade lorsque nous traversons un pont pas comme les autres. Des traces de gomme de pneumatiques forment une trajectoire tout près du trottoir : ce sont les marques du grand prix de Formule 1 (premier grand prix nocturne) qui s’est déroulé 3 semaines plus tôt (un certain 26 septembre, une belle date dans l’année). Je suis tout heureux en pensant que 3 semaines plus tôt, une Formule 1 m’aurait fauché sans ménagement ou les commissaires de courses m’auraient agité des drapeaux de toutes les couleurs en criant de ne pas rester là … En fait à ce moment-là c’est Eva qui me dit “bon on va y aller, on va pas rester plantés ici …”. Eva ferait une très bonne commissaire de course !

Nous poursuivons un peu la trajectoire du circuit urbain jusqu’à une esplanade en contre-bas d’un pont. La statue du Merlion, l’icône de la ville, un mix entre une sirène (mermaid) et un lion. Tout le monde se prend en photo devant le monument qui crache un puissant jet d’eau dans la baie dont la vue est très belle.

Nous remarquons avec la nuit qu’une exposition de sculptures lumineuses est installée tout le long de la baie. Le taxi-boat prend l’équivalent de 15 euros pour faire tout le tour, nous préférons le faire à pied. Nous voyons de belles installations dont une m’attire particulièrement l’oeil … c’est l’enseigne de l’immeuble Bnp Paribas ;o).

Nous allons manger dans une sorte de marché de nuit (night market) qui propose plein de stands pour manger tous plus appétissants les uns que les autres. On commande à chaque stand, la nourriture d’un côté, les boissons d’un autre et on va s’asseoir pour manger. J’ai pris des petits calamars (baby squids) qui sont frits … c’est trop craquant sous la dent et pas très goutu. Eva choisi des crevettes pas baby du tout avec une sauce au piment (la même que pour les crabes), qu’elle mange en pleurant. Nous nous remplissons le ventre pour pas bien cher et décidons de rentrer à pied. Nous passons par un vieux bâtiment en ferraille qui ressemble à un ancien marché et qui est maintenant un grand hall pour manger (food-court). Il y a un concert live pour les gens qui restent à cette heure-ci. Nous profitons de cet instant avec un coca. Eva s’amuse avec une application windows surface qui présente toute la gastronomie de Singapour et l’histoire du lieu où on vendait des oiseaux.

La journée suivante nous avons prévu d’aller visiter le zoo de Singapour. Nous prenons comme d’habitude le ticket 3 parcs : Zoo + Safari Nocturne + Parc des oiseaux. Nous savons très bien que l’un d’entre-eux, comme à Sydney, profite de ce billet combiné pour amener du monde qu’il n’aurait pas en temps normal mais lequel ? Pour arriver au Zoo il faut prendre le MRT (métro), changer dans un grand terminal de bus qui fait aussi centre commercial, attendre dans la file du numéro du bus et monter dans celui-ci lorsque la porte automatique s’ouvre. Cela nous change des colectivos d’Amérique du Sud déjà si lointains qu’on attrape à la volée avec ou sans payer …

Nous voila donc arrivés sur les lieux lorsque le tonnerre gronde. Eva sort sa cape de pluie ce qui empêchera le ciel de se déverser sur nous : quel pouvoir ! Le parc est très grand et installé dans une forêt humide. Les enclos des animaux sont à ciel ouvert et nous avons l’impression plus d’être dans leur milieu plutot que visiter une collection d’espèces. Nous passons par les nasiques, les babouins, les loutres (de grosses miauleuses qui ne sentent pas bon … un peu comme quand notre chatte, Sormiou, réclamait le changement de sa litière) et autres espèces.

Justement nous sommes de grands fans de félins et autre gros chatons et nous nous régalons de voir les tigres blancs. Les deux femelles se reposent et le mâle (Omar) tourne en rond ne sachant pas quoi faire en attendant l’heure du repas.

Ce parc animalier est très bien organisé et indique sur le plan l’heure de repas des animaux. Les gardiens lancent la nourriture aux animaux pendant qu’une guide explique quelques éléments sur l’animal en question (combien de pattes il a, qu’est ce qu’il mange d’habitude autre que ce que le staff lui envoie par-dessus l’enclos). Dans certains stands on peut nourrir nous-mêmes les animaux ou poser à côté d’eux en payant une cotisation plus ou moins importante. Même si ce procédé est assez commercial, cela permet aux visiteurs de voir les pensionnaires du zoo avec d’autres expressions que dans les autres parcs animaliers. Voir le jaguar fixer avec des yeux intenses une cuisse de poulet dans la main de son gardien, ou les tigres blancs sautant à l’eau obligés de sauter dans l’eau ou attrapant les pavés de boeuf à la volée est un moment inoubliable et fait surtout de belles photos.

Le moment que nous avons particuliérement apprécié également est le “tea-time” des orangs-outans. A l’heure dite, lorsque les gardiens se postent au lieu précis et actionnent une branche coulissante qui leur permet de nous rejoindre, les orangs-outans avec les bébés débarquent de leur allure zen vers le banc spécialement prévu pour les photos souvenir. Ils se positionnent tous en rang d’oignons bien hierarchisé sauf les petits qui mettent un joyeux bazar et jouent avec les gardiens. Chaque singe aura son lot de lait de coco, de fruits et autres gourmandises qui les attirent. Certains font des réserves dans leurs joues et leur regard est étonnant à voir. Nous refusons la photo payante posée à côté d’eux et poursuivons notre visite.

Je ne vais pas vous énumérer toutes les espèces rencontrées mais nous pouvons vous dire que c’est un des plus beaux zoos que nous avons visité. En passant devant les suricates nous avons toujours ce reflexe de vouloir les stresser un peu. Forcément comme ils surveillent l’horizon pour rien dans un zoo il faut bien leur rendre ce stress quotidien qu’ils auraient dans leur milieu naturel. A Sydney nous avions imité le cri de l’aigle en faisant des grands gestes : aucune réaction … Mais là Eva à l’arme absolue. Elle enfile sa cape de pluie, s’approche des suricates et l’ouvre d’un grand coup en imitant l’aigle : les suricates ont tous commencé à fuir dans leur trou : mission accomplie. Eva revient toute contente.

Seul bémol dans ce zoo : les spectacles proposés sont assez limites et moins bien que ceux du zoo de Sydney. Pour voir toutes les photos des animaux suivez le lien en cliquant ici.

Nous devons ne pas rentrer trop tard car nous avons rendez-vous avec la soeur de Laurence, Alexe, qui travaille à Singapour. Nous lui apportons des cadeaux depuis l’Indonésie de la part de sa soeur. Ca tombe bien, c’était son anniversaire (Laurence avait dû nous le dire). Cela nous a permis de passer une bonne soirée en sa compagnie et celle de ses amis français expatriés.

En rentrant à l’hôtel nous avons dû changer de lit dans le dortoir car un groupe arrivait dans la journée et voulait dormir les uns à côté des autres. Nous nous couchons relativement tôt mais à 1h du matin le groupe à côté de nous décide de ranger leurs achats de la journée dans leur sac : un sac plastique que l’on plie et tente de ranger dans un sac à dos est le bruit le plus désagréable dans un dortoir. Elles ont, de plus, laissé allumé la lampe de chevet proche de notre lit (Eva est en bas et moi à l’étage supérieur). La nuit se passe ensuite bien une fois que tout le monde est couché. Nous avons demandé à rester une nuit de plus à l’auberge mais ils n’ont plus qu’un seul lit en dortoir de disponible : ils me proposent de dormir sur le canapé dans la salle commune à côté de la télé. Je me demande tout de même comment peuvent-ils me proposer cela, même pour dépanner c’est quasiment impossible. Je me vois mal dire aux gens en décalage horaire qu’ils sont assis sur mon lit et que s’ils pouvaient aller se coucher ce serait bien aimable. Devant notre embarras et le fait qu’ils n’aient pas d’autres solutions ils nous proposent, pour la nuit suivante, de dormir dans leur lit derrière le comptoir : c’est un petit réduit avec deux lits superposés où les filles du staff dorment tous les soirs pour être sur les lieux en cas de problème. Nous sommes touchés par cette attention et acceptons. Nous serons cependant obligés encore de changer de chambre et trimballer nos sacs dans tous les recoins de l’auberge. Par la même occasion nous réservons une chambre double pour la dernière nuit pour éviter de nous retrouver à la rue.

Nous avons planifié le soir suivant de visiter le safari nocturne de Singapour. C’est une annexe à côté du zoo qui est ouvert de 19h00 à minuit. Nous profitons donc de la matinée pour ne pas faire grand chose. Nous visitons le centre commercial Takashiyama que nous avions découvert au Japon. A 10h30 j’ai tellement faim que je m’attable au food-court avec un grand bol de riz surmonté de lanières de porc panées et une soupe miso. Cela ne m’empêchera pas ensuite de déjeuner le midi : les activités ça creuse. L’après midi nous retournons à l’auberge pour jouer à Burnout Revenge sur PS2 et préparer la suite du voyage : je ne pense pas utile d’indiquer les acteurs de chaque tâche …

Nous partons ensuite pour le safari nocturne : même métro et le même bus. Cependant cette fois-ci, à la sortie du métro, une jeune personne nous interpelle et nous dit que pour le “Night Safari” il y a un bus gratuit juste sur le trottoir devant le métro. Nous avançons donc vers le mini-bus alors qu’une personne nous demande si nous avons nos billets. Nous lui sortons le billet 3 parcs achetés les jours précédents : pas de chance il ne peut pas nous prendre en charge. La gratuité du bus est valable uniquement si nous achetons le billet auprès d’eux. Je suis passablement énervé par cette fausse gratuité et lui demande pourquoi ils nous l’annoncent à la sortie du métro si elle est sous condition. L’homme ne sait pas quoi répondre, il élude la question par une excuse et une petite tape sur l’épaule. Nous repassons devant les faux jeunes sympas, je ne me prive pas de venir leur poser la même question. Eux non plus ne me répondent pas : ils sont gênés. Nous nous dirigeons donc vers le bus payant.

Le parc présente différentes espèces qui sont actives la nuit : des hyènes, des chauves souris, des félins et autres espèces sur un chemin guidé, balisé, surveillé par des gardes pour éviter que quelqu’un ne se perde. L’ambiance est assez spéciale et change de la visite traditionnelle des parcs animaliers. Ils ont déjà mis en place les décorations pour Halloween : des mannequins démembrés, des poupées blafardes accrochées aux arbres de la forêt que nous traversons : super flippant. Il n’y a heureusement pas ce soir les figurants vivants chargés de surprendre les visiteurs lors de leur passage : mon coeur apprécie que ce ne soit que le week-end.

La place est donc au silence et à l’obscurité. Cela n’est valable que lorsque les touristes indiens ou australiens ne sont pas à proximité. Nous restons scotchés devant la vitre en plexiglas derrière laquelle le tigre nous observe. Un indien arrive et commence par le photographier avec son gros flash pour bien se faire remarquer. Je lui indique que c’est interdit. Il poursuit ensuite par taper sur la vitre et imiter le feulement du tigre pour l’exciter. Je lui indique que c’est également déconseillé de faire du bruit comme l’indique ces trois petits panneaux. J’enchaîne sur le fait que le dernier interdit est de fumer et lui propose une cigarette. Eva m’indique que nous n’avons pas forcément la même notion de l’ironie. Le touriste finit par partir et nous laisser tranquille à contempler un fauve dans l’obscurité (derrière une vitre tout de même). Nous ferons de même avec une panthère : j’étais accroupi collé à la vitre et elle est venue mettre sa tête juste en face de la mienne : même avec la vitre entre nous cela fait une drole d’impression. Le reste de la visite sera le spectacle toujours peu intéressant malgrè le passage des animaux dans le public. Le staff a beau demander aux gens en 5 langues différentes de ne pas prendre de photo avec le flash : il y en a toujours qui aveuglent les animaux. Le tour en petit train au milieu des enclos terminera notre soirée.

Le dernier parc à visiter est le parc des oiseaux. Il est présenté comme le plus grand à ciel ouvert et tout et tout. Nous y arrivons après beaucoup de transports car il est plus loin que le zoo. Le spectacle matinal va bientôt commencer mais nous prenons un peu de temps pour observer les rapaces nocturnes. Ils ont aménagé un couloir avec plusieurs enclos où sont présentés des grands ducs, des chouettes effraies ou des hiboux. A chaque fois nous sommes étonnés par la taille des oiseaux. Nous ne le savons pas encore mais cette ballade matinale devant ces oiseaux dans le silence sera le meilleur moment de la journée.

Nous assistons ensuite au spectacle des oiseaux de proie. Un dresseur présente les différents rapaces, hiboux, aigles et vautours dans une mise en scéne originale. Les oiseaux font des vols au dessus du public : c’est assez impressionnant de les voir passer.

Nous terminons la visite difficilement avec la fatigue qui nous plombe. Nous verrons tout de même la grande volière où vous pouvez nourrir les perruches. Le bruit de ces oiseaux associé à la foule de touristes qui se pressent et vous poussent pour les nourrir est particulièrement épuisant. Nous marchons beaucoup et après la visite de la plus grande casacade de fabrication humaine (30 m environ) nous repartons vers la sortie. Un dernier petit coucou aux chouettes et nous rentrons. Nous avons décidé de retourner manger au food-court de Ion Square pour regouter au Laksa : une soupe de nouilles jaunes pimentée avec beaucoup de lait de coco et des morceaux de p pate de poisson. C’est très parfumé et bien nourrissant. Eva tente la cuisine vietnamienne.

On retourne se reposer dans notre nouvelle chambre double à l’auberge. Je joue à Guitar Hero avec une fille du staff ce qui est très stressant car tout le monde dans l’auberge écoute la musique du jeu et si vous vous loupez ou choississez une chanson pourrie tout le monde se retourne. Heureusement ça revient vite et je fais peu de pains. Nous avons prévu d’aller voir le coucher de soleil au sommet du fameux hotel-casino-mall Marina Bay Sands dont j’ai parlé plus haut pour prendre des photos de Singapour. Malheureusement les indonésiens nous ont privé de cette ballade : une épaisse brume s’est installée sur l’Asie du Sud-Est venant de l’île de Sumatra tout à côté. Les indonésiens brûlent les forêts pour créer des terrains à cultiver. Ils ont même annoncé la pire pollution de l’année sur Singapour mais nous l’avons peu ressentie. Cela va nous obliger à revenir à Singapour lorsque le complexe sera totalement terminé : au prix que fait Singapore Airline depuis Paris en A380 ce sera un plaisir de revenir.

Nous nous dirigeons vers la grande roue de Singapour : elle est immense. Nous cherchons la ligne de départ du circuit de Formule 1. Nous traversons la pelouse et arrivons sur un chantier : ils sont en train de retirer tous les éléments de la piste. Nous négligeons le panneau “Défense d’entrer” et arrivons sur le bitume tout au bout de la grille de départ. Je suis comme un fou. Nous remontons la grille comme un journaliste de TF1 pour arriver à la pôle position occupée il y a trois semaines par Sébastien Vettel : le champion du monde de cette année sacré à Abu Dhabi. Je pose devant le garage de Felipe, Eva devant celui de Jenson …

On remonte ensuite le circuit pour retourner sur la baie en passant en dessous de la roue et devant un pont métallique très original. Nous admirons encore la ville de nuit.

Nous voulions diner dans un restaurant un peu plus évolué qui est présenté dans le lonely planet comme un des meilleurs restaurants de fruits de mer avec vue sur la baie. La file d’attente est très longue devant le restaurant et un regard sur la carte et les prix nous évitera d’attendre. Nous retournons donc au mall en face de l’hotel pour manger un plat corréen dans un caquelon en fonte. Le caquelon est tellement chaud qu’il est craquelé et le riz au fond est brûlé comme pas possible. Une mauvaise expérience culinaire : la seule que nous aurons dans cette ville-état que nous avons bien apprécié.

Singapour est donc très agréable pour ceux qui aiment les grandes villes. Nous avons loupé beaucoup de choses : l’île Sentosa où est installé l’Universal Studio tout nouvellement ouvert mais très peu fiable comme indiquait un forum des spécialistes : l’attraction principale a dû fermer à cause d’un chariot de grand huit qui a quitté les rails … on a préféré éviter de tenter le diable.

Nous partons le lendemain vers la Malaisie à bord d’un bus touristique. Nous allons pouvoir recommencer à macher du chewing-gum (interdit à Singapour) et faire route vers la Thailande qui nous attend sous la pluie. Mais ceci sera dans un (ou deux) prochain(s) billet(s)

A bientôt

Eva et François.