Dimanche 28 mars 23h52 Chaud C’est si beau
Salta

Bonjour à tous

Merci à tous d’avoir pensé à mon anniversaire ! j’ai lu tous vos messages et mails, même si je n’ai pas répondu à tous.

Notre dernier billet était posté de Córdoba. Nous devions y rester jusqu’à mercredi, puis prendre un bus pour Salta le dimanche. Suite à notre première vraie mésaventure (méfiez-vous en dortoir, la leçon est bien acquise), et comme nous ne pouvions pas faire l’excursion choisie (le triangle jésuite), nous avons décidé d’avancer notre billet au lundi. Nous sommes toujours à Salta, pour encore 2 jours.

En attendant notre bus, nous avons visité dimanche la ville d’Alta Gracia, célèbre pour son estancia jésuite, son réservoir (jésuite), et la maison dans laquelle Ernesto Guevara a grandi. La ville est facilement accessible depuis Córdoba, en bus. On a commencé par la maison du Che : j’ai rarement vu un musée si bien tenu, avec un accueil quasi parfait et motivé. On est même restés écouter le film (en espagnol) tellement elle était convaincante. En tout cas, une visite très instructive et très intéressante (même si vous finissez automatiquement avec la chanson Hasta Siempre, Commandante dans la tête).

Sur je ne sais plus quel site, il était indiqué d’éviter Alta Gracia le week-end, à cause du monde. C’est très exagéré, on a dû croiser à peu près 3 personnes. On a pu visiter l’église, puis, plus tard, la fameuse estancia. Pour ceux que ça intéresse, le site n’ouvre qu’à 17H, ce qui nous a fait 3 bonnes heures à tuer. Et Alta Gracia, un dimanche, est très animé …

De retour à Córdoba, nous nous sommes faits plaisir en allant voir “Alicia en EL País de Las Maravillosas”, en 3D, heureusement en anglais sous-titré en espagnol, pour la somme faramineuse de 22 pesos la place, soit 4 euros … Le tout accompagné de popcorn et 2 boissons pour 13 pesos, soit 2,5 euros … Ruineuse la soirée. Et en avance d’une semaine sur la France :o) En tout cas, c’est spécial d’assister à une séance avec les Argentins, qui arrivent à se taire pendant le film, même les bébés (oui, ils vont au cinéma avec des bébés de quelques mois).

On a profité du lundi pour faire des achats nécessaires avant le bus : des cadenas (pour les dortoirs), et un petit sac de plus (François refusait de porter davantage mes chaussures en grognant qu’il n’est pas une mule - j’envisage l’adoption d’une mule :o)) finement imité Adidas (Córdoba = Ventimille).

Arrivés à Salta le mardi, fatigués, on arrive tant bien que mal à l’hôtel réservé (sur les conseils de l’équipe de Viva America), El Condor Pass, et on décide de louer une voiture dès le lendemain afin de profiter pleinement de la région, sans avoir à passer par des excursions en minibus, le tout à notre rythme. Du coup, le mardi s’est passé surtout à visiter les 2 rues commerçantes, à manger au Mercado (ça y est ! on mange des choses bizarres sur les marchés !) (les touristes mangent les plats régionaux, les locaux des pizzas), et à préparer le trajet (faire des courses, acheter des barres de céréales, de l’eau, quelques aliments, non François, on n’a pas besoin de cette bouteille d’1 litre de bière …).

Le lendemain midi, munis d’une Wolsfagen Gol (l’orthographe est correcte), d’une carte, d’un atlas, de provisions et d’eau en cas de problème sur la route, nous sommes partis sur la première étape de notre trajet : Cafayate (prononcer Cafachaté). Le trajet depuis Salta passa par la Quebrada de Cafayate, et nous avons pris les premiers autostoppeurs de notre vie.

Nous avons logé dans un hôtel toujours conseillé par Viva-America, avec piscine. Malheureusement, ici, c’est l’automne, alors nous n’avons pas vraiment profité de la piscine. Cafayate est réputée pour son vin, mais nous n’en avons pas vraiment profité.

Jeudi : nous sommmes allés jusqu’à Cachi, la route traversant les Valles Calchaquiées, nous arrêtant le midi dans un endroit qui ne payait pas de mine, Angastaco, mais qui est étonnant de verdure au milieu de paysage désertique.

Le vendredi, grosse journée : voulant aller jusqu’à Pumarmaca, nous avons d’abord fait la route de Cachi à Salta, route réputée comme étant superbe, et qui effectivement l’est (François s’est bien amusé à la conduire). La première partie traverse la Quebrada de Los Cardones (cardones veut dire cactus).

Puis nous avons fait le trajet de Salta à Purmamarca, mais nous nous sommes trompés de sortie à Salta : au lieu de prendre la nationale, nous nous sommes retrouvés sur l’autoroute jusqu’à Jujuy (enfin, autoroute, on se comprend : route assez large où la vitesse est limitée à 110, donc tout le monde roule à 110 + 20, que les vélos et les piétons peuvent prendre, et que les piétons peuvent traverser). Cette erreur, nous aurons largement l’occasion de la regretter le lendemain. A partir de Jujuy (prononcer rourouille - c’est très drôle), la route la Quebrada de Humahuaca.

Pumarmaca est un petit village typique de 500 habitants, dont la population doit être multipliée par 10 en journée, entre les bus de touristes, et les marchands artisanaux, la parade de Disney l’orchestre typique, puis le CD des meilleurs morceaux de musique réinterprétés à la flute de pan (ah .. the Sound of Silence … Say you, say me … Unchained Melody …). Son principal attrait est d’être situé au pied de la Montagne Aux Sept Couleurs, qui fait qu’il est conseillé d’y dormir afin de voir la Montagne de bon matin, c’est donc ce que nous avons fait. Qui n’a jamais rêvé de dormir à Disneyland Pumarmarca ?

Un peu d’escalade derrière Purmarmarca nous permet de voir des paysage largement aussi beaux, et à peine moins accessibles.

Le lendemain, grosse journée de prévu : nous devions nous lever tôt voir le lever du soleil sur la colline, faire le trajet Pumarmarca-Tilcara-Humahuaca, en trouvant au passage où dormir à Tilcara, puis repartir sur les Salinas Grandes, avant de faire le retour sur Tilcara.

Déjà, le lever du soleil, on ne l’a pas vu, à cause des nuages (qui n’ont pas tenu tout le trajet, heureusement). Arrivés tôt à Tilcara, on a pu faire le marché non touristique, en évitant le marché touristique sur la place. Là, François m’annonce qu’il ne veut plus dormir ici (Pumarmarca était déjà à 2200 mètres d’altitude, il n’était pas à l’aise, alors une nuit de plus à 2450 ne l’attire pas), mais qu’il se sent bien pour rentrer directement à Salta (Pumarmarca - Humahuaca : 68 km, Humahuaca - Salinas Grandes : 128km, Salinas Grandes - Salta : 220 km) et rendre la voiture le soir-même.

On reprend directement la voiture pour se rendre à Humahuaca : si Pumarmarca nous avait paru faire très attraction touristique, Humahuaca est pire … Toujours les marchands de produits artisanaux (les mêmes dans tous ces villages), les mêmes CD avec la même flute …

Du coup, on redescend déjeuner sur Tilcara, et on a trouvé un super resto (sur les conseils du guide, mais quand même …). Je décide de goûter au lama (en espagnol llama - François était persuadé qu’il s’agissait de langue, et pas de l’animal), François, prudent, reste sur une milanaise - frites (en même temps, c’est quand même aventureux, on n’est jamais sûr quelle viande ils utilisent dans leur milanaise, boeuf, poulet, …).

Et bien, le lama, c’est pas mauvais du tout ! C’est entre le veau et l’agneau (consistance assez tendre, gout pas trop fort). Monsieur milanaise m’a fait les yeux doux pour que l’on partage ! J’ai même pris un cayote en dessert : j’ai demandé ce que c’était, on m’a dit que c’était un fruit de la famille de … j’ai pas compris le reste, le mystère reste entier. Message personnel pour Virginie : ça rappelle beaucoup la confiture ananas-coco du marché de la réunion.

Ensuite, les Salinas Grandes : c’était un entraînement pour la Bolivie. La route est vertigineuse et monte à 4170m (les Salinas mêmes sont à 3500m). On s’est amusés avec l’appareil photo, Ernesto, Titi et Minouche se sont prêtés volontiers au jeu.

Finalement, le trajet jusqu’à Salta : nous avons réussi à prendre la fameuse nationale 9, qui est directe jusqu’à Salta. Il était à peu 18h30 quand nous avons dépassé Jujuy (et le concessionnaire Renault “AutoJujuy”, le concessionnaire Mercedes “Diesel Jujuy”, prononcés à l’argentine c’est très drôle). Là, nous nous sommes retrouvés sur une route en lacet, de largeur maximale 4m, assez escarpée, avec la nuit qui tombait, et les gros nuages.

On a failli heurter (dans l’ordre) : 3 chevreaux qui dormaient sur la route, un taureau qui nous a nargué avant de se pousser, 2 chevaux qui se sont vite enfuis, puis 3 autres à peu près à 100 mètres de l’endroit où la route devenait droite et à 2 voies, et où François s’est dit “super, je peux monter à 80” (ça aurait pu être grave). Heureusement qu’il bénéficiait d’un entraînement solide dans les bois sur la route de Germaine.

Joies des voitures de location, la ceinture de sécurité de François ne fermait pas : pour la fermer, il devait l’enclencher de mon côté. Et donc, pour éviter les contrôles de polices, je bloquais le mienne sous une cuisse, ce qui n’aurait servi à rien en cas d’accident. Comme au bout d’un moment on ne les mettait plus, on s’est quand même fait arrêter par la police (François s’est fendu d’un “El cinturon no fonctiona”, qui lui a bien fonctionné). Ici, la ceinture est obligatoire, mais comme en France il y a pas mal d’années, les gens ne la mettent pas systématiquement.

Ai-je dit que j’ai conduit ? !!!!! Oui, au moins 100 mètres, sur une route rocailleuse et dangereuse ! On a même descendu une pente et croisé un voiture !!! Le reste du trajet, au total 1199,9 km, conduit par François, était largement plus facile.

Dans les choses bizarres qu’on a croisées : une araignée sur la route en passant, on ne s’est pas arrêté, on a juste estimé sa taille pour qu’elle soit si visible (j’ai estimé 1m de circonférence, pattes non comprises, François un peu moins, genre 10cm) et une buse (faucon ? condor ? aigle ? vautour ? en tout cas, ni une mouette, ni un moineau, ni un pigeon, les seuls oiseaux qu’on reconnaît facilement) qui voulait absolument manger sa charogne sur la route.

Une chose est sûre : tout est absolument superbe dans le coin, c’est vraiment un des endroits qui nous a le plus plu pour l’instant. On envisage même d’y revenir un jour, avec plus de temps, et de louer un 4x4 pour aller dans les coins plus reculés (où la route n’est même plus un “camino consolidato”, mais un “camino de tierra”). Et on logera de préférence à Tilcara.

La suite du programme : on prend le bus mardi pour Posadas, puis dimanche de Posadas à Iguazu. Au début, on devait faire le trajet d’un bloc, mais vu qu’ici, jeudi et vendredi sont fériés pour cause de semaine sainte, on a préféré éviter d’avoir trop de monde à Iguazu.

Bises à tous !

PS : au fait, Salta aussi est une jolie ville, très andine.

PS2 : Nous avions prévu des vidéos (toujours très intéressantes évidemment) dans ce billet mais le transfert n’a pas voulu se faire … donc ce sera peut-être pour plus tard.