Jeudi 4 mars 0h30 vent Yoouuuhhh !
Puerto Madryn

Hola Chicos !

Après moult péripéties (que je vais vous narrer, vous n’y échapperez pas), nous voici de retour en Argentine, mais loin de notre précédente étape, car nous sommes côté Océan Atlantique.

Que s’est-il donc passé depuis notre dernier message, qui commence à dater un peu.

Nous étions partis de El Calafate, assez précipitamment. L’idée que nous avions alors était d’éviter El Chalten, étape qui suit ou précède El Calafate, célèbre pour un sommet, le Fitz Roy, car nous ne sommes pas spécialement des trekkeurs. J’ai (malencontreusement) trouvé trace d’un parcours qui passait la frontière chilienne, passait par quelques villes (comprendre hameaux), prendre un ferry afin d’accéder assez rapidement à l’Ile de Chiloé au Chili, puis de remonter ensuite retraverser la frontière argentine pour la ville de Bariloche. D’après les dires, l’Ile de Chiloé est superbe, tout le monde s’acccorde à le dire, c’est beau comme Tahiti et la Bretagne (!!!).

Bref, nous avons sautés dans un bus d’El Calafate le vendredi, direction Los Antiguos, arrivée samedi, et de là, nous avons eu la chance d’avoir la navette directe pour Chile Chico, côté chilien. Los Antiguos et Chile Chico ne sont séparées que par 7km, ce qui prend 1h. Et oui, il faut traverser 2 douanes …

Samedi après-midi, 15h, arrivée Chile Chico, passablement fatigués et pas très brillants (on ne dort pas vraiment bien dans un car, et on n’en sort pas propre non plus). Ah Chile Chico … ne cherchez pas la page sur Wikipedia, elle n’existe pas.

On trouve un hôtel rapidement (dans la rue principale), avec grand luxe : salle de bains privative, télévision, mais pas de Wifi. On apprend ainsi qu’il y a eu un tremblement de terre au Chili, assez grave. On sort assez rapidement retirer de l’argent : nous avions en tout 3000 pesos chiliens (soit 4 euros), et des pesos argentins. Après un temps infini, on trouve le distributeur, le seul du trou paumé village, qui ne fonctionne pas.

Une dame nous explique gentiment que la ligne centrale est coupée à cause du tremblement de terre, et que personne ne sait quand elle reviendra. Là, stress. En gros, on est dans un village, sans argent chilien, un samedi, alors que la prochaine navette pour Los Antigos est le lundi, et qu’en plus on ne peut pas payer l’hôtel, ni acheter à manger, et que la banque est fermée.

Le premier moment d’effarement passé, on se dit qu’on va au moins acheter à manger au Supermercado, qui accepte la visa. On fait donc quelques courses, dans l’idée de tenir 3 repas. Ca veut dire pain, fromage et chips (et bières …). Passage en caisse, je commence à argumenter (en espagnol) pour qu’elle nous donne un peu plus d’argent chilien que j’achète par carte. Sauf que voilà, la caissière m’explique que la carte ne passe pas, à cause du tremblement de terre, bla bla bla. Vous vous êtez retrouvés avec des courses (vitales) sans pouvoir les payer ? Nous oui, ça c’est fait. J’ai tenté de payer en dollars, pas acceptés, en pesos argentins, qu’elle a heureusement acceptés. Heureusement, j’étais au bord de la panique.

Enfin, si on avait de quoi manger, on n’avait toujours pas de quoi payer l’hôtel.

Finalement, on a résolu de prendre notre mal en patience, et d’attendre lundi. Sans argent, on n’avait même pas la possibilité de passer du temps au cyber café. Heureusement, Chile Chico est une ville jolie, mais surtout ensoleillée et chaude (parce que la même chose dans la pluie et le froid …).

Pour nous occuper, nous avions la télévision, l’ordinateur sans internet, et l’officiel des blagues (Vol 1). Ainsi que les allers-retours au distributeur pour contrôle. On a beaucoup regardé les infos, histoire de savoir quelle partie du pays était touchée, si nous pouvions faire ce que nous avions prévu ou s’il était plus sage de retourner en Argentine. Le dimanche soir, après avoir vu les pillages de supermarché, les gens qui faisaient la queue pour acheter des provisions / faire le plein d’essence / prendre le bus pour rejoindre la famille, on a avec regret laissé tomber l’Ile de Chiloé (pour rappel, Tahiti-En-Bretagne), pour finalement remonter l’Argentine côté Cordillière, passer par Esquel et Bariloche. Enfin, si on ne finit pas en prison pour non-paiement d’hôtel.

Dimanche, 16h : le miracle se produit ! le distributeur fonctionne. Enfin, seulement avec les Mastercards. Yooouuuuhhhh ! Plein d’argent à dépenser !!! et … euh … ah si, une petite épicerie est ouverte, on va pouvoir s’acheter 2 jus de fruits … Cybercafé, nous voici ! Ah non, fermé.

Heureusement, le supermercado et le cybercafé ont réouvert, on a pu acheter des bières, des chips, une nouvelle sorte de fromage (déguelasse, poubelle), un dessert assez sympa à base de gelée (dégueulasse, poubelle), du jus de fruit (dans le pays des fruits, jus de fruit = tang super sucré et réhydraté) (dégueulasse, poubelle). Je vous laisse admirer ces quelques images (on s’amuse comme on peut).

Bref, on paye l’hôtel tout fier, on part lundi matin, et on essaye de fuir Chile Chico le plus vite possible (mais pas assez vite). 10h30, on est devant l’office du tourisme (qui est ouvert !!!!!), on lui demande quand repasse le car pour Los Antiguos, c’est 9h, 13h ou 18h. Bon, on a raté le premier, pas question de louper le second. On attend dans le parc (avec les bagages), en se disant qu’un café va bien ouvrir vers 11h (ah ben non, pas à Chile Chico, c’est soit un vieux bar pourri, soit un petit resto pas terrible qui de toute façon n’ouvre qu’à 12h30).

On attend donc ensuite debouts devant l’office du tourisme. A 12h58, rien n’arrivant, sous la pression de François je vais demander à l’office si on attend au bon endroit. Non, pas du tout, je ne vous l’ai pas dit ce matin ? On court avec les bagages (bon, c’est à 100m et de l’autre côté de la rue, on n’a pas couru beaucoup) (surtout que c’est pas moi qui portais les bagages). 12h59, rien n’est là, stress supplémentaire. Discutant avec une grand-mère (vous avez l’impression que je parle espagnol ? C’est faux, elle a parlé seule, j’ai compris un bon 10ème, et François un peu moins), on a appris que le bus partait à 14h. Qui croire ? La réponse est : la vieille dame. Cette charmante grand-mère s’est bien gardée de me dire qu’il fallait acheter les places avant (à moins qu’elle ne l’ait dit ?). J’ai pu avoir le dernier billet (François devait payer le sien à Los Antiguos)

14h10 : on est dans le bus. Prêts à repasser les frontières.

Pour passer une frontière, il faut : sortir son passeport, se mettre dans la queue, attendre son tour que le douanier le regarde, te regarde, rentre ton nom dans l’ordinateur, tamponne ton passeport à l’endroit le moins logique possible. Ensuite, il faut remonter dans le bus, faire un peu de route, sortir son passeport, se mettre dans la queue, attendre son tour que le douanier le regarde, te regarde, rentre ton nom dans l’ordinateur, tamponne ton passeport à l’endroit le moins logique possible, retourner au car, ouvrir tout ses bagages pour la fouille, et enfin remonter dans le car. Les chiliens essaient de trouver des fruits (interdiction formelle d’importer quoi que ce soit de végétal ou d’animal dans le pays, que ce soit frais, séché, en poudre, …). Les argentins, on ne sait pas ce qu’ils cherchent (vu qu’ils fouillent pas vraiment), je pense qu’ils copient sur les voisins.

15h30 :arrivée Los Antiguos (halléluia) : je vais me renseigner. Le prochain bus pour Esquel est mercredi. Quoi, attendre 2 jours de plus dans cette ville ??? pas question. On peut aussi prendre un bus pour Perito Moreno (le village), et puis changer pour en prendre un qui arrive à Esquel le mardi à 3h du matin. Seulement voilà, je n’ai assez d’argent argentin pour payer les billets. Ils ne prennent pas la carte bleue, il n’y a pas de distributeur dans la gare, et je n’ai pas pensé à utiliser l’argent chilien durement acquis, pas plus qu’à voir si on pouvait payer le second à Perito Moreno. Je pars courir chercher le distributeur du village (soit disant facile tout droit), qui était en dérangement (je dois être maudite), le temps que je revienne le premier car était parti. Déprimant. La seule solution était d’attendre jusqu’à mercredi. Là, François me dit “tant pis, on n’attend pas mercredi, on retourne à Chile Chico, et on fait le parcours vers Chiloé, en prenant le permier ferry demain”. Soit. On retourne sur Chile Chico, on repasse les frontières (stress : et s’ils nous reconnaissent et qu’ils trouvent ça louche ???), pour être à 18h à notre point de départ. Courses au supermercado (le magasin qui ne vend que des choses pas bonnes). à l’épicerie, au cybercafé pour prépare l’itinéraire, et on se prépare pour prendre le ferry de 9h. Celui qui passe tous les jours, sauf quand le lac est agité.

Mardi, 7h30, sur l’embarcadère : lac calme, mais pas de ferry… Les carabinieros qui sont là m’expliquent que le ferry est de l’autre côté, qu’ils ne savent pas quand il va arriver, ni ce qui se passe (et pleins d’autres choses, mais quoi ? On ne saura jamais). Déprimés, on attend 10h l’ouverture de la boutique qui vend les billets du ferry, et qui vend aussi des places pour des bus pour Coyhaique (notre étape suivante).

Sauf que ce ne sont pas des places pour les bus, mais des combinés ferry + bus entre Puerto Ibanez et Coyhaique, et qu’il y a un ferry sûr à 16h. Sauf que le temps que j’en parle avec François et que je fasse la queue, il n’y a plus de place (après réflexion, je suis sûre que la harpie qui vendait les places m’a menti pour les garder pour les chiliens - genre le type avant moi elle a pu caser ses 3 voitures, et pas 2 passagers ?).

Devant tant d’acharnement, on a laissé tombé Chiloé … Adieu Tahiti sous la pluie bretonne … on a repris le car, on a traversé la frontière (les douaniers ont commencé à tiquer en voyant les tampons, et pourtant ils les placent n’importe comment). Direction, la côte Atlantique.

Demain, on va faire des excursions pour voir des animaux, genre des manchots et des dauphins.

La suite du parcours est programmée : 3 nuits ici, et samedi soir, on prend le car pour Buenos Aires.

Bonne journée / soirée à tous.