Vendredi 19 Octobre 16h18 Ca mouille On est bien là !
Bangkok

Thaïlande : Krabi, Ko Lanta et Bangkok du 31 octobre au 20 novembre

Bonjour à tous,

J’espère que l’attente depuis notre dernier billet n’a pas été trop longue ! Et que le suspens ne vous a pas empêchés de dormir !

Ce dimanche-matin, à Georgetown, nous nous réveillés tôt : le bus devait passer nous chercher à 8h30. Personne ne nous a parlé d’annulation, nous en déduisons que le trajet vers HatYai aura bien lieu, et que la frontière est toujours ouverte. A 8h15, alors que je petit-dejeunais sur la terrasse (François vaquant à ses occupations, faire les bagages il me semble), un minibus vide s’arrête devant moi. C’est le bon, mais c’est trop tôt ! C’est bien la première fois qu’on nous l’a fait, celle-là. Devant mon manque de précipitation (j’avalais tranquillement mon toast), le minibus est parti. Bon, il va sans doute revenir…

8h25 : nous sommes prêts, le minibus arrive une quinzaine de minutes plus tard (avec du monde cette fois-ci). Nous nous installons et faisons connaissance avec notre voisin, un français dont on ne connaîtra pas le prénom. Nous discuterons avec lui pendant les 3 heures du trajet, et apprendrons plein de choses. Il est installé depuis plusieurs années en Thaïlande, dans la propriété d’un ami marié à une thaïe, et ils essayent de vivre en quasi autarcie, consommant le maximum de choses produites par leur terre, et sans pesticide. C’est courageux. Ils font ça parce qu’ils pensent que le monde va mal tourner (pour quelle raison, je n’ai pas posé la question, mais ça a sans doute un rapport avec l’environnement, peut-être le pic pétrolier). Je n’ai pas voulu doucher ses espoirs, mais à mon avis si le monde tourne vraiment mal, et que l’on en vienne au point où les gens crèvent de faim, ils vont vite tourner leurs regards vers la terre fertile possédée par des étrangers, même si ce sont des voisins connus de longue date et qu’une est thaïe …

Il nous a appris aussi que la Thaïlande est un gros exportateur d’huile de palme et de caoutchouc, et qu’ils déboisent abruptement pour planter ces arbres. Le problème, c’est que la palme est un miroir aux alouettes : ça produit des bénéfices, mais au bout de 4 ans de culture du palmier, la terre est fichue, plus rien ne pousse, même un autre palmier a du mal. Alors, les cultivateurs sont obligés de trouver de nouvelles terres à déboiser. Tout ça pour que les industriels en mettent le maximum dans les produits préparés (y compris le lait en poudre pour bébé).

Bref, une rencontre intéressante avec un type de personne que nous n’avons pas l’occasion de croiser souvent.

Pendant ce temps, nous roulons. Le chauffeur ne dit rien. On s’arrête sur une aire d’autoroute un peu avant la frontière, et le chauffeur réclame nos passeports : interloqués, nous lui demandons pourquoi (les autres, tous thaïs, lui remettent sans rechigner). La question n’est pas anodine. En voyage, le passeport est la chose la plus importante, avec ses moyens de paiement, et on avait entendu dire que les thaïlandais faisaient pas mal d’arnaques, genre vous confiez votre passeport à une agence pour faire un visa, et vous découvrez plus tard qu’il a été copié. Donc, même si le chauffeur est malais, on cherche à savoir ce qu’il veut en faire avant de les lui confier.

Je ne sais pas si ça a vexé le chauffeur, ou s’il n’était pas très sympathique par nature, mais il nous a pris direct en grippe, au point qu’il a refusé ensuite de nous adresser la parole. Il a pris les passeports de tout le monde (y compris de notre français hors-norme qui manifestement est moins méfiant que nous), et s’est dirigé vers une cahute. Nous, on l’a suivi, lui posant plusieurs questions auxquelles il a refusé de répondre, utilisant la technique “je ne vous vois pas, je ne vous entends pas”. Voilà qui n’arrange pas notre image de la Malaisie.

Là, il les a confiés à un guichet : les guichetiers ont commencé à remplir un papier, et nous on flippait un peu de se dire qu’on avait peut-être loupé un truc important. Alors, on a posé la question aux guichetiers (aussi sympathiques que notre chauffeur, décidémment notre ressenti sur ce pays est de plus en plus négatif), et ils nous ont dit qu’ils préremplissaient un papier pour la frontière. Là, on était d’accord pour leur confier nos passeports : coût du remplissage, 1 Rm, sinon on demande le papier à la frontière. Bon, on n’a pas cherché, il nous restait des ringgits alors on a payé. Le chauffeur, lui, n’avait rien payé. Par contre, on le verra plus tard empocher 2 Rm par personne (sauf notre ami français, qui nous avait suivis, ce que le chauffeur avait bien vu). Là, pour le coup, nous aussi nous l’avons pris en grippe. Décidemment, les malais auront été désagréables jusqu’au bout.

Changement du tout au tout avec le douanier thaïlandais, souriant et sympathique. Nous n’avons que plus envie de passer la frontière. Ensuite, encore 1 heure de route après la frontière, et nous voici à HatYai, ville au sud du pays, dans laquelle le Routard déconseille de rester : dans cette partie du pays, il y a souvent des attentats, pour cause de différents religieux, car dans la Thaïlande bouddhiste, le sud est musulman.

Nous avons donc laissé notre ami français à HatYai (lui comptait y dormir, mais il connaît du monde et avait un toit pour la nuit), nous sommes pour notre part décidés à continuer notre route jusqu’à Krabi. Le chauffeur du minibus, tout d’un coup souriant et prolixe (trop tard, ça ne marche pas), veut nous déposer à son agence de voyage pour que nous leur achetions le trajet en minibus vers Krabi : mais nous, nous ne sommes pas d’accord, il y a des bus publics qui font ça très bien et pour moins cher. Et bien, il a fallu se battre, ils ne voulaient pas comprendre qu’on demandait à être déposés à la gare routière. De mauvaise grâce, il a fini par nous y conduire.

1 petite heure d’attente plus tard, mise à profit pour acheter les billets et déjeuner sur le pouce (des chips, encore des chips), nous grimpons dans le bus à destination de Phuket mais qui passe par Krabi. 5 heures de bus en perspective, c’est beau le voyage. Là, nous avons pu observer nos premiers thaïlandais (encore un peu d’acné, mais plus un problème national). Le bus était plein, alors des gens étaient étaient debout dans le couloir (on commence à prendre l’habitude), mais aussi installés dans la soute à bagage (gloups). Nous pouvons confirmer aussi ce qu’on nous avait dit sur les bus thaïlandais : ils ne mettent pas de film, mais des karaokés à fond … en fait juste les clips, avec les paroles dessous, au cas où quelqu’un voudrait chanter (notre voisin de derrière par exemple). Et on peut témoigner que les thaïlandais aiment les chansons d’amour tristes (non, on ne comprend pas les paroles, mais les images des clips oui).

Comme le karaoké les a lassés, ils ont mis ensuite un groupe de comiques qui avaient l’air d’être drôles : tout le bus était mort de rire.

19h, la nuit est tombée lorsque nous arrivons à Krabi. Là, on n’a pas compris ce qui s’est passé, mais ils nous ont dit “Krabi Krabi”, et nous sommes descendus rapidement, pour découvrir que nous n’étions pas dans une gare routière mais sur le bord d’une route, à 6km de la ville d’après les 2 mototaxis et le tuk-tuk qui attendaient là. S’est-on fait avoir par le chauffeur en accord avec les taxis ou non ? On ne peut pas le dire … D’après François, tous les autres arrêts précédents avaient lieu sur le bord de la route, le bus ne s’étant jamais arrêté dans une gare routière. On trouve quand même ça louche. En plus, pour ne pas changer, la pluie commence à tomber.

Une petite négociation avec les mototaxis qui essaient de nous rouler (60 baths chacun), avec le tuk-tuk qui essaie de nous rouler encore plus (150 baths pour les 2), avec à nouveau les mototaxis qui baissent à 50 chacun. Bon, on accepte (on est trop fort en négociations), mais on n’est pas très rassurés quand même : sur une moto, avec tous nos bagages. Aie, on n’a pas encore pris l’assurance scooter, c’est bête. Ils promettent de ne pas aller vite. Le temps d’enfiler ma cape de pluie, de les laisser coincer mon sac à l’avant (François n’aura pas eu ce privilège, il devra le garder sur le dos le temps du trajet), et nous voilà partis. Par chance, c’est en ligne droite, ils ne vont pas vite (en tout cas le mien, on s’est très vite fait dépasser par celui de François : pas la peine de se presser, monsieur, c’est moi qui ai les sous), et quelques kilomètres plus loin nous nous faisons déposer devant la “Cha Guesthouse”, recommandée par notre ami français laissé à HatYai. Coup de chance, ils ont une chambre de libre (et même plusieurs, l’hôtel est quasiment vide), et on se laisse tenter par le luxe : très grande chambre, salle de bains privée avec eau chaude, fan, le tout pour 300 baths. Soit environ 8 euros. Je sens qu’on va aimer la Thaïlande !

On pense rester un jour, et partir dès le lendemain pour Koh Lanta. Finalement, tout ça nous a fatigué, il faut se décider rapidement pour réserver le transport le lendemain matin, la chambre est bien … Bon on va rester 2 nuits alors.

Finalement, on restera 4 jours à Krabi, pendant lesquels nous ne ferons pas grand chose : on a envisagé de se déplacer jusqu’à Railay Beach ou Ao Nang (les 2 plages proches de Krabi), et on a laissé tomber avec le mauvais temps.

On a pris un cours de cuisine, très sympa, avec 3 anglaises : outre la cuisinière (Nut), il y avait 3 étudiantes avec nous (Ann, Tik, Soy). A croire que les thaïlandais aiment les prénoms courts. François a représenté fièrement sa minorité (le seul autre homme était préposé à la vaisselle). On a cuisiné plein de choses (et en plus, on a pris des plats différents avec François) et on a tout mangé (pas les anglaises, dont une n’aimait ni le piment ni la noix de coco, dur dur en Thaïlande …). Moi, j’ai rigolé (intérieurement) toute la séance, en me disant que Nut voulait des fessées, et je ne comprenais pas pourquoi François et les anglaises ne répondaient pas à mes clins d’oeil complices. Après, François m’a dit que dans “Sacré Graal”, c’est Zut, pas Nut. Oups.

C’est sans compter sur le mauvais temps : les orages qui ont causé des inondations dans le centre du pays, et en particulier sur Bangkok, se déplacent sur les îles du sud, alors qu’à partir de novembre la mousson est sensée être terminée. On apprend aussi que s’il pleut fort à Krabi, c’est la tempête à HatYai ! Oui, la ville que nous avons laissée hier est sous les eaux, au point que les routes sont coupées (on espère pour notre ami français qu’il a pu quand même sortir de la ville). Un jour de plus et … peut-être qu’on serait même restés coincés en Malaisie ! Je signale pour ceux qui auraient oublié qu’on a déjà évité les inondations à Buenos Aires et à Rio, à chaque fois de 15 jours, ajoutez à celà les inondations de Bangkok, (sans compter le tremblement de terre au Chili, en Nouvelle-Zélande, les éruptions volcaniques en Indonésie, et j’en oublie), alors prévoyez des perturbations sur Paris vers fin janvier … Donc, Krabi est sous la pluie, mais les îles aussi, et donc les plages. Quitte à passer des jours sous l’eau, autant rester dans une ville plutôt que sur une île, surtout qu’on a du wifi (hélas mauvais), et qu’il y a un cybercafé à la guesthouse …

On a pris nos habitudes au marché de nuit, pour goûter des spécialités thaïlandaise : les currys, les riz sautés, les padthaïs … miam.

On a essayé un marché de jour (ça va tant qu’on ne passe pas à côté des rayons viande et poisson qui dégagent une odeur pestilentielle) : là, j’ai pointé un truc du doigt (qu’était-ce donc ?), la patronne du stand m’a dit “not for you” et m’a conseillé autre chose (du poulet je crois), très bon. François s’est obstiné dans son choix (rien d’autre ne l’intéressait), et a eu du poulet très épicé.

Et sinon, c’est tout … vive internet quoi … On a fini par en avoir marre, et le temps commençait à s’arranger, alors nous sommes partis sur Koh Lanta. Après pas mal de recherches, on s’est décidé à aller au Niksgarden, tenu par un français (Nicolas), marié à une thaïe (Nang). On a pris le minibus depuis la guesthouse, qui devait nous accompagner devant notre hôtel. Un long trajet et 2 ferrys plus tard, nous arrivons enfin chez Nik, un avignonnais très sympa, qui aime sa petite vie tranquille sur sa plage.

Là, on devait rester 2-3 jours avant d’essayer d’autres îles, Ko Phi Phi, … Finalement, on est resté 8 jours. Pas qu’on ait été gâtés par le temps, loin de là (encore qu’on ne soit pas pris de gros orages), mais à ce moment-là on manquait de courage. Et finalement, la plage, le Wifi, Tv5Monde ont suffi à nous occuper pendant ces jours. Nous avons pris des habitudes : petit déjeuner pas trop tôt, goûter acheté au 7-eleven, bol de soupe avec des nouilles toujours au même endroit le soir. Bémol, la propreté de la plage (une bonne quantité de déchets jetés là) et les méduses. On s’est fait sauvagement attaquer le premier jour, un peu moins les autres jours. Ca gâche un peu quand même, surtout que d’après Nik, on n’a pas eu de chance, les méduses sont rarement là, et la plage n’est sale que quelques jours par an, après la mer remporte tout. Et puis, sur ma peau si fragile, j’ai eu des boutons à cause des méduses, alors que François rien, même pas par solidarité : il n’y a pas de justice. On n’a eu aucun des couchers de soleil pourtant réputés splendides : trop de nuages.

Nous sommes quand même sortis de notre léthargie pour faire une sortie en bateau jusqu’à Ko Phi Phi, un classique. Et bien, on a été déçus. D’abord, parce qu’avec le temps nuageux, l’eau n’avait ni la belle couleur turquoise, ni la transparence qu’elle aurait dû avoir, ensuite parce que nous avons trouvé l’organisation moyenne. Des sorties en bateau, on commence à en avoir fait un certain nombre, et normalement le guide vous dit ce que vous allez voir, vous explique les noms, un peu de géologie : là, rien, ils ne nous ont pas adressé la parole.

D’abord, trajet jusqu’à Ko Phi Phi (1 heure) : tout le monde a failli être malade dans le bateau, c’était horrible. Ensuite, arrêt jusqu’à Ko Phi Phi pour faire du snorkeling : décevant. Il y avait en plus tellement de houle qu’on était à peine mieux dans l’eau. Là encore, les guides n’ont surveillé personne, et pourtant le courant était fort. Peu de poissons. Qui a dit blasé ?

Ensuite, trajet jusqu’à la fameuse Maya Bay, célèbre pour avoir servi de décor au film “La Plage”, que tout le monde semble avoir vu sauf nous. Paraît-il qu’ils ont trafiqué les images pour que la baie paraisse fermée, on veut bien les croire. En attendant, si dans le film il s’agit d’une plage magnifique et déserte, dans la réalité c’est la plage “Rer aux heures de pointe un jour de grève”. Horrible. Des bateaux qui se garent, posent leurs passagers, repartent pour qu’un autre bateau se gare. Bref, insupportable.

Ensuite, arrêt sur un motu, pour le repas. Le moment le plus sympa de la journée (surtout que le repas était bon).

Nouveau trajet jusqu’à un nouveau coin pour snorkelling. Un peu mieux que le matin …

Et enfin, on nous dépose sur Ko Phi Phi, pour qu’on visite le “village”. Pfff … aucun intérêt. On voulait aller jusqu’au point de vue, mais le guide est parti au pas de course, et on a vite abandonné.

Après ça, le reste de la semaine s’est écoulé tranquillement. Rien fait, même pas le tour de l’île à scooter (après tous les ennuis qu’on a eu à se faire assurés le plus tôt possible …). On a sympathisé avec le chat de la maison, mais François a refusé de le laisser dormir dans la chambre. En tout cas, une bonne semaine bien tranquille, ça faisait longtemps.

On se décide finalement à repartir à Krabi, dans l’objectif d’aller quand même à Railay, et puis sur Bangkok. Faire quelque chose, quoi. Nous avons réservé notre trajet pour Bangkok pour le lundi 15 novembre : trajet en minibus jusqu’à Surat Thani, puis train de nuit jusqu’à Bangkok.

En attendant, nous avons profité de le marché du week-end à Krabi. L’occasion de voir nos premiers étals d’insectes et … non, ça n’a pas été possible. Très bonne ambiance, en tout cas, et l’occasion de goûter un grand nombre de mets (mais pas d’insectes).

Nous voulions aller à Railay vendredi, on a préféré faire la grasse mat, finalement samedi, on a préféré faire la grasse mat, et dimanche … non, on n’y est pas allé non plus. J’avais une grosse cloque verte entre 2 orteils, ça m’a réveillé la nuit parce que j’avais mal, et j’ai pensé “gangrène” voire “gangrène gazeuse”, allez savoir pourquoi (si, moi je sais pourquoi, parce que ça m’était déjà arrivé, et que mon médecin m’avait grondé parce que j’avais laissé traîner, et m’avait parlé de gangrène - et gazeuse, c’est juste parce que j’ai trop d’imagination), alors le dimanche matin on a été jusqu’à l’hôpital. J’ai eu droit à une consultation, à des médicaments et à un pansement fait par une infirmière pour .. 274 baths ! Oui, 7 euros et des centimes ! Dans ces conditions, on a décidé de ne pas faire de demande de remboursement à l’assurance.

Je ne vous raconte pas en détail l’attaque de l’immonde cafard dans notre chambre, le monstre faisait bien 7cm de long et était rayé. Oui ! Horrible ! Tout ça parce que j’avais laissé un peu de mangue sur le rebord d’une fourchette.

Avec tout ça, nous étions déjà lundi 15 novembre, le jour de notre trajet pour Bangkok. Nous sommes partis par le minibus de 10h, notre train étant prévu à 20h. Ca nous laissait pas mal de temps à la gare de Surat Thani (mais à faire quoi ?). Le minibus était à l’heure, et nous a conduit, non pas comme nous le pensions, à Surat Thani, mais à la gare routière pour touristes de Krabi : un simple hall, où il n’y a que les bus de la compagnie concernée. Le billet que nous avons acheté est un combiné bus + train. Les billets pour touristes quoi, mais à ce moment-là, nous nous doutions pas à quel point …

Le bus étant prévu pour 12h30, nous attendons patiemment, et pour m’occuper je relis le Routard. Nous avons choisi ce guide pour la Thaïlande pour changer un peu du Lonely, et pour essayer de croiser autres choses que des anglophones. Je ne pense pas qu’on réitère ce choix à l’avenir, car au final il contient moins de choses que le Lonely, et même que la version Shoestring, c’est pour dire. Bref, entre autre, je relis les passages sur la sécurité dans les transports : les trains ok, les bus il y a des vols, les bus VIP sont en fait des vieux bus inconfortables, et les bus touristiques les endroits où il y a le plus de vols. Ca correspond bien à ce qu’on nous a raconté, que les chauffeurs laissent grimper des gens dans les soutes, et que, le temps du trajet, ces gens ont largement le temps de fouiller les sacs. Bref, il faut faire gaffe.

12h30, pas de bus. 13h, il arrive enfin, plein. Mon stress dans ces cas-là, c’est de trouver une place assise, de préférence à côté de François. Nous avons notre technique (oui, 10 ans de parisianisme, ça forme) : je monte prendre des places avec nos 2 petits sacs à dos pendant que François gère les gros sacs. Et croyez-moi, ce n’est pas une sinécure (Note de François : c’est pas faux …).

Bref, nous nous levons, la femme qui gère ça (une thaïe désagréable, à croire qu’elle a du sang malais), nous hurle que ce n’est pas notre bus. Oui, mais il est où le nôtre ? Nous sommes une minorité à devoir attendre, pendant que le bus se vide, et que les autres personnes puissent monter (ils ne vont pas à Surat Thani, tout s’explique). Quand je vois la soute, assez haute pour qu’un homme puisse tenir à peu près debout, je me dis “tiens, c’est typiquement le genre de bus dans lequel il y a des vols”, mais je ne communique pas cette pensée à François, déjà passablement énervé.

Tout le monde monte donc dans le bus, à l’exception d’un petit groupe de 7-8 personnes dont nous faisons partie. Notre bus n’arrive toujours pas. Un des types de l’agence vient nous rassurer : il y aura un minibus pour nous. OK. Environ 12 secondes après qu’il nous a dit ça, la femme hystérique vient hurler : montez dans le bus ! Nous on s’étonne : on nous avait parlé de minibus, ça nous convient tout à fait. Non non, montez dans celui-là, il n’est pas plein. Genre, il devait rester pile 7 places. Assez furieux, nous prenons nos affaires, j’arrive à trouver 2 places, François à rentrer les sacs dans la soute in extremis : la fille derrière lui n’avait plus de place et a dû monter son sac à l’intérieur du bus.

Ensuite, on grignote nos chips (encore …), et je sommeille pour les 2 heures de trajet. 2 arrêts inopinés de notre bus n’éveilleront pas notre méfiance : le chauffeur s’arrête brutalement, ne fait rien et n’ouvre aucune porte, puis repart comme si de rien n’était. Peut-être un problème de truc qui fume ?

Bref, on arrive à Surat Thani, enfin presque : on nous fait descendre sur le bord de la route, et là un minibus vient finir le trajet. Tout ça pour finir dans un minibus, franchement …

Nous arrivons enfin à la gare de Surat Thani, ville présentée dans le Routard par la phrase sybilline : “évitez d’avoir à y dormir”, mais sans expliquer pourquoi. Nous déposons nos gros sacs à la consigne de la gare, et partons nous occuper les 6 prochaines heures : objectif, cybercafé (la meilleure façon de passer le temps quand il n’y a rien d’autre à faire). Nous finissons quand même par revenir à la gare pour découvrir que notre train a 2 heure de retard. QUOI ! au lieu d’arriver pas trop tôt demain matin, on va arriver en fin de matinée !

François, excédé, décide d’échanger nos billets pour le train de 20H30, soit plus tard que l’heure initiale du nôtre, mais qui arrive plus tôt et qui n’est, lui, pas décalé. OK, ça fait juste 500 baths de plus car il n’y a plus que des places avec clim, mais tant pis. Prévoyante, je sors ma seconde polaire.

Le train arrive, nous montons dedans, découvrons que nous ne sommes pas l’un sous l’autre. Ah oui, j’ai oublié de dire, nous expérimentons pour la première fois les trains couchettes thaïlandais, notre dernière expérience en la matière datant des trains indiens. Et bien, on ne nous a pas menti, les couchettes thaïs sont nettement mieux : des draps, un oreiller, une couverture, des rideaux pour isoler sa couchette. Malheureusement, François me dira que, sur la couchette du haut, les rideaux ne remontent pas jusqu’au plafond, alors il sera dérangé par la lumière. Je termine un billet du blog jusqu’à 23h, puis je me couche. La nuit … passe … Les trains sont peut-être confortables, mais ils tanguent beaucoup, alors j’ai toujours peur qu’on déraille. Le lendemain matin, nous nous levons tôt, décalqués, et nous arrivons enfin à Bangkok.

Sortant de la gare, nous décidons de faire fi des économies, et de prendre un taxi, pour arriver à l’auberge de jeunesse réservée près de Siam Square. Et bien, aucun taxi n’a accepté de nous prendre ! trop près !

Sans autre issue, nous décidons alors de prendre le métro. A l’entrée, il faut passer à travers un détecteur (de métaux ? d’explosif ?), et évidemment avec nos gros sacs, on sent qu’on ne va pas passer inaperçus ! Bilan, il a juste fouillé (à peine) nos petits sacs. Nous aurions pu faire passer n’importe quoi … Par contre, nickel le métro : super propre. Comme la gare de Hua Lampong est le terminus, et que les thaïs doivent être paranos, quand le métro arrive tout le monde descend, mais personne ne peut monter : il faut attendre que le service de sécurité ait vérifié l’intérieur des rames (pas de colis suspect) et ait donné son top.

Ensuite, 2 arrêts de métro, un changement pour prendre le skytrain (même principe qu’à Kuala Lumpur, c’est une autre ligne, de nouveaux billets à acheter, mais là le changement est bien indiqué), 2 arrêts plus tard, et on arrive enfin à l’auberge de jeunesse. Là, il est trop tôt pour prendre les lits, il faut revenir à 14h. En attendant, alors que tout est payé, ils ne veulent pas nous donner la carte magnétique qui permet d’entrer dans l’établissement, alors pas droit à une douche non plus. Et puis, ils ne veulent pas nous réserver un lit en bas, un en haut, c’est à nous d’arriver tôt pour choisir nos lits. En gros, ils ne gèrent pas l’intérieur des chambres.

Ca nous énerve assez, on trouve ça cher (mais propre), alors on décide direct d’aller chercher un autre hôtel. On prend le bus numéro 15 qui doit nous déposer près de Khao San Road (la rue à touristes), mais on sort trop tôt et on doit faire un bout de trajet à pied, en se trompant 2 fois de trajet. Un jeune étudiant nous indique le bon chemin. On finit par arriver à l’Erawan House, on trouve la chambre bien, avec salle de bains privative, aussi chère que 2 lits en auberge de jeunesse. Vendu, on réserve pour le lendemain, et après manger, on retourne à notre auberge de jeunesse, à temps pour avoir les 2 lits comme on voulait.

Ensuite, on commence à s’installer, ouvrir nos sacs car je dois refaire mon pansement (je suis sensée le faire 2 fois par jour, là il a plus de 24h). C’est à ce moment-là que François me dit “tiens, le contenu de mon sac n’est pas comme d’habitude, c’est toi qui as rangé le vanity ?”, “Euh non, c’est pas moi, mais ça veut dire qu’on t’a ouvert ton sac”. Et bien, oui, malgré les multiples avertissements, et une intuition de ma part, nous nous sommes faits avoir comme des voyageurs débutants. Bilan de l’opération : un couteau suisse, un cadenas (le meilleur), et une quarantaine d’euros que j’avais laissé dans mon sac. Oui, je sais, il ne faut pas, je m’en veux assez (et doublement en plus, parce que je l’avais senti).

Après ça, notre humeur étant passée de “fatiguée” à “carrément morose”, nous avons laissé tomber toute tentative de découvrir Bangkok, et avons traîné au MBK, un grand centre commercial pas très loin de l’auberge. Pour s’occuper, nous avons été au cinéma, voir “Due Date” (n’y allez pas, c’est pas terrible). La salle est glaciale (climatisée à 12°C), mais dans les salles VIP nous avons droit à une couverture ! J’adore !

Après les bandes annonces et les publicités, l’hymne thaïlandais retentit, suivi d’une vidéo sur la vie du roi actuel (Rama IX) : il faut impérativement se lever pendant l’hommage, sous peine d’être accusé de crime de lèse-majesté. Impressionnant comme les souverains asiatiques excellent à tous les niveaux : après le sultan d’Indonésie qui excellait en photographie, cuisine, médecine, arts militaires, et j’en ai oublié, le roi semble être un photographe d’exception, un saxophoniste tout en étant un souverain adulé par ses sujets.

Après une nuit assez reposante, nous prenons le bus 15 en face de l’auberge, qui nous conduit quasiment en face de notre nouvel hôtel. Après le choix de la chambre, l’installation dans nos nouveaux locaux, et un bon moment passé à se reposer (merci Tv5Monde), nous sortons manger (je cède à François, nous allons au KFC), et ne ressortons de la chambre qu’en fin d’après-midi pour aller nous balader dans le quartier de Chinatown, recommandé par le routard. Pour cela, nous montons dans un ferry sur la Chao Praya, la fameuse rivière de Bankgok. Par la suite, nous apprendrons à connaître les drapeaux qui indiquent les différents types de ferrys (ils font tous le même trajet, mais ne s’arrêtent pas tous aux mêmes arrêts), et par chance montons dans un ferry blanc (11 bahts), celui qui s’arrête partout. Si la montée se passe bien (le bateau n’étant pas stabilisé contre le quai, il bouge de haut en bas et du quai vers le large, il faut savoir calculer son coup), nous descendons un arrêt trop tard, ayant été trop lents, car le bateau ne s’arrête que quelques secondes au quai. Alors, on reprend le bus en sens inverse, râlons quand on veut nous faire payer nos 11 baths, mais payons quand même, et sortons enfin sur le bon quai. Le trajet est en tout cas très agréable. Nous nous rendons compte que nous avons suivi les indications du routard, et qu’il ne fallait pas, car nous sommes descendus au milieu de Chinatown : au lieu de commencer par un bout et de suivre un sens, nous allons faire un aller-retour.

D’après le Routard, il faut surtout le voir quand la nuit tombe. Bon, comme le dernier bateau est à 19h, et qu’on est fatigués, on n’a pas trop envie de s’attarder, on fait quelques photos au pas de course, et on se dépêche vers l’arrêt du ferry. Nous arrivons quand même à avoir des photos de nuit, car nous nous sommes trompés d’arrêt (ça arrive à tout le monde de mal lire un plan). C’est là que nous découvrons le principe des différentes lignes de bateaux, car le ferry n’a pas marqué tous les arrêts, ne devait pas s’arrêter au nôtre (Phra Arthit), et nous a laissé l’arrêt d’avant sans nous faire payer (sympa). Ensuite, nous sommes montés dans un autre en vérifiant bien qu’il s’arrêtait au bon endroit, n’avons pas compris quand ils ont voulu nous faire payer 14 baths au lieu des 11. On a finalement cédé car tout le monde baragouinait qu’il fallait qu’on paye, et après on a compris le système des drapeaux : pas de drapeau, il s’arrête partout, 11 baths, drapeau orange, moins d’arrêt, 14 baths, et il y a encore 2 autres types de ferrys, mais moins fréquents.

Pour manger, nous découvrons l’effet Khao San Road : la rue à touristes avec des boutiques et des restos pour touristes (donc chers). Aucun intérêt (sauf que notre hôtel est bien, et il n’est pas vraiment sur Khao San Road, mais sur Soi Rambuttri, c’est à peine mieux).

Le lendemain, nous sommes d’attaque pour une grosse journée : objectif, visiter le musée national, agrémenté de 3 routards dans le guide. On commence par se tromper de route, et un charmant monsieur, s’arrêtant sur son chemin, nous indique la bonne route. On n’a pas voulu le vexer, mais on se doutait que c’était la rue suivante. Ensuite, sympathiquement parce qu’il n’était pas obligé de nous prêter tant d’attention, il nous a dit que ce n’était pas la bonne heure pour visiter le musée national, car il était plein d’étudiants, et qu’il valait mieux y aller à 14h. Ah bon ? En attendant, nous devrions aller visiter 2 temples un peu plus loin dans la ville. Sentant venir le coup, mais n’ayant pas envie de discuter, nous disons “ah ? thank you !” en essayant de reprendre notre plan de ses mains. Lui, sentant croître notre intérêt, ajoute qu’il y a une super boutique pile à ce coin-là (et vas-y que je tague ton précieux plan). Nous disons “ah ? Thank you”, il va bien finir par se lasser et lâcher le plan. Toujours de bon conseil, il nous dit qu’il faut prendre un tuk-tuk, mais attention, par n’importe lesquels, ceux dont la plaque est jaune car ce sont les officiels, les autres sont des voleurs. AH ! Nous qui avions compris que TOUS les tuks-tuks de Bangkok étaient des voleurs (en particulier ceux qui tournent dans le quartier à touristes), nous voici tous penauds. Nous disons “ah ! Thank you very much !!”, récupérons notre plan tout tagué, rebroussons chemin avec force sourires et signes de la main, lorsqu’à ce moment-là très précis dans cette rue déserte et pas passante du tout arrive un tuk-tuk avec une plaque jaune ! Mais quel hasard ! Notre nouveau meilleur ami, n’écoutant que son grand coeur, manque de se jeter sous ses roues pour l’arrêter. Là, nous coupons court à la comédie : c’est gentil mais nous, nous allons au musée. Une autre fois peut-être … Sa mine déconfite nous a fait mal au coeur. Pas de chance monsieur, mais nous sommes rencardés sur les arnaques de Bangkok …

5 minutes plus tard, nous sommes au musée, payons l’entrée (chère), laissons le sac à la consigne car nous n’avons pas droit aux photos (mais François garde l’appareil dans la poche, hi hi hi, mais pour rien car il ne fera pas de photos) et commençons la visite du musée. Heureusement que nous n’avons pas écouté les conseils de notre bon ami, qui nous disait de revenir à 14h, car le musée ferme à 15, ça ne laisse pas assez de temps.

Je résume rapidement : le musée est intéressant, mais sans plus, beaucoup de textes à lire, des collégiens thaïlandais qui avaient des devoirs pour l’école, beaucoup d’animations interactives qui ne fonctionnent pas. Ils auraient bien besoin de moderniser l’ensemble. A midi, nous avons déjeuné à la cantine du musée (d’après le Routard : “petit resto sympa”) : bilan, c’est pas bon.

Le lendemain matin, debouts à nouveau de bonne heure, pour visiter une des merveilles de Bangkok : le Wat Phra Kaeo et le Grand Palais. De bonne heure, c’est pour éviter le monde. On peut dire que c’est raté, on n’avait pas autant de monde dans un site historique depuis le Macchu Pichu ! En plus, dès l’entrée, ils avertissent que le Bouddha d’Emeraude n’est pas visible aujourd’hui, à cause d’une cérémonie. Ensuite, ils vous assomment avec un prix inattendu : l’équivalent d’une nuit d’hôtel.

Décidant d’être sérieux, et voulant apprendre le maximum de choses en vue des visites de temples suivantes, nous décidons de payer l’audioguide (tarif exhorbitant). Ceci nous impose de faire la visite en 2 heures maximum : au-delà, nous devrons payer une indemnité de retard pour l’audioguide, d’un tarif exhorbitant lui aussi.

Et bien, nous avons regretté ce choix : l’audioguide est très mal fait. Au lieu de donner des explications sur l’architecture, les légendes, etc, ils enterrent la moindre information utile sous une avalanche de détails sans intérêt, le tout en 25 (trrrèèès longs) passages : tel roi a construit tel bâtiment, ajouté telle annexe. On en a rapidement eu marre, mais consciencieuse, j’ai écouté quasiment jusqu’au bout.

Surprenant dans un temple bouddhiste, de nombreuses peintures et statues sont issues du Ramanakien, la version thaïe du Ramayana indien. Ce n’est pas un hasard si le roi Yodfa Chulalok a pris le nom de Rama, sans doute pour accréditer un statut semi-divin, et que la tradition a été suivie depuis par tous ses successeurs (jusqu’à Rama IX).

Très doré, très coloré, des styles différents qui réussissent à éviter la cacophonie (chaque bâtiment étant extrême à lui seul), mais trop de monde (et un audioguide soporifique) : la visite aurait pu être plus réussie. Nous avons même poussé le vice à tenter de visiter le musée (inclus dans le prix), et on est ressorti au pas de course : pour s’intéresser aux anciennes sculptures en mauvaise état et recouvertes d’une épaisse couche de poussière dans un musée mal éclairé, il faut être plus fan que nous …

On le revisitera peut-être en février (car on repasse à coup sûr par Bangkok, d’où décolle notre avion pour Helsinki). On a réussi à rendre leur audioguide minable dans les temps, quel dommage qu’ils ne demandent pas notre avis.

A près tout ça, il nous restait encore du temps : direction le second immanquable de Bangkok, le Wat Pho. Après un petit tour sur la Chao Praya, nous sommes arrivés à l’entrée n°2 du temple. Cette fois, l’entrée n’est pas très chère, mais ils vendent la carte du lieu … Les bâtiments sont superbes, peu de touristes.

A la suite de ça, n’écoutant que notre courage, nous sommes allés visiter le Wat Arun, en face du Wat Pho : ça tombe bien, un ferry fait l’aller-retour, pour 3 baths. Encore un temple superbe, mais à déconseiller aux personnes qui souffrent de vertige : l’escalier pour monter au second étage est périlleux !

Le lendemain, samedi 20 novembre, nous avons décidé de faire une pause dans notre découverte de Bangkok, surtout en prévision du Loy Kratong … mais ceci est une autre histoire …

Je m’arrête là pour un billet très long. Il va falloir qu’on mettre les bouchées doubles pour rattraper notre mois de retard …

Bises à tous ceux qui ont lu ces mots, et à bientôt.

Eva et François