Dimanche 18 avril 22h44 Chaud Samba !!
Rio de Janeiro

Hoy !

Nous n’avons pas vu grand chose de la ville Foz de Iguaçu, à part le supermarché et sa cafétéria, le terminal de bus et la route vers l’hôtel où nous avions piscine, wi-fi et Caipirinhas (pas besoin de sortir et même si on l’avait voulu, on n’aurait pas pu). Aussi, lorsque le bus nous a déposé à Curitiba (prononcer Couritchiba) à 22h15 sans le moindre plan de ville ni la moindre adresse où aller, nous avons un peu flippé (encore plus que sur la route quand le car ne doublait pas mais triplait les camions de devant).

Avant de partir, nous avions fait des demandes d’hébergement en couchsurfing et Luiz nous a répondu heureusement rapidement et positivement. Nous ne connaissions cependant pas son adresse qui était contenue dans son dernier mail.

Nous voici donc dans le taxi, en train d’expliquer au chauffeur le mieux possible où nous voulons aller. Autant à l’hostelling Internation de Foz de Iguaçu, ils parlaient un minimum anglais, autant ici pas du tout. Même “Mc Donald” paraît insurmontable à faire comprendre.

Le taxi continue de rouler dans l‘“Avenou do Bâdel” sans savoir où nous voulons nous arrêter … normal nous ne savons pas. Nous lui demandons de nous arrêter au Burger King qui, selon le profil de Luiz, n’est pas très loin de chez lui. En nous donnant nos sacs à dos le chauffeur me fait une tape sur le bras gauche qui semble vouloir dire “Bonne chance, j’éspère que vous vous en sortirez vivants” … Désolé pour tous les français que ce chauffeur va de nouveau recroiser : s’il vous prend pour des fous, c’est à cause de nous.

Nous entrons dans le Burger King, espérant y trouver du wifi, il est 23h00 un vendredi soir. Le manager parle anglais : il nous prévient tout de suite que nous sommes dans un endroit qui craint (alors que le coin est résidentiel et très vivant), que même ses employés se font voler en sortant du travail, nous conseille de rester sur la rue principale, de ne pas aller dans les rues adjacentes, et de ne pas être des cibles faciles, mais à part ça, non il n’a pas de wi-fi ni de téléphone que nous pourrions utiliser. Ambiance ! Bienvenue au Brésil.

Nous nous posons finalement dans un bar avec wi-fi, les sacs bien collés derrière nous, et téléphonons à Luiz (merci Skype) pour qu’il vienne nous chercher (il habitait à 2 rues derrière d’après Google Map, mais là on balisait un peu de s’aventurer seuls, allez comprendre pourquoi). A 23h45, il arrive avec un pote et nous ammène chez lui. Il habite un très grand appartement au 18ème étage avec une très belle vue sur la ville qui nous paraissait jusqu’à présent être le dernier endroit où vivre au Brésil.

Une bonne nuit la-dessus nous repartons de chez lui le lendemain à 11h00. Nous préparons notre départ de la ville : train spécial le lendemain vers Morretes, bus pour Paranagua, bateau pour l’Ilha do Mel, retour samedi 17/04 et bus à 20h00 pour Rio. Nous occupons la journée avec un tour de la ville en bus touristique.

Le soir nous avons une soirée couchsurfing où nous devons retrouver Luiz pour rentrer avec lui, ou avoir les clés pour rentrer seuls (il doit brasser de la bière en direct autant dire une soirée arrosée). Arrivés à l’endroit de la fête après une ballade toujours aussi cahotique en taxi (ils n’ont pas de GPS alors que la ville est très grande), nous apprenons que Luiz ne peut être à la fête … Il s’arrangera tout de même gentillement pour que nous ayons les clés à l’accueil pour rentrer. Nous avons passé la soirée à discuter avec les couchsurfers et surtout avec Filipe qui nous a fait l’amitié de nous revoir avant notre bus vers Rio.

Le lendemain matin nous nous levons tôt pour prendre le train Serra Verde Express qui arpente les collines pour descendre jusque Morretes une petite ville du Parana (la région de Curitiba). Le train est typique et le trajet est commenté par une guide bilingue en classe executive (30 réals de plus). Au départ elle croit que nous sommes brésiliens (cool) et elle nous parle ensuite un peu français. Une boite repas est servi à bord, et c’est open bar (Bière en classe executive et je jure qu’on a pris cette classe pour le guide bilingue !!).

Le trajet dure 3 heures et comme on ne peut pas être tout le temps à flan de montagne, nous prenons beaucoup de photos de la jungle.

Nous sommes bien du côté gauche du train pour faire de belles photos le moment venu. Et ce moment dure environ 10 minutes (sur 3 heures) avec le guide qui vous répète bien fort dans le micro “After the tunnel, take a picture”. Ok chef !

Avec les fenêtres ouvertes, les gamins qui gueulent (oui désolé il n’y a pas de mot pour ces 2-là), le bruit de ferraille des rails et des freins du train, le guide qui hurle … ça vrille les tympans. En plus tout le monde sort bien la tête par la fenêtre ce qui est dur pour les photos. Je voulais proposer au père de prendre une photo de la tête son gamin à ce moment-là, on aurait peut-être eu la paix jusqu’à la fin du trajet (désolé Estelle).

Bref, arrivés à Morretes, nous sommes présentés par la guide à une dame qui tiens une pousada un peu plus loin dans la forêt. Enfin c’est ce que l’on entend avec 5 dixièmes en moins dans chaque oreille, car en fait la cabane est à perpet dans la jungle.

Elle et son mari sont super sympas, parlent francais couramment en s’excusant de ne pas le parler bien (!!!), ils nous proposent de prendre nos sacs et nos courses pour manger le soir (oui il n’y a rien près de la pousada) et de les emmener dans notre chambre double (=cabane). Nous visitons Morretes qui est très belle. Au déjeuner nous prenons un Barréado chacun (le plat régional) : l’erreur du touriste qui ne connaît pas le plat, il y a à manger pour 6 ! Au début ils amènent de la banane, des oranges : ça va avec la viande ! C’est tout de même pas mauvais.

Après une ballade digestive (oui j’ai loupé le buffet libre de liqueurs, il ne me restait plus que la ballade). Nous prenons le bus pour la “Pousada du Curupira”. Dans le bus personne ne sait où s’arrêter, finalement un voyageur leur indique l’arrêt, et nous nous retrouvons perdus à un carrefour avec, comme seule indication, un panneau avec marqué “Pousada”. Dans le doute nous marchons tout de même : 500 mètres quelque fois cela paraît très long. Nous sommes très bien accueillis, le propriétaire nous propose d’aller faire un tour dans la jungle (c’est à ce moment là que l’ouïe nous est revenue) : juste 50 minutes pas grand chose. Eva veut me faire plaisir (j’ai une passion cachée pour la rando extrême) et nous voila à la tombée de la nuit dans la nature hostile avec 3 guides : les chiens. Ils connaissent le chemin mais c’est difficile de communiquer. Nous terminons notre boucle avec de la boue plein les chaussures et une belle traversée d’une mare sur un bout de bois. On n’a vu ni caïman, ni araignée, ni serpent, ni oiseau, juste des chiens (et un chien, ça fait peur quand ça grogne caché dans le feuillage, on a bien accéléré après - enfin, on pense que c’était un des chiens).

Fourbus et affamés, nous allons nous préparer à manger dans la cuisine commune, en plein air au milieu de la jungle (comme quoi décrire clairement les situations peuvent vous faire réfléchir quelques fois). Eva aime bien prospecter dans le noir avec sa mini-lampe : lorsqu’elle pense avoir trouvé quelque chose de sympa, elle demande sa lampe à François (plus puissante) et là : 2 cafards (12cm chacun) et une “grosse araignée poilue avec des pattes grises striées blanches” trainent sur le mur (l’araignée, on n’a vu que 4 pattes, on a vite reculé). Le tableau nous suffit nous retournons nous enfermer dans notre cabane. Le lendemain matin le petit déjeuner nous console bien. Nous voulions nous mettre au vert : c’était du vert foncé !

Nous sortons finalement sains et saufs de la jungle (n’empêche cette pousada est vraiment un bon plan, il n’y avait pas une bestiole dans la chambre : elles ont toutes mieux à faire dehors). Nous partons nous mettre au bleu de l’océan atlantique, de l’autre côté de Notre Dame de Monts, sur l’Ilha do Mel. L’embarquement se fait depuis Paranagua qui elle aussi est une très jolie ville côtière.

Auberge de jeunesse (déserte en cette saison) pieds dans l’eau à Encantadas un village au sud, pas de voiture, pas de moteur nous passons deux jours au calme.

Le premier jour nous partons faire une randonnée pour joindre l’autre village important “Nova Brasilia”. Nous sommes immédiatement suivis par une chienne durant tout notre parcours.

Nous n’avons pas vraiment compris que le sentier en rouge sur la carte n’est pas accessible à marée haute. Nous nous trouvons donc bloqués dans notre progression : la chienne escalade avec nous les rochers mais se couche et gémit pour nous indiquer qu’on ne pourra pas passer (genre on est fort en interprétation du comportement animal). Nous rebroussons chemin et allons manger un morceau. Les brésiliens servent souvent des assiettes avec un peu de tout dedans, des crudités, de riz avec des haricots rouges et au choix : poulet, poisson, crevettes … un peu de tout quoi. C’est pas très cher et c’est copieux. La chienne profitera de l’assiette avec quelques morceaux de poulet, on l’encourage pour la suite du trajet.

Revenus à bon port nous nous installons Eva, moi et Mabrouka (oui on donne les prénoms que l’on veut aux chiens) à la terrasse de l’auberge. Nous retournons dans notre chambre pour vêtir la tenue anti-moustique : pantalon + veste polaire, mais, en ressortant, la chienne ne nous voit pas passer. Nous allons manger au resto juste à côté (oui il n’y a rien de ce côté de l’île) et à 21h30 lorsque l’accueil de l’auberge ferme, nous voyons la chienne se lever d’un air interrogatif … personne qui ressort. Elle commence à partir, hésite, revient puis suit un autre couple. C’est mieux ainsi, nous dirons nous, car cela aurait été difficile de lui faire comprendre qu’elle ne peut pas monter avec nous sur le bateau qui nous emmènera demain matin de l’autre côté de l’île.

Raté : le lendemain à la terrasse de l’auberge nous voyons Mabrouka revenir toute contente de nous voir à nouveau et vient immédiatement se coucher à côté de nous. Nous nous sentons mal. A 12h00 nous sortons avec les gros sacs, la chienne nous suit. Nous attendons le bateau: elle reste à côté de nous.

Ce sera sur le ponton qu’elle comprendra. La dernière fois que nous l’avons vu depuis le bateau elle s’asseyait sur le ponton …

Enfin bref c’est juste un chien !

En arrivant à Nova Brasilia nous découvrons des papillons immenses qui volent tout doucement, ils sont superbes. La ville est assez étendue entre les deux côtes de l’île. Les chemins de sable et les nombreuses pousadas qui se côtoient forment un immense camping comme à Notre Dame de Monts … (Oui Eva en a eu marre de la comparaison et m’a proposé de rejoindre la Vendée à la nage an allant tout droit mais un peu en biais quand même).

Nous nous installons à la “pousadinha”, premier choix dans lonely planet, mais qui la vaut bien : le restaurant de la pousada est très bon et pas trop cher, les locaux y viennent manger. La maison est une maison coloniale avec des hamacs devant où les moustiques viennent se restaurer. Encore un bon plan, sauf que c’est juste un peu bruyant dans les couloirs avec le parquet et une toilette et une douche (sans eau chaude) pour 6 chambres doubles, c’est un peu juste.

Depuis ce côté de l’île nous pouvons visiter un peu plus : la forteresse, le phare et profiter des grandes plages de sable fin.

Cinq jours, ça passe tout de même vite, même si les moustiques nous ont mitraillé malgrè le 5/5 largement étalé sur nos petits bras sans défense. Le fait que nous soyons en région de dengue ne nous inquiète pas plus que ça, du moins lorsque nous n’avions pas le wi-fi. Maintenant nous surveillons la moindre fièvre un peu étrange : rien pour l’instant à part les coups de soleil ou peut-être les caipirinhas bues avec les allemands (Danke Sehr !).

Il faut bien que les bonnes choses aient une fin. Durant notre traversée de retour vers le continent les dauphins nous font des au-revoir depuis la baie (de loin tout de même pas le temps de sortir l’appareil photo). Nous retournons à Curitiba et prenons le bus pour Rio où les bonnes choses recommencent !! Plage, Soleil, Ipanema, Copacabana, Caipirinhas et Havaïanas !!

Nous voulions terminer ce billet en souhaitant (par ordre d’ancienneté) :

  • Un prompt rétablissement et une convalescence rapide à Zizette
  • Un bon bi-moisiversaire à Marius
  • Un bon moisiversaire à Lea
De gros bisous à tous !!