Jeudi 2 Septembre 21h14 Trop dur à résumer Oups
Papeete

Ia Orana,

Lors de notre dernier billet, écrit depuis Santiago, nous étions sur le point de partir en direction de l’Île de Pâques, et nous vous avions annoncé que nous vous laisserions sans nouvelle pendant 3 semaines, le temps de vagabonder dans des lieux où le Wifi est une chose rare (donc chère). La coupure a duré un peu plus longtemps que prévu, nous nous en excusons. J’ai donc maintenant la lourde tâche de résumer 3 semaines bien remplies, et si possible de façon intéressante. Au moins, je sais que vous êtes tous de retour de vacances. Vous trouverez bien 2 heures à tuer pour lire ma prose (voire rattraper votre retard) : ça tombe bien, le billet sera long ! François a dit : “on découpe en paragraphes par semaine, ce sera plus facile à lire. S’ils veulent, ils lisent tout, s’ils ne le veulent pas, ce ne sont pas nos amis”. Vous voilà prévenus.

Tout d’abord, je vous rassure : l’état psychologique de François s’est bien amélioré, même s’il est pris de frisson à l’énoncé de quelques mots, comme Bolivie, Salar, Uyuni, bloqueos, etc. D’ailleurs, je ne sais pas si vous avez suivi les actualités depuis votre plage, mais de nombreux touristes sont restés coincés à Potosi pendant quasiment 3 semaines, avec l’impossibilité de sortir de la ville, ni évidemment du pays, les pauvres. On compatit totalement, surtout que c’était notre plus grande crainte. Christophe, le consul de Sucre, a dû faire des heures supp …

Île de Pâques ou Rapa Nui : du 31 juillet au 8 août

Notre vol étant prévu à 8h20, et LAN nous ayant demandé d’être présents 2 heures avant à l’aéroport, nous avions demandé à notre hôtel de nous réserver un taxi pour 5h20, car nous aimons être en avance à l’aéroport pour être les premiers à faire la queue. On s’amuse comme on peut. Raté, l’hôtel a décidé unilatéralement de nous réserver une voiture partagée (soit-disant moins chère), mais nous ne le découvrirons que le lendemain, quand la voiture arrivera avec une demi-heure de retard, puis s’arrêtera pour chercher une autre personne, alors qu’enragée, je disais au chauffeur que nous devions être à l’aéroport à 6h. Au final, nous arriverons juste à temps, et une grande file était déjà formée (noooooonnn !). Nous avons découvert certains passagers de l’avion, dont une groupe de jeunes filles avec leurs vélos (ce qui me causa quelque inquiétude : après tous ces vélos, y aurait-il de la place pour nos bagages ?), groupe que nous avons vite baptisé le vélo club. Nous étions énervés, fatigués : nous n’aimons pas les voyages qui commencent mal.

Et bien, tous nos efforts n’auront servi à rien, car notre vol, initialement prévu à 8h20, fut décalé à 11h et finalement partira à 13h. Il semblerait que ce soit courant sur cette ligne. Si on ne félicite par LAN ni l’aéroport pour le retard (5h tout de même, heureusement qu’on a trouvé du wifi), on peut les remercier de nous avoir gracieusement offert un petit déjeuner. Harassés, n’ayant dormi que 3 heures la nuit précédente, on récupère un peu de sommeil.

On finit par embarquer, pour découvrir un avion “grand luxe” : après les misérables avions que nous avions eux, surtout avec Iberia sur le Madrid-Santiago (un minimum d’écrans, peu de films, pendant 13h), là, nous avons eu chacun un écran avec beaucoup de choix ! Du coup, les 6h sont passées super vite. François a même revu un Jason Bourne, il était content. Le survol de l’île avant l’atterrissage sera l’occasion d’apercevoir nos premiers moaï, vus de haut.

Arrivés sur l’Île, l’ambiance change du tout au tout de celle du continent. Nous sommes accueillis par des Hola ! Ia Orana ! Bonjour ! et par les colliers de fleurs du camping que nous avions choisi. Oui, camping, vous avez bien lu, moi, au camping, moi, dormir sous une tente ? Impensable non ? et pourtant l’impossible arrive parfois. Il faut dire qu’on s’est bien lâché après la Bolivie, heureux de retrouver la civilisation, et que notre moyenne chilienne en a bien pâti. Alors, nous avons choisi d’être raisonnables et de faire des économies. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés sous une tente de 3 places (ce qui, compte-tenu de nos sacs, était juste), avec vue sur l’océan, et c’est parti pour 8 nuits. Le camping est situé à Hanga Roa, la seule ville de l’île.

Comme j’ai fait remarquer à François, “au moins, on n’a pas besoin de jeton”, sa famille comprendra l’allusion. Surprise, le velo club a choisi le même camping que nous.

Cette première après-midi nous permettra de nous installer, et de partir visiter la ville, nous permettant de voir nos premiers moaï dans le soleil couchant. On ne fera pas grand chose ce soir-là, à part quelques courses pour le petit-déjeuner et des bières. Morts de fatigue, on s’endort immédiatement, bercés par le bruit des vagues toutes proches, et par le hennissement des chevaux qui viennent brouter la nuit dans le camping. Finalement, c’est pas si mal une tente, peut-être que je pourrai envisager de …

Le lendemain, on se lève tôt, pour expérimenter les douches. D’abord, enjamber le cafard mort sur la marche. Berk. Ensuite, choisir une douche. Première essai : je n’ai compris qu’au moment d’ouvrir l’eau que si je pataugeais d’entrée, c’est que l’évacuation était bouchée. Je déménage donc toutes mes affaires dans la douche à côté. Second essai : pas d’eau au sol, elle semble ok, mais, après avoir réinstallé toutes mes affaires, j’avance ma main vers le robinet et remarque à cet instant l’immonde et énorme insecte brun qui me lorgne en bas. BEEEEEERRRRRKKKK. Je fuis, en tremblant, récupère mes affaires. J’ai identifié la chose comme un hybride de cafard et de scarabée, mais François verra un cafard noyé (donc tout gonflé). BBBBBBBBBBEEEEEEEEEEERRRRRRRRRRRKKKKKKKKKKKKKK. Le troisième essai fut le bon, après avoir inspecté la douche sous tous les angles. Imaginez combien de jetons j’aurais gaspillés ce matin-là. Désolée, mais la perspective de me voir dormir sous une autre tente en Vendée s’est éloignée à grands pas.

A peine remise de mes émotions, nous partons voir l’île de jour. Première constatation, l’île est beaucoup plus tropicale qu’on n’aurait pensé. Il y a même des palmiers ! Comme beaucoup de monde, j’avais en tête une île quasiment dépourvue de végétation, avec quelques moaï posés sur de la pelouse. Les scientifiques ont estimé que les hommes ont coupé tous les arbres pour construire leurs statues (ce serait un culte envers leurs ancêtres). Depuis, ça rassure, ils ont eu le temps de repousser, il y a même des forêts. Deuxième constation : des moaï, il y en a beaucoup ! Mais pas que ! Beaucoup n’ont pas été redressés (mauvais état, coût du projet ?), et restent couchés sur le sol, parfois protégés par une barrière, parfois non. Il y a aussi des restes de temples, … souvent des tas de vielles pierres (mais sacrées, faut pas toucher). Quasiment tout est rongé par l’érosion.

Les moaï debouts, on ne peut pas s’en approcher tant que ça (enfin, si on respecte les écriteaux, car on n’a pas vu beaucoup de gardes, sauf dans les sites payants). Ils sont réellement impressionnants, par leur taille et par la puissance et la force qu’ils dégagent.

Ils avaient des yeux avant, mais, plus fragiles que la pierre, ils ont vite disparu. Ces yeux ont été restaurés sur un seul moaï, et l’ensemble est assez inquiétant.

Bon, après s’être baladés et avoir mangé des brochettes en regardant le match de foot du dimanche après-midi, on décide de prendre les choses en mains et de louer une voiture, l’île étant plus grande que nous ne l’imaginions. L’objectif, c’est de voir le plus de choses possibles, surtout les lointaines, et de finir le reste à vélo tranquillement dans la semaine. Je ne me fais aucune illusion sur ma capacité à pédaler 30km aller simple. D’autant que certains sites (éloignés de la Hanga Roa, forcément) sont conseillés pour le lever du soleil, et partir en pleine nuit pédaler pour y être à temps est inconcevable. Remarque, l’inconcevable peut devenir possible, par exemple je dors sous une tente dans un camping.

A peu près à l’instant où l’on a la voiture (un 4x4 jimmy un peu pourri), le temps se gâte. Rien de grave, on est sur une île, on sait que le temps est souvent changeant sur les îles, non ? Nous visiterons les premiers sites touristiques sous une petite pluie.

Sur le premier site sur lequel on s’arrête un peu par hasard, nous tombons sur Dorothée et Arnaud, les 2 français en tour du monde (mais en sens inverse) que l’on a déjà croisés à Valparaíso. Ils sont au même camping que nous, mais en bungalow, et c’est avec grand plaisir que nous partagerons plusieurs moments ensemble dans la semaine.

On va vite comprendre pourquoi sur la carte certains sites archéologiques sont marqués comme importants, et d’autres à peine mentionnés : il y a les quelques sites phares, très bien préservés ou restaurés, et les autres en ruine (comprendre tas de pierres), lorsqu’on les trouve. Notre enthousiasme pour ces derniers s’éteindra naturellement assez vite. Comme on est sympa, je ne vais pas vous les imposer non plus, mais ne citer que les poins forts d’une ballade autour de l’île.

Premier site : Ahu Tongariki. Un des sites les plus impressionnants de l’île, avec 15 statues debout. C’est là où il faut venir voir le lever du soleil. Ca tombe bien, ce n’est qu’à 25km de Hanga Roa. Cette après-midi-là, nous aurons la chance d’avoir un petit rayon de soleil sur le site. C’est comme sur le Taj Mahal, un rayon de soleil transforme tout.

Le site le plus proche est Rano Raraku, appelé aussi la nurserie des moaï, mais quand on essaie d’y aller, on apprend que l’entrée est à 30000 pesos (soit 50 euros environ), et qu’il faut plus d’une heure pour faire la visite. Comme en plus il recommence à pleuvoir, on décide de repousser la visite au lendemain matin, tant que l’on a la voiture.

De là, nous continuons jusqu’à la plage d’Anakena. Surprise, une vraie plage de sable blanc avec des cocotiers ! Dommage, à 20km de la ville ! La plage est proche de 2 sites importants, Ahu Nau Nau et Ahu Ature Hiki.

Après lecture de blogs, on a décidé d’aller voir le coucher du soleil sur Ahu Akivi, site qui diffère des autres car il est à l’intérieur des terres et que les moaï regardent la mer, ce sont les seuls, tous les autres lui tournent le dos. C’est dommage, le coucher du soleil ne sera pas si impressionnant que ça tant le temps est nuageux. Tant pis pour le coucher du soleil, au moins François a eu le plaisir de faire du 4x4 sur une vraie mauvaise route (et sans amortisseur).

Après cela, la nuit étant tombée, il est temps de rentrer au camping, manger dans la cuisine commune avec tout le monde qui hurle, se préparer dans les salles de bains communes où cette fois-ci les cafards sont vivants (mais heureusement peu nombreux), et se coucher sous la tente en décidant de croire François qui me dit que non, les insectes ne peuvent pas rentrer dans la tente. Ca va être drôle l’Asie ! On espérait une nuit reposante, mais raté, nous n’avions pas prévu la tempête de vent et de pluie sur notre tente. Ceci est très stressant, à chaque coup de vent nous avons tremblé à l’idée que quelque chose ne se décroche et que la tente ne soit emportée.

Le lendemain, lundi donc, on se lève à 5h pour aller voir le lever du soleil à Ahu Tongariki, mais pas de chance, le ciel est bien couvert. On ne verra d’ailleurs pas le soleil du tout ce jour-là. On sort quand même un peu voir le site (sous la pluie), on se rendort dans la voiture. On laisse tomber l’idée d’aller voir Rano Rakivi, on n’appréciera rien sous tant de grisaille et de pluie. Alors, on retourne voir les sites mineurs et majeurs que nous avions laissés de côté la veille, et on s’arrête cette fois voir les pétroglyphes de Papa Vaka.

On s’arrête aussi voir la plage d’Ovahe, histoire de mettre pleins de boue sur nos chaussures (et donc dans la voiture), et au “nombril du monde”.

Nous avions prévu de déjeuner dans les snacks de la plage d’Anakena, mais comme il est tôt, ils ne peuvent nous faire que des sandwichs au thon au prix d’un bras, alors on décline, on rend la voiture plus tôt et on reste au village, avant de rentrer essayer de faire du wifi au camping.

François fait le tour de la tente pour voir les dégâts de la nuit précédente, heureusement car des “sardines” ont commencé à sortir du sol, au risque que la tente ne tienne pas une nuit de plus ! Quelques réparations plus tard, une partie de poker avec Dorothée et Arnaud dans la soirée, avec toutes nos pièces étrangères comme jetons, et on se réinstalle, un peu angoissés, pour une nuit qui s’avèrera aussi mauvaise que la précédente. Je trouverai même une des filles du vélo club en train de dormir dans les toilettes (mais comment peut-elle ? n’a-t-elle pas remarqué les cafards ? suis-je la seule à prêter attention à ces bestioles immondes ?).

Mardi matin, moins de vent, plus de nuage, la journée s’annonce belle. Dommage, on n’a plus de voiture. On part donc à pied faire la randonnée proche de la ville, l’ascension du Rano Kau (410m), réputé pour son cratère et pour le site d’Orongo tout proche. L’ascension fut plus dure qu’on ne l’imaginait, après 2 mauvaises nuits sous la tente, nous sommes fatigués physiquement. Heureusement que la montagne est belle.

Ce soir-là, on suit Dorothée et Arnaud au cinéma (oui, sur l’île !), pour un film sobrement intitulé “Rapa Nui” et qui raconte une version de la fin de la construction des moaï, certainement un peu romancée. La construction des statues, leur transport, est bien expliqué et semble cohérent.

Mercredi matin, le soleil est toujours au beau fixe, on décide de louer une nouvelle voiture avec Dorothée et Arnaud, pour visiter les 2 sites importants (mais loin) qu’il nous reste. Eux sont sportifs et font des kilomètres à vélos en riant, nous on ne se fait pas d’illusions. On repart chez le même loueur, et on a cette fois une voiture encore plus pourrie que la première, mais il nous fait un prix. François repartira d’ailleurs lui signaler qu’un pneu est dégonflé, le loueur l’enverra vérifier tout seul à la seule station essence de l’île.

Après des empanadas qui vont nous alourdir tout l’après-midi, direction Rano Raraku, la fameuse nurserie des moaï. Le site se visite en 1h à peu près, et est très impressionnant, car il y a des moaï dans tous les états : de celui entier bien dressé, à ceux qui ont été commencés et jamais terminés et sont encore dans la roche, sans compter ceux qui se sont cassés ou qui ont été enterrés en partie. L’occasion d’apprendre aussi qu’on a retrouvé des statues dans d’autres îles que l’île de Pâques. Quel dommage qu’à ce prix-là il n’y ait pas le moindre panneau explicatif.

On repart ensuite directement vers Orongo, le site juste à côté du cratère au sommet du volcan que l’on a monté à grand peine la veille. Oui, il est possible d’y accéder directement et facilement en voiture, mais le plaisir et la fierté de s’être traînés difficilement et avec souffrance jusqu’au sommet n’ont pas de prix. Ce site, donc, est très intéressant également, bien que plus petit que Rano Raraku. Il a été en grande partie reconstitué, et est très fragile car il s’érode assez vite. Heureusement qu’il est restauré, car il faut reconnaître que payer ce prix-là pour voir les mêmes ruines (tas de pierres) qu’ailleurs aurait été à la limite de l’arnaque.

On finit avec une soirée calme, me permettant de me reposer de mon rhume carabiné. Les nuits en tente dans le froid auront été plus efficaces que les refuges boliviens.

François sera le seul le lendemain à avoir le courage de se lever à 6h pour voir le lever du soleil sur Ahu Tongariki, réussi cette fois-ci. Il revient se recoucher, tout heureux.

On ne fait plus grand chose de la journée, pour finalement sortir tard le soir (oui, ça arrive !), dans le bar-discothèque de Hanga Roa. On aura l’occasion d’entendre la même chanson plusieurs dizaines de fois (on n’a pas compté), car l’orchestre alternait 2 chansons, l’une rapide, l’autre lente, avec chorégraphie sur la chanson rapide. Nous avons même cru qu’ils ne connaissaient que 2 morceaux. C’était plausible, car un des musiciens était aussi le barman. Nos 2 voisines de table connaissaient les chansons par coeur, les chantaient à tue-tête, et on ne saura qu’après qu’en plus elles parlent français, l’une étant tahitienne, l’autre ayant été mariée à un tahitien et ayant vécu 19 ans à Tahiti. On a pu discuter un peu avec elles, et danser aussi, dès que l’orchestre s’est lancé dans d’autres chansons.

Le lendemain, vendredi, Arnaud et Dorothée sont partis vers Santiago et l’Amérique du Sud : bonne route pour la suite ! Nous nous sommes sentis un peu désoeuvrés et abandonnés ensuite, à devoir occuper tout seuls 3 jours entiers, alors qu’on avait presque tout vu sur l’île.

Le samedi, on décide de faire ce qu’on n’avait pas encore pu faire : louer 2 vélos. Nous n’étions pas remontés en selle depuis Mendoza, en Argentine. On décide de commencer par les louer 4h, avec possibilité de les garder 24h si l’on se sent en forme. Ca tombe bien, on l’est. Des empanadas plus tard qui vont derechef nous alourdir tout l’après-midi, on part faire la côte nord d’Hanga Roa, avec ses multiples sites pas trop éloignés.

On nous avait dit qu’après les altitudes boliviennes on serait capables d’exploits sportifs. Je comptais là-dessus pour affronter le vélo. Sauf que j’imaginais une route plate et goudronnée de bord de mer, et je n’avais pas prévu que la route serait digne de la Route de la Mort bolivienne, avec des montées et des descentes vertigineuses sur une route de terre pleine de trous et de bosses, me faisant déraper à la moindre occasion. François s’éclate, lui. Moi, je pousse le vélo pour monter, et je le pousse pour descendre. 6,5 km plus loin, on décide d’abandonner l’idée d’aller jusqu’aux cavernes, et on fait demi-tour (rouler-descendre du vélo-pousser-remonter-redescendre etc) pour rendre le vélo avant l’heure. Au final, 13km, c’est très respectable.

Dimanche, enfin, le jour du départ pour Tahiti. L’avion étant le soir, on s’occupe comme on peut la journée, n’ayant plus droit au camping, et on fait pas mal de Wifi au bar.

Le soir, l’avion décollant à 22h, on se fait déposer à l’aéroport à 19h15, et chouette on est les premiers, on n’a même pas de queue à faire ! Surtout qu’avec la flambée indépendantiste, on craignait qu’ils ne bloquent l’aéroport (c’est arrivé). On tue le temps (encore) dans les 2 boutiques de souvenirs, mais on ne peut rien acheter car on a dépensé tout notre argent chilien. Dommage, pas de petit moaï en bois, pas de collier moaï ou de tee-shirt moaï !

Au final, on a passé de très bons moments sur cette île (la tempête alors que toutes nos possessions sont dans une fragile tente exceptée). On a vu une explosion des réclamations indépendantistes, avec des drapeaux fleurissant un peu partout, de même que les militaires chiliens. On a pu apprécier la douceur de vivre dans l’île, si touristique mais en même temps tellement tranquille. On s’est attaché à différents chiens errants (snif). Ca reste pour l’instant un endroit authentique bien que touristique, malheureusement de gros complexes touristiques sont en cours de construction …

Polynésie française - Papeete, Bora Bora, Tikehau : du 8 août au 16 août

Décollage donc le 8 tard le soir pour Papeete. Beaucoup de questions se sont posées avant notre arrivée sur l’île. Nous savions en effet qu’il s’agissait d’une destination chère, mais nous avons décidé malgré tout de nous y arrêter, saisissant une occasion qui ne se serait peut-être jamais reproduite. Ce n’est en effet pas une destination anodine ! Surtout que nous nous sommes renseignés sur le prix d’un billet Paris-Papeete, et le coût du billet est énorme au point qu’il vaut presque le prix de notre billet tour du monde !!!

L’autre question, c’est que faire de ces 14 jours. La première possibilité était de rester sur Tahiti et Moorea, accessible en ferry depuis Tahiti, possibilité économique. La seconde était de pousser jusqu’à Huaniné et Bora Bora en cargo, et là ça devient plus compliqué car il y a très peu de places et 1 ou 2 départs par semaine, avec donc le risque de rester coincés et de ne pas pouvoir prendre l’avion de retour. La troisième possibilité consiste à prendre un pass avion avec Air Tahiti, et à visiter d’autres îles, possibilité évidemment beaucoup plus chère !

On a réfléchi intensément à la question, on a recalculé notre budget, vu qu’on avait quand même de la marge (pas qu’on soit très sages ou très économes, mais on a préféré repousser le départ et partir avec une bonne marge) et finalement nous avons décidé de nous faire plaisir. Au diable l’avarice, ce n’est pas une destination comme les autres !

Nous avons donc pris un pass Air Tahiti, et, après moults tracas que je vais vous épargner, car Air Tahiti ne fait rien simplement, on s’est décidé et on a réussi à réserver pour les îles suivantes : Bora Bora et Tikehau par avion, et Tahiti et Moorea librement. Tant qu’on y était, nous avons réservé les hébergements dans les îles, n’ayant aucune envie d’arriver dans une île et de nous apercevoir qu’il ne reste des places que dans les 5 étoiles.

Je reviens donc à mon récit. L’avion que nous avons eu est exactement le même que celui du vol Santiago - Ile de Pâques, sauf les films. Le vol s’est bien passé, à l’exception des perturbations (horrible). Depuis que j’ai vu Destination Finale dans un bus argentin, je stresse à chaque perturbation.

Nous sommes arrivés à 23h00 à Tahiti, avons été reçus avec des fleurs de tiaré et de la musique, avons eu un tampon du douanier (français !) très sympa, recupéré les bagages, et rencontré le propriétaire de notre hôtel à Papeete, le Fare Suisse. Pour alterner avec le camping, on a choisi une chambre avec salle de bains privée et climatisation ! L’hôtel fait partie des petits budgets du Lonely Planet, et une telle chambre est au prix dérisoire de 85 euros. Sans petit déjeuner évidemment, à 10 euros de plus. Après quelques recherches supplémentaires à Papeete, on s’est rendu compte qu’effectivement, c’est le prix des petits budgets. Quand on a pris la chambre, on s’est dit que c’était pour 2 nuits seulement, nous n’avions pas prévu que nous y passerions autant de temps …

A l’arrivée à l’hôtel (que nous attendions avec impatience quand même, 85 euros la chambre !) on commence par passer sur la terrasse pleine de cafards avant d’entrer dans notre chambre (très belle) et d’apercevoir sous la table un cafard mourant. Euh … 85 euros quand même … On attend le retour de notre hôte que a réceptionné d’autres personnes à l’aéroport, on découvre avec (mauvaise) surprise que la famille qu’il est allé chercher nous l’avons déjà vue à San Pedro de Atacama et à l’île de Paques, que les enfants sont terribles et très mal élevés, et qu’en plus leur chambre communique avec la nôtre (porte heureusement fermée).

On lui demande s’il est possible de changer de chambre, pour en avoir une en étage et pas directement sur la terrasse (là où ça grouille). Là, le sourire de notre hôte, jusqu’ici fort sympathique, s’est figé, il nous a dit que non, c’est pas possible, qu’il n’a plus de chambres, vous savez ici c’est tropical il y a des cafards, ce n’est pas sale, dans les chambres ça n’arrive jamais, vous n’avez jamais visité d’île tropicale, à La Réunion et à la Martinique ça ne vous est jamais arrivé mais là c’est Tahiti, ah oui il reste une chambre, mais elle est moins bien, que choisissez-vous ? vous préférez celle-ci mais l’autre est mieux, celle-ci est moins bien, que choisissez-vous ? mais l’autre est mieux, celle-ci est moins bien, que choisissez-vous, il faut se décider ? mais l’autre est mieux, celle-ci est moins bien, que choisissez-vous, hé bien décidez-vous ? Vous choississez de rester dans l’autre ? Très bon choix ! Je vais enlever le cafard avec les doigts, voyons ce n’est pas sale, regardez-le de près, ne vomissez pas mademoiselle.

Cet épisode lui vaudra le surnom d’Oggy par la suite. Heureusement qu’on n’en a pas revu dans la chambre (yeurk). 85 euros quand même, j’estime ne pas avoir à trouver un cafard dans la chambre, et à ne pas tomber sur un gérant, euh … comme ça. En plus, il faut s’enfermer à clé dans la chambre la nuit, à cause des cambriolages. Quelqu’un a même essayé d’entrer alors qu’on n’était pas couchés, et que la lumière était allumée (porte fermée à clé). Heureusement que la salle de bains vaut le coup. C’est à peu près la douche de nos rêves. Après la douche parce-que-vraiment-une-douche-par-jour-il-le-faut du camping, on est passé à 2 au Fare Suisse (surtout que quand même 85 euros). On espérait une bonne nuit de sommeil, raté, les horribles enfants d’à côté ont commencé à hurler à 7h du matin. Je les ai maudits sur 12 générations, avec beaucoup de souffrances, des agonies longues, et tout et tout.

Réveillés et forcés de fuir la chambre, évidemment, on s’est retrouvé plus tôt que prévu à arpenter les rues et les quais de Papeete, et à faire notre première visite de la ville. Ballade le long des quais, au marché de Papeete, à aller se renseigner à l’office du tourisme, et à réserver une voiture la semaine d’après. On a retiré nos premiers francs pacifiques, et il faut reconnaître que c’est coloré. On a du mal à croire que le billet de 10000 CFP que l’on a dans la main vaut quand même 89 euros.

On retrouve le français, après si longtemps, ça fait plaisir ! leur accent rappelle à François celui de la Haute-Marne, à moi pas du tout. La plupart des panneaux sont bilingues français-tahitien. Beaucoup parlent tahitien. On nous dit Ia Orana (bonjour), Maururu (merci), Nana (au revoir), de temps en temps Maeva (hé ! on ne se connaît pas, je ne suis pas TA Eva - oh ça veut dire bienvenue ?). Le tutoiement est la règle de base, il paraît que vouvoyer est très impoli. On va vraiment avoir du mal avec ça, alors on passera notre temps à tourner les phrases pour éviter de vouvoyer. Les polynésiens nous ont semblé très accueillants et sympathiques (à quelques exceptions près, et Oggy ne compte pas, il est suisse).

Le soir, on va manger aux Roulottes, qui sont, d’après le Lonely, une institution, et qui me donnent l’occasion de goûter à mon premier poisson cru à la tahitienne (au lait de coco, oignon, concombres ou carottes, souvent très bon, sauf lorsqu’il y a trop de carottes ou que le poisson est mal coupé).

Le lendemain, départ tôt le matin pour Bora Bora. Nous avons beaucoup hésité avant de choisir cette île, qui est tellement mythique mais a mauvaise réputation. Trop touristique, trop chère, trop d’américains. Mais tellement mythique ! On a donc réservé une petite pension sur la Pointe Matira (la seule plage de l’île).

L’avion étant prévu à 9h35, c’est avec délice qu’on met notre réveil à 6h30, histoire de hurler pour réveiller les horribles enfants d’à côté. Oui, je sais, c’est mesquin. Lamentable même. Raté en plus, ils ont hurlé dès 6h15. Mais pourquoi nous ???

C’est donc assez énervés que nous sommes arrivés à l’aéroport, passablement allégés car nous avons laissé une bonne partie de nos affaires au Fare suisse, dans l’idée de ne pas avoir besoin ni de l’ordinateur, ni des polaires, … 15kg de bagages seulement, bravo ! Une fois de plus, notre avion aura du retard, on est parti à 11H. Sur les avions inter-îles d’Air Tahiti, vous n’avez pas de place réservée, alors il faut se débrouiller avec la place qui reste. Comptez donc sur notre expérience de parisien revêche et tenace pour rester debout 1h mais être dans les premiers dans la queue. On a bien raté notre coup : si on a pu avoir les 2 premières places à l’avant de l’appareil (plus d’espace pour mes jambes immenses), on a choisi le côté droit de l’appareil, énorme erreur, car on a loupé le survol de Tahiti, de Moorea et de Bora Bora. Tout, quoi. Retenez bien l’information suivante : sur un vol Papeete - Bora Bora, mettez-vous à gauche.

Encore plus énervés, on récupère nos bagages, on entre dans la navette d’Air Tahiti, car à Bora Bora l’aéroport est sur un motu, il faut prendre la navette pour aller sur l’île principale. Celle d’Air Tahiti pour nous, celle du Hilton, du Four Seasons, du Pearl Reseort… quand on est richissime (ou en voyage de noces payé par la famille). C’est sur la navette seulement, en voyant l’air réjoui des gens, qu’on s’est dit : quand même, on est à Bora Bora, les gens sont super excités et heureux d’être là, et nous on est juste énervés parce que le début de la journée s’est mal passé. Seulement, à force de voyager et d’enchaîner les avions et les lieux, on ne se rend plus compte qu’on est dans une destination de rêve, pour laquelle certains économisent des années durant. Pour nous, c’est juste une étape de voyage de plus, entre l’île de Pâques et la Nouvelle-Zélande. A croire qu’on devient blasé.

Bref, nous sommes dans la navette, et admirons pour la première fois de près les eaux cristallines du lagon qui a fait la réputation de Bora Bora, ainsi que les premiers bungalows sur pilotis. Une fois à quai, les hôtels qui n’ont pas leur propre bateau viennent chercher leurs clients, mais pas les pensions pas chères. Nous donc, on grimpe dans le “truck”, genre de camion-bus (payant), dans lequel on est les seuls, et qui nous dépose à notre pension : la Pension Maeva - chez Rosine Masson. Nous aurons l’explication de ce nom compliqué bien plus tard. La personne qui nous réception se nomme Vaenu (à peu près, on n’a pas demandé l’orthographe), et fort sympathiquement nous montre notre chambre, la maison, la plage (OUI !!!!!!!), la cuisine où elle apporte du thé et du café le matin (tu entends Oggy ? c’est offert ! pour une chambre moins chère que la tienne !). Elle nous propose pour le lendemain une excursion sur le lagon (d’après le guide, c’est l’excursion phare de Bora Bora), avec les 10 italiens qui logent à la pension. Euh … 10 italiens ???

Comme il est déjà 13h, on part direct à la plage. On a le choix : soit devant la pension (trop dur, il faut faire 10 mètres), malheureusement côté vent (et ça souffle fort), soit de l’autre côté de la Pointe (quoi ? 200 mètres à faire ?), sans vent. On préfère faire le déplacement. On s’arrête en chemin pour déjeuner (pas terrible et pas donné), et on a toutes les peines à payer par carte bleue, leur ligne ne fonctionne pas, et non on ne veut pas payer en liquide, alors on sera obligé de repasser dans l’après-midi.

Ensuite, à nous le lagon ! Je casse un mythe : le sable fin, ce n’est pas en bord de lagon qu’on le trouve, car le sable est fait (en partie) de corail, et ce n’est pas très agréable pour les pieds. Venez en Polynésie avec des chaussures pour marcher dans l’eau, c’est impératif. On n’en avait pas et on a évité cette dépense, une erreur à mon avis. L’avantage, c’est que même avec du vent le sable ne s’envole pas, à la grande différence des plages de sable de Méditerranée lorsqu’il y a du Mistral.

Bon, je vous passe le reste de l’après-midi, écoulée aussi vite que notre tube d’écran total. On a fini à la pension, à manger nos spaghettis devant la télé (française !!! enfin, presque !), ce qui a plu aux italiens (“la pasta !”). Très sympas les italiens, ils connaissent tous un peu de français, et 2-3 le parlent couramment.

Le lendemain, après une très bonne nuit, on se prépare pour l’expédition. On devait venir tous nous chercher à 9h, la patronne vient nous voir pour nous dire qu’on part tous les 2 avec un autre groupe car les italiens sont trop nombreux, à 8H30, ce qui nous laisse 3 minutes pour faire notre sac et finir notre café. Dommage, on trouvait les italiens sympas. On monte sur le bateau (capitaine : Manu, le fils de Martine-Maeva, la patronne), sur lequel il n’y a pour l’instant que 4 japonais. Le bateau fait plusieurs arrêts pour chercher les autres : au Hilton, 2 japonais de plus, et sur le quai : arrivent directement par avion 5 autres japonais. Plus la guide, ça fait du monde sur le bateau ! On ne comprend pas un mot, la guide et le capitaine nous prennent parfois en pitié et nous expliquent ce qu’on va voir.

D’abord, le repas des raies. Tous les bateaux s’arrêtent au même endroit pour nourrir et se baigner avec les raies. D’un point de vue environnemental, c’est très limite. Du point de vue des raies, c’est le paradis sur terre, faut pas arrêter. Elles arrivent toutes dès qu’elles voient un bateau, et là, c’est l’orgie de poissons (surgelés Picard, non ce n’est pas une blague). On peut se mettre à l’eau avec elles (avec masque et tuba), et chaussures conseillées : comme on n’en a pas, on est obligé de garder nos Havaïanas conservées précieusement depuis Rio.

Manu attrape les raies, leur donne à manger, et nous pendant ce temps on regarde. On ne doit pas toucher les raies, d’après le Lonely Planet. Elles, elles ne se privent pourtant pas de nous frôler ! C’est bizarre, assez dérangeant en fait, et plutôt flippant. On finit par les toucher un peu : ça a la texture qui va avec la chair, je ne sais pas si c’est très explicite. Un gros champignon. Les japonaises crient.

Ensuite, on fait une longue ballade en bateau, la guide explique pleins de choses (mais quoi ?), les japonais font ooooooooh ! aaaaahhhh ! ha ha ha ! Les voir nous fait rire aussi, ça nous suffit, on est content.

Petit arrêt snorkeling, sur des jardins de coraux. On en profite pour se la jouer “nous, on sait plonger avec un tuba, et pas vous”, technique apprise à Fernando de Noronha, pour essayer de suivre les poissons au plus près. Parfois, ils s’arrêtent et vous regardent, et là on n’insiste pas. Ca peut être dangereux ces bêtes-là.

Ensuite vient la pause déjeuner sur le motu privé de la famille. Ca tombe bien, le petit déjeuner est bien loin. Pendant qu’ils cuisinent, on plonge avec François pour aller voir les tikis au fond de l’eau : un tiki est une statue traditionnelle. C’est beau, mais plein d’oursins. On discute un peu avec la famille, puis on va voir le spectacle de la guide. D’abord, un paréo show, ou les différents façons de porter un paréo. Les japonaises se prêtent à l’exercice, toutes confuses d’être l’objet de tant d’attention, les maris font oooooooohhhh ! aaaaahhhhh ! kawaï ! Photo photo photo !!!!! On croirait un manga. François s’ennuie et préfère aller prendre des photos.

Spectacle numéro 2 : comment ouvrir une noix de coco à la façon tahitienne. De vous à moi, je pense qu’aujourd’hui ils utilisent un marteau, mais les japonais doivent penser que non. D’abord, prendre un tahitien, capitaine de bateau, et choisir un baton solide, avec un bout effilé en pointe. L’enfoncer dans le sable. Là, les japonais ont fait aaaaaaaaahhhh et ont pris la photo. Euh … mais il a juste enfoncé un baton dans le sable, ça ne mérite pas forcément de aaaahhh, non ? Ensuite, prendre la noix de coco et la frapper violemment sur le baton, puis faire levier pour retirer la coque numéro 1, celle qui est filandreuse. Je vous épargne l’état d’excitation des japonais. On obtient alors la noix de coco que l’on voit habituellement dans les supermarchés. Ensuite, prendre un caillou assez gros (ou un marteau, ça dépend de votre public). Taper au centre de la noix de coco, et attention le jus ça coule. Faire passer un verre d’eau de coco à tout le public ébahi sauf les 2 français blasés. Raper l’intérieur de la noix de coco. Scoop : il faut utiliser une rape ronde et fixée (on bouge la coco et pas la rape), c’est beaucoup plus efficace qu’un couteau ! Faire goûter la coco au public au bord de l’extase. En donner au chat qui miaule à ses pieds. Ensuite, presser la chair rapée sur les cheveux d’une fille, car c’est bon pour les cheveux.

Enfin, faire un tour de passe-passe pour faire disparaître la noix et faire apparaître le poisson. Car la dernière partie du spectacle a consisté à faire un poisson au lait de coco. C’est bon et semble facile à préparer, mais ne vous attendez pas à ce que j’en fasse à Paris.

Après, on a pu manger. Là, on était un peu fatigué par les japonais, alors on a rejoint le groupe d’italiens à leur table.

On n’a pas trop compris ce qui s’est passé après, mais une bonne partie des japonais est repartie sur notre bateau (ils n’avaient dû prendre que la demi-journée), et on a embarqué avec les autres et la guide sur un autre plus petit. On est retourné faire du snorkeling ailleurs, et puis finalement les japonais ont été raccompagnés au quai car ils avaient leur vol retour. C’est le voyage à la japonaise, Bora Bora en quelques heures …

Du coup, on était de retour à 16h, un peu déçus quand même, car on n’a pas fait la sortie prévue en haute mer pour aller voir les requins ni l’arrêt pour les raies manta. On avait compris qu’il y avait des frictions entre la guide et le capitaine, car elle estimait qu’ils n’avaient pas le temps d’y aller à cause des avions à prendre. On en a un peu pâti. Alors, quand Martine-Maeva nous a demandé comment çà c’était passé, on lui a dit que c’était sympa mais qu’on était un peu déçu à cause des requins. Surtout que quand ils sont revenus, nos italiens avaient pu le faire, et que l’un a même vu une raie manta (ce n’est pas si courant).

Là, on a pu apprécier toute la gentillesse des polynésiens : ils nous ont offert de repartir faire une excursion le lendemain matin, gratuitement. On a accepté de bon coeur ! On a ensuite passé une super soirée avec nos nouveaux amis italiens. Ceux-ci nous ont confié que la Polynésie est une destination adorée par les italiens, surtout au mois d’août, et que beaucoup de mariés y font leur voyage de noce, payé par la famille.

Le lendemain, on est donc reparti de bonne heure pour un nouveau tour, avec un nouveau capitaine, Steven, et on s’est retrouvé cette fois avec 8 italiens. Ca nous change des japonais, c’est différent. Premier arrêt, le repas des raies. On saute à l’eau les premiers, habitués que nous sommes désormais. Si les italiennes préfèrent en majorité rester sur le bateau, les italiens sont beaucoup plus courageux que les japonais face aux raies, ou beaucoup plus fanfarons : l’un d’eux se fera même mordre par une raie (ça fait comme un suçon, et ça saigne bien). Ensuite, arrêt snorkeling, pas au même endroit qu’hier, c’est cool. Puis on prend la passe, et on se retrouve en haute mer pour … nager avec les requins ! Avant, ils les nourrissaient aussi pour les faire venir, mais il y a eu des accidents, et les scientifiques ont dit stop, c’est mauvais pour l’environnement. Donc ils ne le font plus. On s’est mis à l’eau avec beaucoup d’appréhension quand même, des requins quoi. Les eaux sont pleines de requins pointe noire, inoffensifs (à mon avis jusqu’à ce qu’ils attaquent quelqu’un et prouvent le contraire, dois-je vous rappeler que la nature est hostile), et les requins citrons, beaucoup plus gros que les pointes noires mais inoffensifs aussi (même remarque). Courageusement, on commence à regarder le fond : c’est comme un aquarium, avec plein de requins qui nagent au fond et tournent. Là, on a relevé la tête, affolé, pour regarder où est le bateau en cas de retraite, pas trop loin, ça va, plus on a plongé la tête précipitamment pour regarder ce que font les ennemis requins, tout en nageant pour se rapprocher d’un groupe de gens (c’est statistique, au milieu d’un groupe vous diminuez votre probabilité d’être mordu). Au bout d’un moment, on prend un peu confiance, surtout qu’en majorité ils restent tous au fond, sauf que parfois le requin commence à remonter ou se trouve manifestement à la même hauteur que vous en train de nager droit sur vous avec un regard méchant. Là, on fuit.

Après toutes ces émotions, on est parti chercher les raies manta (dans le lagon cette fois, moins de requins). Comme on aura à ce moment l’un des 2 seuls nuages de la journée, et qu’il va se mettre à pleuvoir, la visibilité sous l’eau devient très mauvaise, alors on ne verra aucune raie manta. Tant pis …

Comme après tout ça on nous a raccompagnés, après manger on était en pleine forme, alors on a pris un kayak double pour aller voir la barrière de corail de près. Ben, on n’est pas vraiment doué en fait, nous tournons beaucoup en rond, n’avançons pas vraiment, et nous fatiguons très vite. On a des progrès à faire … A peu près à la minute où l’on a commencé à pagayer, on se prend sur la tête le second nuage de la journée, et on est immédiatement trempés.

Après tout ça, on a fait un repas d’adieu avec nos amis italiens, et nous nous sommes préparés à changer d’île, direction Tikehau, dans les Tuamotus. La pension Maeva est vraiment formidable, c’est une vraie bonne adresse, on conseille.

Départ à 6h30, pour l’avion de 9h30. Cette fois-ci, on se met bien à droite de l’appareil, mais ça ne sert pas à grand chose dans ce sens-là. Même la vue sur Papeete et Moorea est décevante, car les 2 îles sont recouvertes par les nuages. En attendant l’avion, prévu à 12h30, on récupère un peu notre sommeil, et on mange à la cafétéria, tout heureux de retrouver un système à la française, avec un buffet de salades comme chez nous. Je vous assure, après 6 mois de vadrouille, ça fait plaisir ! Il y avait même des cornichons et de la moutarde, vous n’imaginez pas notre joie !!!

On arrive donc de bonne humeur à Tikehau. D’après le Lonely, dans ce genre d’île il faut prendre un hébergement avec demi-pension, c’est donc ce que nous avons fait. Et pour une fois, on s’est permis le budget moyen, car la différence entre les petits budgets et le moyen n’était que de 2000F par jour pour 2. Nous voici donc avec un bungalow en bord de plage (OUI OUI OUI), avec demi-pension, au Tikehau Village, pour un coût de 20000 F par jour, soit plus que notre budget journalier. Pas grave, on avisera pour les repas de midi. Et puis, un bungalow en bord de plage, lorsqu’on n’a plus à s’occuper des repas, mais juste à descendre du bungalow, dorer un peu sur la plage, se baigner, et remonter dans notre bungalow en bord de plage, ça nous fait enfin des vacances ! Car, contrairement à ce que vous pensez tous, le voyage, ce n’est pas des vacances.

Très impatients, nous voici arrivés à notre bungalow (ai-je précisé en bord de plage ? ah oui, déjà plusieurs fois ?), prêts à sauter dans l’eau.

Avant toute chose, je demande à la propriétaire si elle prend la carte bleue. C’est une question importante, car à cause de mesures de restriction en Polynésie, le retrait d’argent est limité à à peu près 40000 francs par semaine. Oui, par semaine, et croyez-moi, c’est peu. On comprend vite que tout est pensé autour du fait que les gens vont dans des hôtels où tout est pris en charge (repas, excursions, …), et qu’au final ils n’ont besoin que d’un peu de cash pour les cadeaux et souvenirs (lorsqu’ils ne sont directement achetés pas à la boutique de l’hôtel). On n’a même pas compris comment François a pu retirer 2 fois, lui. La question est donc importante, car après calculs nous ne disposons que d’un peu plus de 60000 francs, et que, si ça paye l’hôtel, ben il faut bien manger le midi. Sauter des repas dans un bus bolivien pour éviter de le vomir sur son voisin n’est pas comparable à sauter un repas lorsque l’on est au bord de la plage juste devant son bungalow.

Bref, je reviens à mon récit : la dame nous dit que non, que son appareil est en panne. Ah, et on fait comment ? Vous allez trouver une solution ? Non, c’est à nous de nous arranger ? Bien, bien, on va voir comment on va faire, après tout il ne nous reste que les repas de midi à prévoir, on va essayer de jeûner.

Refusant de voir notre moral gâché par de mesquines questions financières, François se jette à l’eau, celle qui est juste à 10 mètres devant notre bungalow, revient dans la seconde enfiler ses Havaïanas en disant : “c’est plein de concombres de mer, je refuse de voir mon plaisir gâché par d’horribles vers noirs” (je cite de mémoire), retourne à l’eau et revient tout blanc 1 minute après en disant “beeeeeeuuuuuurkk j’ai marché dessus c’est horrible”.

Résumons la situation, 1 heure après notre arrivée au bungalow : on n’a plus d’argent, on est sur une île minuscule où il y a peu de chances qu’ils prennent la carte bleue, et on ne peut pas se baigner dans la mer toute proche remplie de concombres de mer (horriblement moches). Courage, 3 jours à tenir. Et puis, on peut toujours regarder la mer depuis notre bungalow (surtout, ne pas pleurer).

Heureusement, on peut gratuitement prendre des vélos pour se déplacer sur l’île. J’expérimente pour la première fois un vélo de type hollandais, sur lequel il n’y a pas de freins : pour s’arrêter, il faut pédaler en arrière. J’aurai encore du mal 3 jours après.

Bonne nouvelle aussi, la cuisine est bonne et variée, avec du poisson fraîchement pêché dans le lagon à nos pieds, et ce même si le pain ne mérite pas le nom de pain. Les requins à pointe noire connaissent les lieux et les horaires de rejet des déchets de poisson à la mer, et sont parfois à 1 mètre du rivage. Dommage que l’on ne puisse pas se baigner à cause des concombres, parce que les eaux ont l’air d’être très poissonneuses.

Le soir, notre hôtesse, Caroline, nous donne des spirales anti-moustiques et des allumettes. Oui, parce qu’à ce prix-là, il ne faut pas penser à avoir une moustiquaire (et la nôtre est restée à Papeete). Comme le bungalow est rempli de moustiques, qu’on ne les voit pas dans la paille du toit, et que François déteste l’odeur de la spirale, on va passer 3 jours à s’asperger de produit anti-moustiques, ce qui, avec l’air du ventilateur, va nous permettre de limiter les dégâts.

Le lendemain, pendant le petit déjeuner, notre hôtesse, qui se fait un devoir de parler avec tous et toutes pendant les repas, nous parle du Pearl Resort, la chaîne d’hôtels 5 étoiles qui n’existe qu’en Polynésie, et nous dit qu’ils ont une navette gratuite plusieurs fois par jour pour aller à l’hôtel. On décide d’aller là-bas pour midi, en se disant qu’eux au moins vont prendre la carte bleue, et qu’on va peut-être manger là-bas, suivant le prix. On est largement assez tôt sur le quai, à temps pour se faire jeter, par un polynésien de stature imposante, de la première navette du Pearl qui ne prend que des clients, et pour apprendre qu’il faut réserver. Ca on ne nous l’avait pas dit. Tant pis, on va essayer la navette régulière. Une des employées a la gentillesse de téléphoner pour nous, et ouf ils ont de la place.

C’est ainsi que l’on a pénétré dans l’univers d’un 5 étoiles … La piscine donne l’impression de tomber directement dans la mer … la mer est transparente (pas un seul concombre en vue), pleine de poissons multicolores, qui nagent entre les pilotis des bungalows … Tous les employés sont serviables (à part notre polynésien accueil-videur, qui nous a pris en grippe) et de blanc vêtus … Le luxe quoi.

Les prix du restaurant étant fort raisonnables, nous réservons directement pour le lendemain, prêts à y passer la journée. Car déjeuner au restaurant donne droit à quasiment tout (sauf les kayaks, “qui sont pour les clients”, nous on est clients de seconde classe), donc mer, piscine et transat. Je vous passe le détail de ces 2 journées. Nous avons pu dignement y fêter nos 6 mois de voyage. Déjà 6 mois, on est sur le chemin du retour …

Troisième jour, jour de notre départ de Tikehau. Notre avion étant dans l’après-midi, on en a profité pour terminer le tour de l’île, se baigner dans un coin qui avait l’air sympa et sans concombre de mer, mais avec malheureusement trop de courant.

En résumé, Tikehau, on ne recommande pas vraiment. Le Tikehau Village non plus. Ils prévenaient pourtant sur Tripadvisor …

Polynésie française - Tahiti et Moorea : du 16 août au 21 25 août - oups

Retour à Papeete. Oggy vient nous chercher à l’aéroport, on récupère nos bagages, un peu de wifi et une chambre à l’étage cette fois ci. On commence à bien connaître le Fare Suisse et le Champion à côté, on utilise la cuisine comme on veut, bref on fait comme chez nous.

On se lève tôt le lendemain matin pour récupérer la voiture réservée et se livrer à l’excursion à ne pas manquer à Tahiti d’après le Lonely : le tour de l’île. L’autre excursion à ne pas manquer est la traversée de l’île en 4x4, on a choisi la première. Si un jour vous êtes confronté au même choix, pas de bêtise, ne faites pas comme nous. Le tour de l’île est super décevant, certainement encore parce qu’on avait déjà fait les tours des îles de la Martinique et de la Réunion. Là, ça consiste à suivre la nationale, très rarement en bord de mer, et à essayer de trouver des points à visiter qui sont pour la plupart très mal indiqués et pas franchement intéressants. Une déception. Seul le Musée de Tahiti mérite le détour. Et en plus, au lieu de la Twingo/C2 réservée, on a été surclassé en Berlingo, j’appelle pas franchement ça un surclassement.

Nous avons fait un petit détour par la Presqu’Ile, car on est tombé en pleine Billabong Surf Truc, avec un second nom le Air Tahiti Nui VonZipper Trials Teahupoo, car la Presqu’Île est réputée pour une des vagues les plus dangereuses du monde : la vague de Teahupoo. Du rivage, on ne voyait rien du tout (ni vague, ni surfeurs), alors on a pris le taxi-bateau pour se rapprocher. François était content, moi je nous ai trouvés trop loin pour voir quelque chose, mais il paraît qu’on ne pouvait pas se rapprocher car trop dangereux.

Le lendemain, on devait rendre la voiture à 7h30, ce qui nous a permis de prendre le ferry pour Moorea de 7h30, et d’arriver un peu après 8h00. Du ferry, on a vu une baleine sauter dans l’eau, pas moi, j’ai encore tout loupé. Direction le fameux Camping Nelson. Fameux, car pas cher et bien placé, mais aussi fameux pour le manque de sympathie des propriétaires. Camping pour la seconde fois en moins d’un mois, il va me falloir des années avant de m’en remettre. Après une bonne heure de route (car Moorea, c’est grand, et le camping est pile à l’opposé du quai des ferrys), on arrive enfin au camping et réservons 2 places en dortoir (de 2, une chambre quoi). Encore une fois, la mer est en face du camping.

Nous partons ensuite réserver une excursion pour le lendemain, avec en cette saison le point fort : les baleines à bosse. Elles viennent se reproduire entre Tahiti et Moorea. Avec de la chance, si le capitaine est bon, on peut en voir. 7500 francs la demi-journée, j’espère que le capitaine est bon.

On profite ensuite de la mer juste devant le camping, mais à notre grande déception, il n’y a pas de poissons à voir. Des personnes nous diront par la suite qu’il fallait aller un peu plus à droite. Raté de peu. On profite du coucher du soleil sur la mer, nous serons au rendez-vous chaque soir. La nuit tombée, l’endroit perd nettement de son charme : on ne peut pas rester dans la chambre car avec la lumière on attire tous les moustiques du coin, on n’aime pas rester dans la cuisine car l’endroit n’est pas terrible (mais c’est le seul éclairé), et côté sanitaire ça devient le territoire des cafards (BEURK). Oggy serait content et pourrait jouer avec tous ses nouveaux copains.

Le lendemain, debouts dès l’aube, à l’heure où bleuit le ciel, on se tient prêt pour le rendez-vous. On est peu nombreux sur le bateau, jusqu’à ce qu’on arrive à l’Hôtel Intercontinental, car là on se retrouve à 30. Voilà qui nous change nettement de Bora Bora, où les bateaux étaient limités à une quinzaine de personnes. Après les explications en français et en anglais, nous partons tout d’abord voir les dauphins. Ils sont normalement facilement visibles. On tombe rapidement sur une colonie, mais elle est en plein sommeil. Les dauphins remontent respirer régulièrement à la surface, mais à part ça il n’y aucune interaction avec eux. A côté des dauphins de Fernando qui jouaient avec le bateau… Blasés, nous ?

Ensuite, il part en haute mer chercher les baleines. Au fond de moi, je suis persuadée qu’on ne va pas en voir, on n’est pas très chanceux avec les animaux. Et bien, je me trompais, car on n’a pas vu une, mais 2 baleines ! Pas des grosses, mais des juveniles, de 9 mètres environ. La taille du bateau à peu près.

On a pu les suivre pendant plus d’une heure, et le capitaine nous a paru très respectueux, car il ne leur a pas foncé dessus, mais les a respectées (à mon humble avis). Ceux qui voulaient pouvaient plonger pour essayer de les voir sous l’eau, François a essayé, pas moi (9 mètres et plusieurs tonnes, quand même). Le problème, c’est qu’il ne faut pas sauter à l’eau car ça leur fait peur et elles partent, qu’il faut descendre doucement, et que les baleines sont très rapides. Alors, tout ce qu’il a vu, c’est une nageoire sous l’eau, et a manqué pour le coup de se casser quelque chose en glissant sur l’échelle. Pauvre François ! Il s’est bien fait mal !

Après ça, je vous raconte rapidement la suite. On est allé faire du snorkeling (jolis poissons), puis on a été donné à manger aux raies, et aux requins (ici ils les nourrissent, mais les oiseaux sont plus futés et plus rapides).

On n’a même pas pris la peine de descendre, on a préféré profiter du buffet de fruits frais et de punch (4 verres ! il a bu 4 verres !). Le truc drôle à faire, c’est jeter ses épluchures de mangue aux requins et voir si l’un se fait avoir.

Le soir, nous avons réussi à retrouver nos amis italiens de Bora Bora (eux sont allés à Rangiroa, et ont trouvé ça magnifique), et même à dîner avec eux (à 12, ce n’est pas facile).

Le lendemain, nous avons décidé de renouveller l’expérience kayak. Un conseil : lorsque le spécialiste vous déconseille d’emmener un appareil photo, il faut l’écouter. Nous sommes passés pas loin de la catastrophe, car il y avait du vent et la mer était forte. Le kayak se remplissait d’eau, et tout ce qu’on réussissait à faire, c’était tourner en rond. Le stress … Sans l’appareil photo, on l’aurait sûrement mieux vécu.

Nous avons quand même réussi à ramer jusqu’entre les 2 motus (désolée, j’ai oublié le nom) près de la Pointe, à nous poser sur une plage d’un des 2 motus et à faire du snorkeling entre les 2. Jolis poissons à nouveau. On a par contre décidé de ne pas faire le tour du motu : une des passes de l’île est juste derrière, et avec la houle on avait peur d’être emportés en haute mer, le loueur nous ayant dit que ça arrivait souvent.

Le lendemain, jour du départ vers Papeete, et avant-dernier jour en Polynésie, nous nous sommes levés à 4h45 (quand je vous dis que c’est pas des vacances), pour attraper le truck qui passe à 6h30-ou-6h45-ou-7h-mais-il-faut-quand-même-y-être-1h-avant, que l’on réussit à avoir à 6h50, avant d’attraper le ferry de 8h pour arriver à Papeete à 9h. Comme on n’a pas prévenu Oggy, on se refait à pied la route jusqu’au Fare avec le gros sac. Arrivés au Fare, il est 9h30, Oggy nous demande quand est notre vol. Demain, vers Auckland. Auckland ? impossible, il n’y a pas de vol le dimanche. Et pourtant on a un vol pour le dimanche 22, on est sûr mais on vérifie quand même. Ah tiens, notre vol est pour le samedi 21, à 10h25. Oups. François se souvient maintenant avoir pris en photo un avion Air Tahiti Nui depuis le ferry … le comble !

François téléphone en urgence à Air Tahiti pendant que je me tape la tête contre les murs en hurlant (il est décidemment efficace), et réussit à reporter notre vol pour le mercredi 25 à 8h du matin, pour la modique somme de 200 euros. Chouette, 4 jours de plus à Tahiti ! On l’aurait fait exprès qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Là, on a le choix : rester au Fare Suisse 3 nuits de plus que prévu, à 85 euros la nuit, ou retourner au camping à Moorea à 3600 francs la nuit (soit 32 euros). Malheureusement, le Fare ne peut pas nous garder 3 nuits. Alors, on réserve la nuit de mardi soir, et on repart le lendemain à Moorea. En attendant, pour s’occuper, on se fait mal …

Arrivés à Moorea, sans pouvoir se baigner (ni boire de bière), on a trouvé un vieux stock de Psychologies magazine (de 2008 quand même), ça aide bien à passer le temps. Lire un article de Nicolas Hulot qui va sortir au cinéma “Le Syndrome du Titanic” l’année prochaine, et qui est super confiant en l’avenir, car il y a le G20 et après le Sommet de Copenhague, ça fait toujours rire.

Finalement, le temps passe vite, quelques achats de souvenirs à Tahiti, une note faramineuse au Fare Suisse pour 6 nuits, et on se retrouve à réussir à prendre l’avion, direction Auckland. Mais ceci est une autre histoire …

Bravo à vous tous si vous avez tenu jusqu’ici. Si par contre vous avez lu en diagonale en ne regardant que les photos, c’est mal, je suis très déçue.

Nous rattrapons ainsi plusieurs semaines de retard. Le prochain sera sur Auckland et la Nouvelle-Zélande, et je laisserai peut-être François le rédiger, car figurez-vous que j’ai prolongé mes vacances ! Pour comprendre, il faudra attendre le prochain billet. Hé hé hé, un cliffhanger, c’est mal. :-)

Bonne rentrée à tous, et courage, la Toussaint c’est dans pas très longtemps.

Eva et François