Jeudi 8 Juillet 00h53 Ciel bleu Vive la coca
Puno

Loinloinloin est en mode lapin blanc (….en retard). Nous ne sommes déjà plus au Pérou mais il faut vous faire part de ces dernières semaines passées au pays de la coca en pleine crodillière des Andes. Désolé si ce billet est trop long. J’ai des consignes de la part d’Eva : passer rapidement Huancayo, dire qu’Ayacucho est plus joli et mettre beaucoup de photos. Ok Chef ! … C’est parti !

En ressortant de l’aéroport de Lima sans Annie qui était en train d’embarquer pour Paris nous nous sommes sentis un peu seuls. Le Pérou n’avait plus la même saveur. Le taxi a commencé par nous faire payer le parking qu’il lui a coûté à nous attendre (alors qu’on lui avait dit qu’on pouvait en trouver un autre). Revenus à l’hôtel nous avons retrouvé notre chambre double. Le staff n’a pas mis du sien non plus : ils nous ont demandé si on pouvait payer rapidement … alors que nous n’avions pas encore décidé de repartir si rapidement. Ceci nous a pas mal frustrés (outre le fait que nous avons passé la nuit suivante en dortoir) et nous avons décidé de quitter Lima rapidement pour avancer dans notre voyage. Le staff du Baranco’s Backpackers a quand même eu le temps de nous refiler un billet de 10 dollars pourri dont personne n’a voulu par la suite. Bref gros coup de blues.

Nous prenons donc un aller simple vers Huancayo avec Cruz del Sur (la meilleur compagnie au Pérou mais un peu chère). Arrivés à Huancayo nous prenons une chambre dans une adresse du Lonely Planet : La casa de la Abuela (La maison de la grand mère dans le texte). L’endroit est poussiéreux, le chien de la maison monte directement sur nos lits à l’ouverture de la chambre. La salle de bain est froide bref … on est déjà préparé à changer d’hôtel demain matin. Le repas du soir à l’adresse en face “coup de coeur de l’auteur” du lonely Planet nous décidera aussi de ne plus faire confiance à ce guide du Pérou. Le lendemain matin un trio de chatons en mission spéciale au petit déjeuner ne nous fera pas craquer ! Nous partons sans regrets.

L’hôtel suivant est plus près de la place principale mais avec moins de cachet (un hôtel quoi). Ils sont en pleine rénovation de la moquette dans les chambres et nous serons obligé d’en changer une nuit avant notre départ. D’après le Lonely, Huancayo est la destination idéale pour profiter des plaisirs de la chère. On doute désormais que l’auteur soit venu ici. Au choix : poulet, poulet ou pizza (au poulet). On mangera même 2 fois au Burger King. Nous nous reposons 2 jours après le marathon avec Annie mais au moment ou Eva veut partir : il y a ce fameux match de football France-Mexique qui vient nous empêcher de faire quoi que ce soit (oui c’est pathétique avec le recul). La journée du 16 nous permet d’aller visiter la “laguna de Paca” où on mange du ceviche de truite et le couvent de Ocopa dont la visite sera rapide (avec un guide que pour nous deux).

Le lendemain avant le match nous allons visiter le “Parc de l’identité”, mangeons au centre commercial que nous avons pris en affection (c’est rare ces choses là dans le pays) et regardons le désastre depuis la chambre d’hôtel. Une fois que la coupe du monde est déjà bien entamée pour les français nous pouvons partir tranquillement vers Ayacucho. Je pense n’avoir pas fait trop long là … j’aurais pu parler un peu de la fois où on a voulu acheter des chips au centre commercial et qu’on s’est trompé de paquet mais ça va faire trop (dommage c’était vraiment cocasse).

Bref nous prenons le bus pour Ayacucho. Et là nous voyons tout de suite que nous ne sommes plus dans un coin touristique. Lors de notre départ le bus est plein (pas le chauffeur heureusement). Quelques personnes montent en supplément et restent dans le couloir. Avec Eva nous nous demandons si ils vont rester comme ça pendant 11h. En fait ils descendent plus loin avant un contrôle de police : un garde vérifie dans le bus que tout va bien avant cette longue route. On passe le contrôle et quelques mètres après tout le monde en supplément remonte dans le bus : Youhou ! La fille juste à côté de moi ira presque à s’asseoir sur mon accoudoir ce qui m’énerve un peu. En plus cela m’empêche de prendre les photos du superbe paysage traversé.

Après quelques heures de route, une panne de lecteur mp3 pour Eva et quelques tentatives d’atteindre les toilettes malgré la foule dans le couloir pour moi, nous nous arrêtons pour prendre le déjeuner. Les gens descendent du bus et vont directement manger leur menu du jour (soupe + plat + dessert) bien connu d’Annie. Nous avec la route cahoteuse nous n’avons pas très faim et préférons juste prendre un peu de sucre avec les bonbons à la chicha morada (excellents !). Les péruviens, eux, n’ont pas froid aux yeux et s’enfilent des gelées rouges en guise d’extra. Cette même gelée nous la reverrons un peu plus tard quand ma voisine de couloir, appuyée sur mon siège, décidera de vomir dans son petit sachet transparent juste à côté de moi. N’étant pas émetophobe je ne la copie pas mais je préfère tout de même regarder le paysage.

Nous arrivons à Ayacucho dans l’après midi. Je m’assois à une terrasse sur la place d’armes pendant que Eva va trouver un hôtel où dormir. Je rassure les féministes en herbe : on fait cela à tour de rôle ;o). Nous allons dans un hôtel avec une cour arborée et fleurie avec une belle vue sur la ville. Le problème : les deux perroquets en cage dans la cour qui font un boucan pas possible, la chambre pas terrible et les cafards qui sortent dans le jardin la nuit. Mais pour l’instant l’heure n’est pas à la rigolade : il faut faire réparer le lecteur mp3 d’Eva qui ne veut plus s’allumer. Nous trouvons un réparateur de téléphone (Wilson) qui en chargeant un peu la batterie arrive à faire redémarrer le lecteur. Il nous bidouillera même un nouveau chargeur pour la modique somme de 20 soles. Le fait est que le problème ne vient pas du chargeur mais nous ne le saurons que plus tard.

Ayacucho est très jolie (ça c’est fait). Elle ressemble un peu à Cusco mais sans les touristes : il n’y a que des péruviens ici. Une rue piétonne, de bons restaus, des marchés et une cathédrale. Le top. Nous changeons d’hôtel pour un autre pas terrible mais avec une chambre de 5 lits pour 2 (on les utilisera au final tous : il ne faut pas nous donner tant d’espace). Nous flânons pas mal dans les rues, visitons les églises et les quartiers et découvrons les peseuses de rue qui attendent le client avec leur ombrelle ainsi qu’une campagne de vaccination contre la grippe.

Nous repartons le 21 Juin vers Andahuaylas. Nous avons 11 heures de bus pour faire en tout 248 km !. En ce jour de fête de la musique : le mp3 de Eva ne veut toujours pas démarrer ! Sur l’arrière de la porte du bus, un sticker avec le christ et le message “je voyage en sécurité car le christ guide mon chemin …” nous rassure bien sur le déroulement du voyage. Comme d’habitude le chemin est chaotique (à croire que le christ s’est gouré sur la carte et a loupé la route asphaltée) mais là pas de gens dans les couloirs pour vomir ni de passage aux toilettes : y en a pas ! L’arrêt à 11h en plein milieu de la route est le bienvenu pour tout le monde. Les hommes y vont franco face au panorama exceptionnel, les femmes doivent un peu descendre la falaise pour avoir un peu d’intimité (oui c’est pas juste je sais …). Après le traditionnel déjeuner de 12h nous repartons pour ce qui reste de chemin. Malheureusement les travaux fréquents sur cette route et les embouteillages de camions à un passage étroit nous empêchera d’atteindre la ville avant la nuit. Beaucoup de personnes continuent vers Cusco (14 heures de plus) nous on est bien contents de descendre de ce bus. Nous avons du mal à trouver l’hôtel avec le plan du lonely (il faut le jeter celui là) et nous nous faisons avoir par un taxi qui nous fait faire le tour de la petite ville pour justifier ses 3 soles de course.

Comme la ville n’est pas terrible, nous décidons de repartir rapidement après le dernier “match” des français (qui ne sera pas diffusé en direct). Au terminal le prochain bus pour Abancay est à 19h. Des mini-bus proposent de nous emmener pour le même prix. Embrouille ? non … nous sommes arrivés rapidement à Abancay sains et saufs malgré le chauffeur qui ne prenaient pas en compte les circulations alternées pour cause de travaux ou qui commençait à s’endormir au volant. Nous passons la nuit à Abancay qui n’est qu’à 4 heures de Cusco.

Le 23 Juin nous prenons le bus de 6 heures pour arriver relativement tôt à Cusco. Nous manquons cruellement de chance sur ce trajet : dans un virage un peu serré le bus manque de percuter un camion et fait un écart sur le côté droit de la route. Le bas côté tape la roue arrière et déstabilise le bus qui fonce vers le ravin, oscille sur la droite puis sur la gauche (côté ravin) avant de retomber sur ses roues. Eva qui se réveille en sursaut a eu très peur, comme le reste du bus qui s’est mis à crier. Aucune explication ne nous est donnée mais quelques mètres plus tard le bus s’arrête et les chauffeurs commencent à changer la roue dont la jante s’est pris un bel impact. Décidément, les roues de secours sont très utilisées sur le trajet Abancay-Cusco.

Nous arriverons tout de même à Cusco entiers. Nous retrouvons avec plaisir cette ville et l’hosteria de Anita où nous avions séjourné avec Annie. L’Inti Raymi se prépare ici et les drapeaux Incas envahissent la ville. Nous retrouvons également avec grand plaisir Tim et Cécile (rencontrés à Belem au Brésil) qui sont également sur place pour la Fête du Soleil. En cette veille de fête, tout le monde défile sur la place d’arme en costume traditionnel. Les places de la villes font office de bar géant où la bière coule à flot et où tout le monde danse. Eva accepte l’invitation d’un péruvien sans se douter de la longueur des chansons péruviennes.

Le lendemain la grande cérémonie débute : à 8h Qoricancha est envahi de monde pour voir l’Inca et sa cour sortant du temple. Constatant le monde nous décidons d’aller nous placer sur la place d’arme où le second acte de la cérémonie débute à 11h. Nous trouvons une chaise libre à côté d’un couple très sympathique : Anne-Sophie et Emile qui font le Pérou et la Bolivie en 2 mois. L’armée de l’Inca arrive : l’éclaireur puis les gardes qui se postent autour de la place d’armes. Les policiers péruviens sont quand même présent car les boucliers en carton de la troupe ne sont pas très dissuasifs. Ensuite arrive la femme de l’Inca puis l’Inca sur un tapis de fleurs jetées par les servantes. La cérémonie dure un peu longtemps puis vient le dernier tour de la place qui nous permet de faire quelques photos.

Ensuite tout ce beau monde grimpe au site de Saqsayhuaman pour le spectacle la place dont nous avions vu les répétitions la semaine passée avec Annie. Au choix, on peut acheter des places à 90 dollars dans les tribunes, ou courir vite et avoir la chance d’arriver tôt pour bien se placer. Autant dire que c’est mort. Nous préférons retourner à l’hôtel : la chaîne municipale passe le spectacle en direct ;o). Nous retrouverons Anne-Sophie et Emile sur la place le soir, nous décidons de manger ensemble. Un petit jour de repos à Cusco (avec un changement d’hôtel) et nous décidons de visiter Pisaq dans la vallée sacrée. Pour y aller il suffit de prendre un mini-bus à Cusco et 45 minutes plus tard vous êtes en pleine montagne dans un village calme et sympathique. Nous décidons d’enchainer après manger la visite du site archéologique dans les hauteurs. Nous payons un taxi pour monter (20 soles) et l’entrée du site. Ils sont en train de fermer : nous prenons un billet 2 jours pour 2 à 70 soles (au lieu d’un billet de 2 jours chacun). Le taxi insiste pour nous attendre au point un peu plus bas nous disant que le soleil va bientôt se coucher. Nous avons nos lampes de poche et sommes préparés.

Le site est joli mais est assez grand et la nuit tombe rapidement. Il n’y a plus personne dans les environs et nous évoluons doucement pour ne pas louper les marches. Quelques minutes plus tard les lampes deviennent indispensables. Heureusement nous avons capté le chemin pour redescendre (après nous être perdus quelque peu). Nous retrouvons notre hôtel et allons manger sur la place principale avec une chatte sur les genoux (Nana, prénom donné par Eva à cause de son léger strabisme convergent, on vous laisse deviner la référence).

Ce dimanche est jour de marché traditionnel à Pisaq. Nous nous levons tôt une première fois mais, devant le peu de monde, préférons regarder l’Allemagne battre l’Angleterre à l’hôtel avec un petit déjeuner. Nous retournons sur le marché vers 12h. Il y a un peu plus de monde : nous y rencontrons par hasard à nouveau Tim et Cécile qui font une cure de campagne péruvienne depuis quelques jours. Eux partent vers Ollantaytambo puis Aguas Calientes pour visiter le Machu Picchu, nous retournons à Cusco pour prendre notre bus pour Puno.

Suite aux derniers événements au terminal de Cusco nous nous faisons rembourser de 10 soles par billet chez Terra-Line. Nous avons choisi de voyager cette fois ci avec Tour-Peru. Le bus est propre et le staff est agréable à part la vendeuse du terminal qui, ayant une mémoire de poisson rouge et n’ayant pas d’informatique, vend deux fois les mêmes places : les nôtres. Le problème s’arrange tout de même avec des personnes plus compétentes. Tour Peru est tellement mieux qu’ils arrivent plus tôt à Puno (et sans la musique de réveil de Terra-Line) à 4h du matin. Comme la dernière fois, nous allons à la résidence Cricarlet qui nous avait accueilli si gentiment avec Annie. Nous réveillons tout le monde dans le bâtiment à 4h30 et c’est la voisine qui elle va réveiller le patron. Il a le sourire forcément car il nous facturera sans nous prévenir une nuit supplémentaire pour “arrivée à pas d’heure” alors que nous n’avions qu’une heure d’avance sur la dernière fois. Dans sa gentillesse il nous accordera 10 dollars de ristourne car nous sommes de bons clients … 50 dollars la nuit sans télé ni wi-fi cela fait un peu cher la gentillesse.

Puno n’a pas changé : toujours les mêmes rues, les mêmes restaurants, le même cyber café. Nous en partons le 29 Juin, qui est un jour férié au Pérou, après avoir dépensé nos dernières soles non sans mal mais ça c’est une autre histoire (un conseil : changez souvent les billets que vous cachez dans vos chaussures). Direction la Bolivie en commençant par Copacabana. Toujours la Cordillière des Andes, toujours des feuilles de coca et des altitudes de folie, toujours le lac Titicaca qui nous a réservé encore des surprises.

A bientôt, portez vous bien et surtout bonnes vacances à tous, bande de veinards !!