Samedi 2 Octobre 12h18 Ca mouille Aie
Kuta

Bonjour à tous,

Je sais, vous vous dites : quoi, 2 billets dans un laps de temps si court ? Mais que leur arrive-t-il ? Rien, je vous rassure, c’est juste qu’il faut qu’on rattrape un peu notre retard, pour ne pas avoir à finir des billets des mois après notre retour, lequel, entre parenthèses, est prévu le 13 février. Oui, la veille de la Saint-Valentin, mais après avoir passé 1 an ensemble, nous allons nous octroyer des vacances :-)

Pour ce billet, je vous propose un petit jeu : il est truffé de mots indonésiens, à vous de les trouver …

Après nos quelques jours à Hong-Kong, nous avons pris un vol international à direction de Denpasar, à Bali, en Indonésie. Ce vol est le dernier d’une trop longue série, puisque les seuls restant dans notre liste sont ceux pour rentrer, en février donc. Encore une fois, nous sommes sur la compagnie Cathay Pacific, qui est toujours à la hauteur ! Hélas, pour 3 petites heures, le choix de film est rude !

Bali : rien que le nom me faisait rêver. De la verdure, des fleurs à profusion, des rizières, des temples. Bon, il va falloir adapter ce que j’imaginais.

Arrivant donc à Denpasar, dès l’arrivée tout change. D’abord, il faut payer le visa, ce qu’en 7 mois de voyage nous n’avons jamais eu à faire. Comme nous ne voulons pas payer en dollars, mais en monnaie locale (la roupiah), que nous n’en avons pas, et qu’ils ne permettent pas de payer par carte bleue, je suis obligée de sortir de la zone internationale en laissant mon passeport à un monsieur qui a l’air d’être un garde (il a un uniforme) pour aller au distributeur. Etant d’un naturel méfiant, François, alias le Guetteur, garde le garde.

La roupiah se comptant en milliers, je me retrouve nantie d’une liasse d’un million de roupiah (ça équivaut à 100 euros) ! Oui, je suis millionnaire ! Pour peu de temps malheureusement, car je donne un peu plus de la moitié de la somme à la demoiselle des visas. Nous qui étions sortis dans les premiers de l’avion, nous sommes rattrapés par les autres, et on patiente une bonne demi-heure pour notre visa, avant de patienter à nouveau pour le tampon de la douane. Arg, bien raté ce coup-là.

Dès la sortie, nous ignorons les taksis qui nous hèlent pour nous diriger vers le stand de taksis prépayés, ce qui d’après le Lonely est plus prudent. Etant passés par l’Inde, ces précautions nous semblent cohérentes, nous nous attendons tout de même à ce que le chauffeur nous fasse monter dans un rickshaw amélioré, slalome entre les camions, tuks-tuks et autres rickshaw dans une imitation hasardeuse de Schumacher, s’arrête dans une station-service pour nous faire payer l’essence, avant de nous confier que notre hôtel a brûlé et qu’il en connaît un autre bien mieux. Et bien non, rien de tout ça ! Nous partons donc rapidement en direction de Kuta, car à Denpasar il n’y a rien à part l’aéroport, et il paraît que Kuta c’est sympa, tant qu’on évite les rues Gang Poppies 1 et 2, bourrées d’australiens bourrés.

J’avais trouvé l’adresse d’un hôtel sur internet : l’Adus Beach Inn. J’ai téléphoné la veille, une chambre nous attend. En fait non, parce qu’ils sont tombés des nues lorsque le taksi nous a déposé sur le parkir. Heureusement, il leur restait des chambres. Devant la piscine en plus !

Un des grands intérêts de Kuta, c’est la plage : beaucoup de vagues, beaucoup de surfeurs, et donc beaucoup d’australiens. On va très vite comprendre que c’est leur fief. Bali n’est pas loin de l’Australie, et le taux de change y est très intéressant pour eux, ils y passent donc leur vacances, et pour certains, chaque année. Tout est donc fait pour eux : des boutiques à perte de vue, des bars à profusion, des écrans géants passant des matchs de leur sport bizarre, des marcels Bintang (la bière locale), à porter avec les shorts Bintang et le bob Bintang, avant de s’affaler sur sa serviette de plage Bintang. Au final, des clones : gigantesques, tous tatoués, avec le marcel (mais en couleur différente, pour bien montrer son unicité), et la Bintang à la main. Les filles qui veulent se démarquer ont droit à leur tee-shirts : don’t call me princess, call me bitch. Ajoutez les autocollants d’un humour très fin, et vous aurez la vision idéale des vacances australiennes.

Nous passons notre première après-midi à visiter un peu la ville (enfin, c’est un grand mot lorsqu’on parle de Kuta), ainsi que la journée du lendemain, afin de trouver le tee-shirt spécial surf qu’il nous faut. Pas pour faire du surf, mais pour nous protéger des rayons du soleils. Avec tout ça, nous ne trouverons même pas le temps de nous baigner. C’est d’ailleurs assez étonnant de voir une ville avec autant de petites boutiques (qui vendent toutes la même chose), qui n’a plus l’air d’avoir d’âme (trop touristique, c’est Disneyland), et pourtant chaque matin les commerçants posent des offrandes par terre, sur le trotoar, et plusieurs fois par jours les femmes font un petit cérémonial avec de l’encens et des offrandes devant les autels.

Nous réservons également le shuttle à destination de Ubud pour le surlendemain, décidant de rester à Kuta un jour de plus afin de profiter un peu de la plage une petite journée. L’avenir nous le fera regretter amèrement…

Hélas, le lendemain, lorsque nous nous levons (tôt), le ciel est gris. J’en profite pour me faire un mini-lumbago (mini car il ne durera que 2 jours) en jouant sur le lit. Alors que nous petit-dejeunons de pancake à la banane devant la piscine, avec un teh et un kopi, il commence à pleuvoir à verse ! La journée semble compromise, tant pis pour nos envies de plage ! Nous devons revoir notre programme, alors nous nous installons au café Rosani, en face de notre hôtel, qui a le Wifi gratuit.

Vers 15 heures, une éclaircie, enfin ! Comme il nous semblait trop tard pour aller jusqu’à la plage, et qu’avec mon dos je n’avais pas envie de faire le trajet, nous nous sommes dit “Et si on essayait la piscine ?”. Nous enfilons nos nouveaux maillots trop classes anti-soleil, nous nous convrons de crème solaire, et hop, un saut dans la piscine. Enfin, un plongeon pour François, une délicate descente sur les marches qui sont glissantes pour moi. Le temps de faire un aller-retour dans l’eau, et François m’appelle pour me montrer son orteil (le gros, pied gauche), qui a maintenant une belle entaille. Et oui, il y avait un carreau cassé dans la piscine, et il s’est appuyé pile-poil sur l’endroit où il ne fallait pas. Le temps qu’il sorte de l’eau pour regarder l’étendue des dégâts, il commence à saigner fort et me demande d’aller lui chercher la Biseptine et du coton, vite. Vite, j’essaye, mais avec mon dos, je trotte comme un canard, et encore je fais des efforts. Lorsque je reviens, une belle flaque de sang s’est formée, et 2 québécois sur le point de tourner de l’oeil parlent de points de suture. Ah ? Vous êtes sûrs ? C’est pas cool ça. Ils nous disent que la klinik est juste derrière.

Le type de l’hôtel arrive et veut emmener François à la klinik. Le temps de retourner à la chambre lui prendre un short, de m’habiller, et c’est parti. Enfin, eux deux, car il n’y a plus de place sur le scooter, moi je dois y aller par mes propres moyens.

Bon, je suis les indications : juste derrière l’hôtel, je pars donc confiante, me hâtant en canard car je sens que François a besoin de moi, et décline toute proposition de “Trrrrransport, you need trrrrransport” de la part des scooters. Inquiète aussi, car il me semblait avoir lu qu’il valait mieux éviter tout problème médical en Indonésie. La rue tourne une fois à gauche, je suis, une fois à droite, ça va toujours, mais … que vois-je ? Une ENORME flaque d’eau noire et sale, sur 15 mètres, en plein milieu de la route ? Ben oui, en Indonésie, la chaussée est mal entretenue, alors dès qu’il pleut, ça flaque. Les voitures traversent, mais comment font les gens ? Ah, ils traversent sans se poser plus de questions : voilà qui me rappelle quelque chose.

Je commence par essayer de contourner, tout en me pressant : d’abord, sur les marches devant les magasins. Ensuite, je contourne une pancarte pour passer sur l’échoppe d’à côté, un tatoueur. Les coiffeurs en face m’applaudissent, je me retourne, le tatoueur a son visage dans ses mains et les yeux écarquillés. Mais qu’ai-je fait ? Il sort, me tend le balai et la serpillère, car j’avais fait des traces de pas. Oui, mais François m’attend monsieur, je ne peux pas … bon, juste un coup vite fait alors. Ca fait rire les coiffeurs, moi moins. Quand je demande au tatoueur “hospital ?”, il me confirme la direction et comprend qu’il ne faut pas insister.

Oui, mais voilà : je n’ai plus d’échoppe sur laquelle traverser, je suis obligée de finir à pied sur 2 mètres. Réflexion intense : François a-t-il vraiment besoin de moi ? Il n’a pas d’argent sur lui, pas de passeport, il m’attend angoissé dans une klinik à la salubrité incertaine, mais c’est pas très grave, il peut se débrouiller sans moi, non ? Non ? Non ???? Bon, la mort dans l’âme, je me décide, et je finis à pied. Pas si dramatique en fait, juste de l’eau (très sale) avec du sable (croire que c’est du sable).

La route continue, encore un coup à gauche, je confirme mon chemin “the clinic ? hospital ?”, jusqu’à enfin arriver à la très fameuse clinique. La vue du propriétaire de l’hôtel qui attend me rassure, je suis bien au bon endroit. On me conduit dans une salle verte. Le dokter est en train de lui expliquer qu’il faut faire des points de suture, 7 pour être précis. Veut-il l’anesthésie ? C’est 1 000 000 de roupiah l’anesthésie. QUOI ??? Les points sont “juste” à 70 000 roupiah chacun.

François, homme fort, refuse l’anesthésie. Au moment précis où le coton désinfectant touche sa peau, il se souvient qu’on paie une assurance voyage, et que donc l’anesthésie sera remboursée, et hurle “OK, ANESTHESIE, ANESTHESIE”. J’exagère, il a dit ça d’un ton tout à fait posé :-). Le médecin rigole, et lui dit “You were the first who refused the anesthesie”. On est tous les deux très fiers de lui.

Il se fait piquer pour l’anesthésie (ça fait mal), reçoit ses points de suture (ça fait plus mal). Le bon côté des choses, c’est qu’on est dans un endroit hyper touristique, et les australiens doivent se blesser fréquemment au surf (boire ou surfer, il faut décider), et donc que l’endroit est très propre, tout le matériel est stérilisé. Après l’opération, le médecin nous donnes toutes les instructions : pas de contact avec l’eau pendant 7 à 10 jours, un pansement à changer tous les 3 jours, on peut venir le faire changer ici, et puis revenir enlever les points de suture dans 7 à 10 jours, c’est compris dans le prix. Oui, mais non, car demain on part pour Ubud, on a déjà réservé le shuttle. Dans ce cas-là, on peut faire faire ça à Ubud, ou changer les pansements nous-mêmes.

Prenant mon air assuré, je dis à François qui est vert “Ne t’inquiète pas, les pansements ça me connaît, je peux le refaire moi-même”, du coup il verdit encore plus, allez comprendre. François doit donc repasser demain avant notre départ pour Ubud, refaire son pansement, et ils lui donneront de quoi le changer. Ca tombe bien, je n’ai pas vu l’ombre d’une farmasi dans Kuta.

Ensuite le médecin a ajouté “je vous donné aussi un antibiotique pour 3 jours, alors pas d’alcool pendant 3 jours”, là je crois que l’anesthésie a cessé de faire effet parce qu’il a commencé à pleurer.

Arrive la note : 3 650 000 roupiah. Heureusement que je n’ai pas demandé une consultation pour mon dos ! Là, j’ai le choix : soit je donne la somme en liquide, soit je paie par carte et j’ai une commission de 3%. Voleurs ! Je pars chercher un distributeur en maugréant, arrive à retirer 3 000 000 avant d’atteindre mon plafond, pleure sur ma fortune de courte durée, et file payer l’infirmière qui tient toujours François en otage.

Une semaine sans toucher à l’eau de mer, ni de piscine, ni marcher longtemps … à Bali … Voilà qui contrarie tous nos plans ! Sur 12 jours qui nous restent, nous allons devoir tout réorganiser. Pas question de se lancer dans différentes étapes, Amed, Lovina, Menjangan et puis remonter Java comme nous l’avions prévu, nous allons devoir oublier tout ça. Heureusement qu’on part pour Ubud : capitale culturelle de Bali, elle est loin de la mer, il doit y avoir des choses sympa à visiter et il devrait y faire plus frais. On va s’occuper différement.

En attendant, on appelle la hotline de l’assurance, qui nous dit que pas de problème, on envoie les papiers quand on peut, qu’elle comprend bien qu’on ne va pas les envoyer tout de suite d’Indonésie car il y a des risques que le courrier se perde, et que c’est bête, si on les avait averti avant, ils auraient fait l’avance de fond, on n’aurait rien eu à payer.

C’est gentil tout ça, mais c’est faux : quand il a eu la personne en charge au bout du fil, il a appris qu’il a 10 jours pour tout envoyer, que tout était écrit dans les documents que nous aurions dû lire, qu’il ne fallait pas faire confiance à ce que nous disait la hotline (???) mais lire les documents. François me précise qu’il s’agissait en fait d’un plateau d’assistance, pas d’une hotline, je ne vois pas trop la différence. A bon entendeur si vous signez chez AVI.

Le lendemain, François part sur le scooter avec un employé de l’hôtel, pendant que je finis les bagages, et revient plus d’une heure après. Une heure pour changer un pansement, il se moque de moi ? Ben non, ils ont eu une urgence pendant la nuit, alors quand il est arrivé le matériel n’était pas stérilisé. Ils lui ont proposé soit de faire avec soit d’attendre 1h la stérilisation. Il a choisi d’attendre … Et imaginez, ils proposent ça dans une clinique cossue et chère pour touristes …

On attend donc la navette pour Ubud. Dès qu’on commence à sortir les bagages de la chambre, des trombes d’eau se mettent à tomber du ciel, ce qui a pour effet de transformer le mignon chemin un peu glissant qui va de la réception à la chambre en successions de mares entrecoupées de passages “à sec” très glissants. François sautille sur un pied, son sac-à-dos de 20kg sur son dos, pendant que je me charge des autres bagages (donc un sac bleu en bandoulière acheté l’avant-veille pour transporter les affaires qui ne rentrent plus, et destiné à repartir à Paris dès que possible - une horreur à porter).

Lorsque la navette arrive, on a la surprise de ne pas avoir de minibus, mais plutôt un mini-espace destiné au transport de 7 personnes. Le tout avec une mini-malle, mais ça on ne le comprendra que plus tard. Le chauffeur, très désagréable, refuse d’ouvrir la malle alors qu’il pleut à verse, on est obligé de charger nos bagages sur une banquette, et de s’asseoir à côté. Ben oui, on est chargé, à croire qu’ils n’ont que des clients qui voyagent avec un sac de plage. Heureusement qu’il ne prend personne de plus, nous aurions refusé de prendre les bagages sur nos genoux, avec en plus François qui est encore fatigué par son opération et qui a mal.

Les 2 heures de trajet jusqu’à Ubud nous permet de confirmer ce que nous pensions déjà : les indonésiens conduisent comme des fous. Priorité à celui qui va le plus vite, ils se doublent sans vergogne, franchissent allègrement les lignes blanches. Une voiture qui double un scooter qui double un scooter, le tout sans visibilité ou avec la même scène qui arrive en face. Pas de problème pour un indonésien. Ca diffère du “j’accèlère, je klaxonne et je m’en remets aux Dieux” des indiens, mais c’est sans doute parce qu’il n’y a que 2 voies et 2 types de transport.

Arrivés à Ubud, le chauffeur nous dépose n’importe où (enfin, j’exagère, c’était bien l’endroit du dépot indiqué dans le guide), et après s’être disputés avec le chauffeur qui voulait nous presser, on se retrouve sur le trottoir avec nos bagages et une nuée de taxis qui nous alpaguent. Ca, rien à faire, on déteste, on préfère s’éloigner et réfléchir posément plutôt que d’essayer de discuter avec plusieurs personnes en même temps et qui sont toutes d’accord pour nous arnaquer au maximum.

On s’arrête prendre un café dans un restaurant le plus proche, c’est l’occasion de voir en oeuvre le “kopi” indonésien : sans connaître la recette, je dirai qu’il faut mettre du café moulu dans la tasse, de l’eau chaude, et servir tel quel. Ouch, c’est fort et c’est plein de marc, ben c’est pas pour moi. C’est super cher en plus, le prix d’un café à Paris.

Je laisse François et les sacs le temps de trouver une chambre. J’essaye d’abord l’hôtel à côté du restaurant. Hors de notre budget, mais je suis quand même la dame pour voir la chambre, jusqu’à ce le chemin soit bloquée par une flaque, de 10 cm de profondeur sur l’ensemble du jardin. Les clients passent à pied en riant, je vois mal François à cloche-pieds avec son sac sur le dos faire de même. Je continue mes recherches et trouve finalement chez “Nick’s Homestay”, recommandé dans le Lonely. La chambre est moyenne, un peu chère, mais le jardin est bien, il pourra se reposer.

Après avoir amené très difficilement nos bagages à la chambre, nous décidons d’aller déjeuner (notre vie est passionnante, non ?), et trouvons un warung (sorte de snack, d’après le guide, en général moins cher qu’un restoran). Extérieurement, il semblait y avoir du monde, en fait pas tant que ça, on a mal choisi. Après avoir passé notre commande, on s’occupe en observant les centaines de fourmis sur la table. On change de table (c’est à peine mieux), et là on peut observer à loisir le rat qui se balade derrière les meubles et descend visiter les combles. La nourriture sera à la hauteur du cadre. Lu sur des blogs : “à Ubud, on mange super bien”. Ben raté.

Ensuite, on continue notre balade dans le centre, en direction de l’office du tourisme. Le but premier, c’est de se renseigner sur les spectacles de danse à Ubud. Comme le trajet nous a permis de nous rendre compte que notre hôtel est très loin du centre, notre nouveau but premier devient : trouver un hôtel proche du centre, et si possible Nirwa Homestray, chaudement recommandé sur Tripadvisor, mais introuvable sur internet (et les taxis ne connaissent pas). L’officier du tourisme connaît, téléphone pour nous, malheureusement c’est complet pour les jours qui suivent. Et nous conseille plutôt une autre pas très loin. Mouais, on ne me la fait pas à moi, j’ai fait l’Inde, moi monsieur. Je demande l’air de rien où c’est, “just curiosity”, et décide d’y aller discrètement. Je laisse François, fatigué par la longue marche, sur un siège moelleux à l’office (ouvert sur l’extérieur, comme beaucoup de lieux à Ubud, et donc non climatisé), et me lance dans la recherche de ce paradis promis.

Je passe ainsi devant le Starbucks le mieux camouflé des Starbucks (évidemment, François refusera d’y entrer).

Ensuite, je continue un long moment, revient en arrière, repart de l’avant, avant de trouver le fameux panneau indicateur, puis continue sur une centaine de mètres le long d’un ruisseau dont la berge paraît glissante (comment faire ça avec François et les bagages ?), avant d’arriver au paradis promis. Enfin, paradis, c’est vite dit, rien que sur le chemin j’ai été piquée par 3 moustiques malgré mon bracelet Para-Kito rose trop classe et pas si efficace que ça (protège sur 10 cm autour du bracelet). La dame est charmante, l’endroit est très paisible (pas sûre qu’il y ait internet par contre), la chambre superbe avec vue sur les rizières. Bien sûr, c’est libre, mais pas pour 5 jours … juste pour le lendemain … Je crois que je dois des excuses au monsieur de l’office du tourisme … En tout cas la balade n’a pas été vaine, car j’ai trouvé l’entrée de la balade des rizières recommandée sur le plan, et que je compte bien faire avec François dès qu’il ira mieux.

Je récupère François qui s’ennuie. Après la marche, il était tellement fatigué qu’on n’a même pas pensé le laisser attendre dans un café (le pauvre n’a toujours pas droit à la bière). On redescend la rue pour voir 2 ou 3 autres hôtels. Finalement, on finit au Bamboo Inn, choix n°2 après Nirwa. Le propriétaire n’est pas là, on tombe sur une jeune fille d’environ 16 ans, et certainement sa soeur qui doit avoir 7-8 ans. Elles nous font visiter la chambre, on se rend vite compte que la jeune fille ne parle pas anglais et que la petite lui traduit toutes les questions. Mais comme son niveau d’anglais n’est pas encore à la hauteur, on rame un peu pour avoir des détails. Finalement, elles appellent leur père, qui dit revenir dans 40 minutes. On va l’attendre, c’est pas grave.

45 minutes plus tard, on revient. Toujours pas de père, on le rappelle, il nous dit qu’il a été retenu. Comme la chambre est dans nos prix, et qu’il y a du wifi, on lui demande s’il peut venir nous chercher le lendemain, avec les bagages. Je nous vois mal faire tout le trajet à pied. Oui, il accepte, rendez-vous à 10h.

Je vous épargne la soirée, très calme. Il a plu toute la nuit. Le lendemain, on a attendu le monsieur jusqu’à 10h30, il n’est pas venu. Bon, on va essayer de trouver un taxi. Nous mettons un sacré bout de temps à le trouver, réussissons à négocier le prix de 20000 à 10000 (on était énervés), on arrive au Bamboo Inn, prêts à s’expliquer. Evidemment, le père de famille n’est pas là, seule sa grande fille est là. Elle nous montre la chambre. Il n’y a pas d’électricité, donc pas de wifi. On remarque au bout de quelques minutes qu’en plus, il n’y a pas de lavabo, c’est la goutte d’eau : on reprend nos affaires direct et on s’en va, pour l’hôtel juste à côté : Myrna Bungalows, recommandé dans le Lonely planet, même s’il n’y a pas de Wifi. Comme on est malins, on a quand même noté celui du Bamboo, n’étant pas très loin on peut peut-être le capter sauf s’ils changent de mot de passe … Au moins, nous sommes plus proches du centre-ville et des restaurants, étant sur la Monkey Forest Road.

Quand nous demandons au gérant du Myrna Bungalows s’il a du Wifi, il nous dit qu’on peut bénéficier du Wifi de son frère pour 50000 par jour. Quel frère ? Ah c’est votre frère qui tient le Bamboo Inn ??? Tiens, le monde d’Ubud est tout petit. Merci, mais pour le Wifi on va réfléchir.

La chambre, ce coup-ci, est immense, avec une super terrasse. L’intérieur de la chambre est recouvert d’osier, sauf le sol. La salle de bains est à ciel ouvert, ce qui donne une super sensation d’espace. Nous avons aussi une grande terrasse, qui nous permettra le reste de la semaine d’être aux premières loges pour voir les éclairs illuminer le ciel et la pluie couler jusqu’à ce que l’on soit obligé de fuir dans la chambre. Nous y prendrons aussi nos petits-déjeuners, constitués de pancakes à la banane verts (?), très bons, ou suivant le jour de toasts fourrés tomates/oeufs épicés, pas terribles.

Mais je vais trop vite. Cette après-midi-là, François visitera 2 cliniques, afin de choisir s’il peut refaire faire ses pansements (pourquoi chercher alors que je me suis proposée ? il va finir par me vexer !), et enlever ses points. La première est dans un tel état de délabrement qu’on se demande si elle mérite le nom de clinique, la seconde paraît mieux, même si une partie de la clinique est un institut de beauté. La mort dans l’âme, il accepte que je refasse ses pansements, et on se décide à retourner à Kuta à la fin de sa convalescence pour retirer ses points là-bas. Donc, encore 6 jours en perspective à Ubud.

Nous prendrons aussi le temps d’aller à la Forêt des singes, Monkey Forest. D’abord, payer l’entrée (il y a une entrée cachée et grauite un peu plus bas, mais nous la verrons qu’après), refuser d’acheter les bananes, et observer les singes en se tenant à distance raisonnable d’eux (ils peuvent être atteints de la rage, et nous ne sommes pas vaccinés). Nous passons un petit moment sous l’ombre bienvenue des arbres, parmi les macaques et les touristes, ne visitons pas le temple dans la forêt car nous n’avons pas la tenue adéquate (le sarong = paréo, plus la ceinture associée).

On y passe une petite heure, puis retournons dans notre chambre passer l’après-midi. On capte mal le wifi des voisins, qui est très lent. Au moins, ils n’ont pas changé le mot de passe.

Encore une soirée très calme à pester sur le wifi (encore heureux qu’on ne l’ait pas payé), et à écouter la pluie tomber.

Je résume rapidement le reste de notre temps passé sur Ubud : finalement, on ne va pas faire grand chose, car il va se mettre à pleuvoir tous les après-midi. On verra même les murs se mettre à pleurer, et le plafond va goutter. François ne peut toujours pas mouiller son pied, et quand on sort pour les repas il l’entoure d’un ziploc pour assurer l’étanchéité de sa chaussure. Je lui refais avec douceur, calme et gentillesse 2 fois ses pansements, une parfaite infirmière. J’accède même à sa demande de prendre son orteil en photo afin de rassurer toute la famille qui s’inquiète.

Au cours de la semaine, nous irons quand même visiter Palais Royal d’Ubud, déjeuner au Café Lotus et visiter le temple à l’arrière, le Pura Saraswati.

Nous nous déciderons à aller visiter le Agung Rai Museum of Art (ARMA), qui n’est vraiment pas proche du centre, et déjeunons dans un petit café face aux rizières, avec un service trèèès lent. La vue est impressionnante, très paisible.

La visite du musée est très intéressante, et nous réservons pour le soir-même 2 places pour le spectacle de danse qui s’y déroule. Voir un spectacle de danse est un incontournable de Ubud, et il s’agit en plus du type à ne pas louper : la danse Barong.

Nous avons nos 2 places réservées, et le soir, nous devons chercher nos noms sur le siège. Nous avons trouvé assez facilement (il n’y avait que 2 sièges réservés), avec un doute malgré tout, l’orthographe de mon nom n’étant clairement pas ce que je leur avais écrit …

Le spectacle commence. D’abord, une petite prière et une offrande posée par terre, sur laquelle malgré leurs efforts les danseurs finiront par marcher. Personne ne vous prévient à propos de la musique indonésienne : le style est intéressant et … euh … plutôt dissonant … Ils tapent à coeur joie sur leurs instruments, ils n’ont pas besoin de micro pour qu’on les entende jusqu’au fond de la salle. Manque de chance, on était au premier rang.

Au bout d’un moment, on s’habitue, nos oreilles aussi, pour apprécier le spectacle proprement dit. Au fait, quand ils disent “danse”, ils veulent dire “danse, et aussi un peu de théâtre pour bien faire”. C’est très parlé. On remarquera par la suite que c’est un vieux monsieur dans l’orchestre qui fait les voix.

On retourne sur le centre d’Ubud, en voiture, sous une pluie battante.

Le lendemain, 6ème jour de notre présence à Ubud, nous sommes décidés à rentrer à Kuta le jour suivant. Avant-dernier petit-dejeuner, snif. Comme François m’a dit “dans la cuisine, j’ai vu des toasts à la tomate”, je mange mes biscuits au cocklat très nourrissants, alors lorsqu’arrivent les pancakes, je n’ai plus faim mais je me force. Ensuite, un regard vers le ciel, je profite du premier rayon de soleil de la semaine pour faire ce qu’on n’a pas réussi à faire : une balade dans les rizières. François me laisse partir seule, car il a du mal à marcher à cause de son pansement, pourtant magnifiquement refait.

A vue d’oeil, d’après la carte du petit guide de l’Office du Tourisme, j’en ai pour 1 heure : il est 10h30, je préviens François que je reviens vers 12h-12h30 max, lui laisse le porte-monnaie avec l’argent pour aller boire une bière s’il le souhaite ou aller au cybercafé s’il s’ennuie, puis m’en vais d’un pas alerte et joyeux. En chemin, je croise de nombreuses femmes habillées un peu plus cérémonieusement que d’habitude, avec de grandes assiettes remplies de fruits et autres au-dessus de leur tête, peut-être est-ce ainsi tous les samedis.

Je me dirige vers le chemin que je connais, repère au passage l’endroit par lequel je dois ressortir, qui est juste la route avant : j’hésite un peu, et si je commençais par celle-ci qui est peut-être le début … ? Non, je préfère commencer par l’autre. J’entame la balade proprement dite. C’est très facile car le sentier est bien visible, plutôt étroit ce qui est gênant compte-tenu des scooters qui me doublent. Je passe de rizières en rizières, les paysages sont toujours aussi beau. Dommage, les photos sont grillées à cause du soleil, qui tape vraiment fort, pour la première fois de la semaine. D’ailleurs, j’ai chaud et je commence à avoir soif. C’est bête, je n’ai pas pensé à prendre de l’eau.

Je continue sur ma lancée, rencontre plusieurs groupes de gens qui font le parcours en sens inverse du mien, ainsi que de nombreux marchands d’art (mais que font-ils là ?), qui, comme souvent chez les indonésiens, disent bonjour avec un large sourire, et sont tous prêts à m’expliquer leur art. C’est gentil, mais François m’attend, et puis je ne vais pas leur faire perdre leur temps, je n’ai aucune roupiah sur moi pour leur acheter leurs oeuvres. Aucune roupiah non plus pour les marchands de boisson, et comme là j’ai soif je commence à regretter d’avoir tout laissé à François.

A un moment donné, j’hésite entre continuer sur le sentier à gauche ou prendre un plus petit qui descend sur la droite, j’hésite, mais comme une flèche indique “Ubud-tout droit”, je choisis le sentier principal. A ce moment-là, je m’attends encore à ce que le sentier bifurque à droite comme indiqué sur le plan. Ce qui me semble des heures plus tard, le soleil cogne vraiment très fort (je n’ai pas de chapeau non plus), je marche en plein cagnard, et commence à me poser des questions sur le bien-fondé de ma décision. J’ai vraiment très soif. Suivant une nouvelle rizière (c’est un peu lassant quand même), je croise un groupe d’indonésiens qui papotent, dis bonjour car je suis polie, et continue sur ma lancée car le sentier s’élargit et je commence à en voir le bout. Ouf ! Soulagement de courte durée, car au lieu d’arriver sur une rue d’Ubud que je connais, je tombe sur une nationale, et je ne sais pas de quel côté aller. Mon instinct me dit droite, j’aurais dû bifurquer vers la droite depuis un bon moment, mais je ne suis sûre de rien. Du coup, je commence à stresser : je suis quasiment perdue, sans argent, sans eau, sans aucun moyen d’avertir François, et le seul chemin sûr consiste à retourner sur mes pas. Or, les rizières, ça suffit pour le moment, je n’ai aucune envie de repartir par où je suis venue.

C’est dans ce moment plein de doute qu’arrive le groupe d’indonésiens que j’ai croisé plutôt : je leur demande “Ubud ?”, pleine d’espoir, ils me répondent qu’ils y vont aussi, je n’ai qu’à les suivre. C’est ce que je fais, soulagée, du moins temporairement, car je m’attendais à retomber rapidement sur la fameuse rue d’Ubud, et pas du tout : on suit la nationale pendant ce qui m’a paru des heures. En plus, j’ai commencé à me poser des questions sur le bien-fondé de suivre un groupe d’indonésiens totalement inconnus, certes mélangé hommes-femmes, mais je reste méfiante : ils peuvent m’emmener n’importe où … Ils m’offrent un peu d’eau, c’est qu’ils ne doivent pas me vouloir du mal …

Bien plus tard, tout en cheminant, j’ai lié connaissance avec Dewi, qui a un super anglais (bien meilleur que le mien), qui vient de finir ses études dans le tourisme et prend une année afin de déciser ce qu’elle veut faire. Elle est en balade avec ses amis (j’avais du mal à voir les liens de parenté entre eux tous). Elle me raconte aussi qu’aujourd’hui est jour de fête (une célébration pour le dieu de l’enseignement), ce qui explique les femmes que j’ai vues. Puis, très longtemps après, me montre une rue en disant “Monkey Forest Road, c’est par là, nous on s’arrête-là”.

Le temps de rentrer, il est 13h45, je retrouve François inquiet, je finis toute l’eau qu’on a, c’est-à-dire pas grand chose, et lui bois de sa bière fraîche (oui, j’en étais là). Ensuite, on a pu aller manger, je commence à avoir faim. En tout cas, la balade était jolie, mais je n’ai pas été très futée sur ce coup-là …

Inutile de dire qu’après tout ça j’étais morte de fatique. On s’est quand même fait plaisir et on s’est offert un massage, encore un incontournable d’Ubud. Le soir, François a refusé de voir un nouveau spectacle de danse, au Palais Royal, pourtant réputé, alors on a passé une dernière soirée tranquille.

Le lendemain matin, shuttle pour Kuta. C’est là qu’on a compris que les voitures qui servent de shuttle sont toutes les mêmes, et que dans aucune il y a de la place pour les bagages. C’est bête. 2 heures plus tard, nous arrivons au Bemo Corner de Kuta, on prend un taxi pour se faire déposer devant le Rosani Hotel. Nous n’étions pas follement motivés à l’idée de retourner à l’Adus Beach Inn, on peut comprendre pourquoi. Surtout que AVI avait envisagé de faire jouer l’assurance de l’hôtel, et qu’on n’avait aucune envie de jouer les intermédiaires. Tout ce qu’on voulait, c’était notre argent.

Finalement, le Rosani étant hors de budget, même pour le Wifi, nous sommes retournés la mort dans l’âme à l’Adus Beach Inn. Nous étions cette fois-ci dans l’aile sur le côté, au moins nous n’avions pas la fameuse piscine sous les yeux.

Ensuite, on a filé déjeuner, et puis direct à la clinique. Heureusement, je connaissais le chemin, et cette-fois, il n’y avait pas de flaque. L’infirmière regarde son orteil, tout va bien, elle lui retire ses points et demande de remettre de la pommade antibiotique pendant 3 jours.

Après ça, j’aurais bien aimé que l’on se précipite dans la mer, enfin, mais comme il n’est pas très chaud pour se baigner. Il accepte quand même de me faire plaisir parce qu’il est gentil, et j’ai droit à une petite baignade. Toute seule, c’est pas très drôle quand même, on reste sur la plage le temps de regarder le coucher du soleil, réputé, de Kuta.

Nous rongeons notre frein, et restons encore une journée sur Kuta, car il faut gérer l’assurance, faire toutes les photocopies et envoyer le courrier. En discutant avec une française au petit-déjeuner (l’hôtel est pleins de français, à se demander s’il est recommandé dans le routard), nous lui racontons nos malheurs, étonnés que des gens puissent encore se baigner dans la piscine, et elle nous explique qu’ils ont fait des travaux de remplacement des carreaux la semaine précédente. Au moins, l’accident aura servi …

Une fois tout l’administratif réglé, nous réservons un aller pour le jour suivant, mardi, direction Pemuteran et l’île de Menjangan, réputée pour le snorkeling et la plongée. Pas de shuttle cette fois-ci, il n’y en a pas, mais une voiture particulière : autant la ville est accessible par les bus, mais il aurait fallu faire 3 ou 4 changements de bus, et là on veut profiter de nos 3 derniers jours sur Bali sans stress. On réserve aussi un avion pour Jakarta pour le vendredi, pour les mêmes raisons : remonter sur Jakarta en terrestre nous aurait demandé 24h, et coûté presque aussi cher que 2 heures d’avion.

Le lendemain, départ aux aurores pour Pemuteran. Le chauffeur nous apprend que c’est jour de fête à Bali (encore ?) et qu’il espère qu’il n’y aura pas trop de monde sur la route. La route, superbe, passe à travers la forêt des singes, et entre 2 lacs dont j’ai oublié le nom. Il semble que ce soit soit un arrêt obligatoire pour la photo. Ayant sauté le petit-déjeuner, j’achète ce qui me semble être des pains au lait, qui, surprise, sont fourrés, et, double surprise, rappelle les dragées surprise de Bertie Crochue. Chaque pain avait un goût différent, allant de stroberry (assez bon), à vieux fromage sec (infect), ou durian (vraiment trop spécial pour nous).

L’estomac rempli, des relents de durian dans la bouche, nous continuons notre route, et arrivons vers 13h à Pemuteran. J’avais lu que “Tirta Rahayu Homestay” était chaudement recommandé. Le temps de faire la route dans un sens, revenir sur nos pas, refaire la route, de demander au semblant d’office du tourisme qui ne connaît pas, et on s’arrête devant “Tirta Sari Bungalows”. Vérification faite, c’est bien eux, ils ont changé de nom, mais malheureusement ils n’ont plus de place, alors ils nous conseillent le “Tanura Homestay”, qu’on trouve assez facilement, et qui est franchement génial ! Une chambre grande, une terrasse superbe, une salle de bain encore plus en plein air qu’à Ubud, on conseille fortement. Le seul problème, c’est la ventilation qui ne fait pas d’air, et le bruit des voisins … Nous leur prenons un pack une nuit d’hôtel + journée snorkeling + un massage, afin de partir faire du snorkeling dès le lendemain, car on est toujours pris par le temps.

En attendant, on va faire un tour à la plage (sable noir, ça surprend, et reste moins agréable que le sable blanc). François trempe avec précaution son orteil, puis est rassuré de voir que tout va bien, se baigne avec plaisir. Après la plage, nous décidons d’aller boire un verre dans un endroit qui a l’air sympa, qui de près l’est encore plus, sauf qu’il fait partie du groupe Relais et Chateaux … ouille … nous ne sommes partis qu’avec 50000 roupiah, nous avons largement de quoi payer un coca et une bière sur Bali … enfin, sauf là où le coca est à 26000, alors que d’habitude il est à maximum 11000. Tant pis, dans ces conditions on va partager un coca. Au moment de payer l’addition, ils nous demandent notre numéro de chambre, la tentation est grande mais notre honnêteté l’est encore plus …

Départ tôt le matin pour le snorkeling. Nous nous retrouvons dans un club de plongée avec le moniteur, qui essaie de nous décider de changer pour l’option plongée. Ben non. Nous partons à 4 avec 2 suisses qui eux vont plonger. Je vous épargne le détail de la journée. On a vu pleins de poissons, passé 2 fois 1 heure dans l’eau (et c’est très long), pris des supers photos avec notre nouveau boîtier, et on a traversé des courants de trucs qui piquaient, et qui étaient sûrement des méduses. Comme la vie est injuste, je me suis retrouvée avec des boutons qui grattaient atrocement, alors que François, qui s’est fait piquer aussi, n’a rien eu. Ca l’a consolé, car depuis notre arrivée à Bali, les moustiques pour une raison mystérieuse s’acharnent principalement sur lui.

Pour nous reposer, nous choisissons de faire notre massage. Malheureusement, la masseuse n’est pas une masseuse, mais une spécialiste de la torture : on est prêt à tout lui avouer. Loin des pensées paisibles qui accompagnent ce moment-là, j’ai plutôt repensé à notre état des lieux, à des guerres, à des films violents … Tout ça avec le son de la nationale au lieu d’une musique douce. J’en ai eu mal pendant 3 jours.

Le lendemain, notre voiture est réservée pour 14h, pour retourner à Kuta. Oui, encore Kuta, mais c’est pratique car l’aéroport n’est pas loin, et notre avion pour Jakarta est le lendemain. En attendant, nous allons voir le Reef Project, de “préservation” des tortues. En fait, vous payez 25000 roupiah pour vous retrouver devant 3 bassins l’un avec des petites tortues de 3 mois maximum, et l’autre avec une tortue plus âgée, le dernier étant vide. Le projet en question paye les pêcheurs lorsqu’ils trouvent les nids et leur rapportent les oeufs. Ensuite, ils les remettent dans le sable dans un enclos, puis, lorsque les oeufs éclosent, mettent les tortues dans un bassin. Ils les nourrissent pendant 3 mois, puis les relâchent. Moyennant à nouveau finance, vous pouvez avoir le grand plaisir de remettre une tortue à l’eau. Quant à la tortue plus âgée, c’est une tortue qui n’a pas envie de se nourrir toute seule, et qui revient dès qu’ils la relâchent, alors ils la gardent. Bien sûr, toute tortue saine d’esprit a envie de se retrouver dans un bassin d’1 mètre carré, avec 50 cm de profondeur d’eau, totalement vide, tout ça pour être nourrie. Un conseil si vous aimez les tortues : évitez cet endroit, après ce qu’on a vu au Brésil à Fernando de Noronha, le respect des scientiques qui ne se permettaient pas un tel comportement, tout ça nous a fait mal au coeur. Soit-disant il s’agit d’une opération de protection, non commerciale. A d’autres.

Une dernière balade sur la plage, des brochettes de satay à notre warung préféré, et nous sommes repartis pour Kuta. Le chauffeur, à notre service, a proposé de nous arrêter aux cascades, faire une photo entre 2 lacs, dans un temple, et dans une plantation de café. Alors, les cascades, bof, on n’a pas envie de marcher, les 2 lacs, on a déjà vu, le temple, c’est une bonne idée. Evidemment, après avoir payé le parking et les entrées.

On avait donné notre accord pour la visite des plantations de café, mais à ce moment-là il pleuvait à torrent, alors on a laissé tomber.

Nous sommes retournés à l’Adus Beach Inn pour une toute dernière nuit, et puis le lendemain, départ encore une fois aux aurores en direction de l’aéroport. On y a déjeuné de kopi et de chocolatines, à un prix digne des relais et chateaux, et puis on s’est dirigé pour notre tout premier vol avec Air Asia.

Ce billet s’arrête ici, une nouvelle fois dans un aéroport. Le prochain racontera nos pérégrinations sur l’île de Java. Rendez-vous dès que possible pour la suite, avec nos invités surprises …

En conclusion, Bali, nous avons beaucoup aimé, même si nous n’avons pas pu voir grand chose pour cause d’accident et par manque de temps. Il y règne vraiment quelque chose d’inhabituel, un état d’esprit : le sourire et la gentillesse des habitants, qu’on n’a pas trouvé si intéressés qu’on l’avait lu, y est pour beaucoup. Suite à son accident, les commerçants arrêtaient François dans la rue pour savoir ce qui lui était arrivé. A Pemeturan, tout le monde nous disait bonjour dans la rue. C’est vraiment regrettable que ce soit gangrené d’australiens.

Bonne journée à tous, bon retour à ceux qui reviennent de vacances et bon changement d’heure (nous sommes rodés sur les décalages horaire).

Eva et François