Dimanche 3 avril 23h08
Pakse

Laos : Thakhek et Savannakhet du 2 au 6 janvier

Bonjour à tous,

Quoi, un nouveau billet sur LoinLoinLoin ! Etonnés ??? Et non le blog n’est pas mort ! Il reste un mois à raconter avant le point final. Ce billet sur le Laos, prévu pour être le dernier, sera finalement l’avant-dernier. On me met la pression pour poster, merci collègues.

Nous avons quitté Vientiane ce 2 janvier, avec comme objectif de descendre vers le Sud, mais pas trop vite, et si possible en évitant les trajets supérieurs à 8 heures. Ceci nous a conduit à multiplier les étapes.

La première : Thakhek. D’après le Routard, il s’agit d’une ville charmante, et les paysages alentours sont tout aussi beaux que Vang Vieng, avec les jeunes alcoolisés en moins. Par chance, il n’y a que 5 heures de route depuis Vientiane, ça fait une première belle étape.

Le prix du bus dans les agences de voyage de Vientiane étant beaucoup trop cher, nous avons décidé de nous rendre à la gare routière en tuk-tuk, et de voir sur place. C’est donc avec regret que nous quittons le Vayakorn, tôt ce matin-là, et embarquons avec toutes nos affaires dans un tuk-tuk. Pour l’instant, nous trimbalons 2 gros sacs, 2 petits, mon chapeau et le “carquois”, puisque la dénomination va lui rester. Arrivés à la gare, un bus part dans la demi-heure, c’est une chance. Nous sautons dedans, et avons la chance d’avoir 2 sièges. Comme d’habitude au Laos, beaucoup de gens assis dans l’allée (sur des tabourets), et certains restent debouts.

6 heures plus tard, arrivée à la gare routière Thakhek. Les laotiens sont des gens prévenants : en plus du machiniste, nos voisins nous confirment l’arrivée. C’est sympa. Nous allons voir un tuk-tuk, qui nous roule carrément sur le prix, ce que nous savons, mais nous n’avons pas envie de nous battre. Il nous dépose devant le “Thakhek Travel Lodge”, chaudement recommandé dans le Routard, bien qu’un peu excentré. Par là, ils veulent dire à 1 heure 20 bonnes minutes de marche du Mékong. Bon, l’hôtel est pas mal, mais doit concentrer tous les touristes de la région. En plus, je n’ai même pas le temps de dire que la chambre est bien (il y a même une moustiquaire, ça fait lit à baldaquin), pendant que François m’attend avec le tuk-tuk, qu’ils me proposent toutes les excursions possibles et inimaginables.

Finalement, bien installés, nous réfléchissons à leurs excursions : celle qui a l’air sympa est très chère (genre 400 000 kips par personne), l’autre propose de voir une succession de grottes. Nous déclinons donc leurs propositions, et préférons réserver un scooter pour le lendemain.

Ensuite, nous partons découvrir la ville. Parce qu’il ne s’agit pas vraiment d’un village, mais d’une ville assez grande. Nous voulons arriver au Mékong pour le coucher du soleil, mais que c’est loin ! Sur l’autre rive du Mékong, face à nous, la Thaïlande : les différences avec le Laos sont flagrantes, des immeubles, un éclairage public. François envisage de traverser le Mékong à la nage pour retrouver un 7-eleven.

Quelques stands de brochettes et autres nourritures sont posés au bord du Mékong : nous choisissons 2 brochettes à l’air appétissant, ainsi que du riz gluant. Malheureusement, les brochettes, qui sentaient si bon, sont dures au point que l’on n’arrive même pas à arracher un peu de viande : elles feront le bonheur d’une chienne aux dents plus coriaces que les nôtres …

Le lendemain, nous partons vers 10 heures, après un petit-déjeuner raté à la guesthouse. Rendez-vous compte, ils n’avaient plus de pain ! Ca nous a rappelé l’Inde, à la différence qu’au contraire eux acceptaient toujours toutes les commandes, et ce qui manquait ils partaient le chercher à mobylette. Ici, personne ne va faire 3 minutes de scooter pour aller jusqu’au marché.

Nous allons ensuite chercher notre compagnon du jour, Scotty VII (vous suivez toujours, non ?). Malheureusement, cette fois-ci, ils n’avaient pas d’automatique, que des manuels, François a été contraint et forcé de s’y mettre. Après avoir choisi deux casques, tous deux dans un état fatigué et peu rassurant, et obtenu un plan du loueur, nous partons. Peu de temps après la sortie de la ville, les paysages changent brutalement : rizières, vaches sur la route qui refusent de se pousser, montagnes … superbe.

Nous décidons de visiter une des grottes sur notre route. Là, nous nous arrêtons sur le parking, juste après 2 hommes (qui sont au même hôtel que nous, quand je disais que tous les touristes du coin s’arrêtaient au même endroit…). Un laotien nous fait des signes, que nous ne comprenons pas. Les deux messieurs nous expliquent obligeamment qu’il veut servir de guide. Pourquoi pas, d’ici on ne voit pas la grotte, mais elle doit être juste derrière, non ? Nous partons donc à 4, suivant le guide, qui part à toute vitesse. En fait, il nous fait tracer à travers la forêt, ensuite le chemin descend et devient plus escarpé : il nous faut une bonne dizaine de minutes pour rejoindre la grotte. François et moi suivons, mais, étant donné que la grotte nous intéresse peu, c’est sans entrain ni envie, juste par politesse. Nous arrivons finalement à la grotte : il faut traverser le cours d’eau sur quelques pierres, puis escalader, etc.

J’abandonne là, François suit et revient vite quand il s’aperçoit qu’il faut enlever ses chaussures pour continuer, ce qui ne le tente pas du tout. Nous repartons donc en arrière, comptons sur nos 2 sens de l’orientation pour retrouver le chemin (et heureusement qu’on était 2). Tant pis pour le guide, il a perdu son pourboire.

Nous décidons de laisser tomber les autres grottes sur le chemin. Déjà que ça ne nous intéresse pas trop en temps normal, en plus on n’est pas en forme. Autant continuer à rouler. On s’arrête pour manger dans ce qui paraissait être la grande ville du coin, Mahaxai, et qui en fait n’est qu’un village avec une grand rue. Un boui boui fera l’affaire : la cuisinière nous demande de choisir entre nouilles et riz, nous choisissons riz, et obtenons 2 riz sautés, bons, pour pas cher. Puis nous repartons.

Nous rentrons le soir vers 16h : que faire ? se reposer à la guesthouse ? ou remonter sur Scotty VII pour aller voir le coucher du soleil sur le Mékong ? Comment dire ? Le Mékong, on connaît, le coucher de soleil aussi …

Nous sortons pour manger dans une des “gargotes de marché”, chaudement recommandées dans le Routard. Soit on n’a pas trouvé, soit le Routard n’est pas venu dans la ville depuis très longtemps : les gargotes en question étaient des petits restaurants vietnamiens, dont les patrons n’étaient pas sympa du tout (genre, pas un sourire), qui nous ont fait un menu super cher (pour le Laos) avec du porc gras sur du riz blanc, avec une omelette en plus. J’ai mangé l’omelette, François a grignoté son riz et a décidé de refaire un repas à l’hôtel. C’est l’avantage quand la nourriture n’est pas chère, vous pouvez faire 2 repas, ou prendre une salade ou des légumes en plus sans que ce soit ruineux.

Finalement, je voulais prendre une salade de papaye (j’adore) à l’hôtel, ils n’avaient plus de papaye ! C’est ma journée, c’est ça ? François, lui, a apprécié son assiette de frites.

Le lendemain, nous partons pas trop tôt pour l’étape suivante : Savannakhet, qui n’est qu’à 2 heures de Thaket. Nous arrivons à la gare vers 10h30, il faut attendre 11h pour le prochain bus. En attendant, je prends mon petit déjeuner à la gare : épis de maïs, truc bizarre cuit dans la feuille de bananier (pas terrible, du riz avec semble-t-il du poisson), et des mandarines. François ne mange rien, mode transport oblige.

Après un peu plus de 2 heures tranquilles, nous arrivons à Savannakhet. Le bus ne nous dépose pas dans une gare, mais sur le bord d’une route, où attend un tuk-tuk. Fort sympathique, il ne nous roulera même pas sur le prix. C’est à la seconde que le bus redémarre que je me rends compte qu’on a oublié mon chapeau et le carquois. François part en courant avec son sac sur le dos (15 kg, respect, et il n’a même pas fait l’armée), pendant que je suis dans le tuk-tuk avec un temps de retard. Le bus, alerté par un touriste, finira par s’arrêter, nous permettant de récupérer notre précieux chargement. François est épuisé par sa course. Le tuk-tuk le récupère et nous dépose dans la guesthouse que nous avons choisie. Cette fois-ci, nous ne sommes pas trop loin du centre (comprendre : les rives du Mékong).

Pendant les 2 jours suivants, nous n’avons pas fait grand chose (la faute à Tv5Monde, et à une série québécoise, “Tout sur Moi”). Nous avons un peu visité le centre historique de la ville, à ne pas manquer d’après le Routard (…).

A Savannakhet, la vie est très paisible …

On mange le midi dans un resto un peu plus chic (mais pas bon) sur pilotis dans le Mékong : il fait vraiment trop chaud, on ne peut même pas rester au soleil. Par contre, l’endroit doit être sympa pour boire un verre le soir (devant le coucher du soleil), d’autant que François a vu une nouvelle bière dans la vitrine, et est pressé de la goûter ! Il s’agit de la BeerSavan (du nom de la région il me semble), agrémentée d’un dinosaure (c’est la région, il y a même un musée, que nous nous sommes empressés de ne pas visiter).

Nous visitons aussi un temple, très joli, et très désert, et passons beaucoup de temps à regarder un écureuil énorme (aussi gros qu’un chat), qui a dû se lasser de notre attention et nous a violemment lancé des bouts de feuille.

On veut faire un massage à la croix-rouge laotienne (on est motivés pour un massage, et c’est une bonne action) (enfin, motivée, car François rechigne), malheureusement ils ont arrêté d’en faire (snif). On en profite pour chercher la poste pour nos cartes : ce n’est pas parce que poste en laotien se dit “poste” qu’il est facile de se faire comprendre … 2 jours bien tranquilles, ça fait du bien.

Le lendemain, encore un réveil matinal, pour rejoindre la prochaine étape, Pakse. Cette ville plus importante est surtout un point de passage obligé, pour ceux qui vont visiter le plateau des Bolovens, ou qui vont dans les 4000 îles. Ca tombe bien, on veut faire les deux.

Nous basant sur les horaires indiqués dans l’auberge, nous partons à 7 heures tapantes, pour arriver avant 8 heures à la gare, heure du bus. Le tuk-tuk (qui parle français) nous y accompagne en un temps record, et à 7h10 nous y sommes. Juste à temps pour apprendre que le bus de 7 heures vient de partir, et qu’il n’y a en fait pas de bus à 8 heures, mais à 9 heures. Boouuhhh. Plus que 1h45 à attendre sur un banc. Il n’y a pas à dire, le voyage enseigne la patience.

En attendant, nous faisons la connaissance de 2 français plutôt âgés, mais très baroudeurs : à 72 ans, il part 3 mois en routard malgré un pace-maker ! Respect ! Et elle le rejoint pendant ses vacances (en attendant la retraite) ! Trop impressionnés et respectueux, nous oublierons même de leur demander leurs prénoms. En tout cas, ils nous régalent de leurs souvenirs de voyage (ils ont commencé au moment où c’était encore aventureux de voyager, passant dans des pays où ils devaient être les seuls touristes du pays tout entier).

On se retrouve tous pour un petit-déjeuner plus tard, pendant lequel j’essaie d’expliquer à une vendeuse que je veux un sandwich au fromage, mais sans les légumes (d’aspect douteux, rendez-vous compte, et plein de carottes ! ça ne fait pas !). Elle m’enlève les légumes, mais je voudrais qu’elle me refasse mon sandwich, impossible, elle ne me comprend pas : elle plantera même son index (d’aspect douteux lui aussi) dans le pain pour me montrer qu’il s’agit bien de fromage. J’abandonne, et, malgré mon écœurement, je réussis à le manger, il faut choisir entre ça ou un nombre d’heure indéterminée de bus le ventre creux … François, lui, est en mode transport.

Presque en retard, on se dépêche de monter dans le bus : à notre grande surprise, il faut enjamber des sacs indéterminés (genre sacs de pommes de terre) pour passer dans l’allée, sacs qui sont entreposés aussi sous les sièges (et donc sous nos pieds). François, prévoyant, imité par la française, a déposé des sacs sur les sièges qu’il nous réserve ainsi, comptant sur la bonne éducation des laotiens. Laotiens OK, français bof bof : un type mal éduqué pousse les vêtements de madame pour s’y mettre. Il refusera de se lever, sauf au bout d’un moment quand madame sera installée, et retrouvera un semblant de galanterie pour échanger sa place avec la sienne. Galanterie, ou désagrément d’être assis à côté de son mari, loin d’avoir la carrure d’un laotien ?

Je me disais : avec tous ces sacs installés dans l’allée, au moins, ils ne vont pas mettre des gens dans le couloir, c’est impossible, non ? NON ? OUI ? ah bon, vous êtes sûr ?

S’en suit un des voyages les plus longs et les plus difficiles que nous ayons connus jusqu’à présent. Ah, qu’ils sont loin les bus sud-américains (non boliviens) !

Pendant 6 heures environ, je tente de trouver une position confortable, malgré la caisse en polystyrène (genre caisse isotherme) au contenu indéterminé sous mes pieds et dont le couvercle s’entrouvre (et si le contenu était vivant et voulait filer ? ou mort mais attirant des bestioles ???), et François s’énerve contre ses voisines de gauche qui s’endorment sur son épaule ou ont leur sac au niveau de sa tête, suivant les étapes.

Vers à peu près 15h, nous arrivons enfin à Pakse. Epuisés, ainsi que nos deux baroudeurs, au dire desquels, la dernière fois qu’ils sont venus au Laos, il y a 4 ou 5 ans, il n’y avait même pas de voiture. Plus qu’à trouver un hôtel … et arriver tardivement dans une ville de passage et donc très fréquentée par les touristes, ça peut être très difficile …

Je conclus mon récit sur ces mots, on m’a conseillé de couper pour poster rapidement. Conseil fort avisé d’un breton habitant Nantes (ceci n’est pas un appel à polémique dans les commentaires ^^). Je me dépêche d’avancer sur la suite !

Bonne journée à tous

Eva et François

Jeu du mot du titre : copyright François