Vendredi 30 Juillet 23h50 C’est l’hiver ! Vol dans 8 heures
Santiago

Holà,

Tout d’abord je vous préviens que ce billet va être légèrement plus court que les autres … que vous ne restiez pas sur votre faim ;o)

Suite à nos aventures boliviennes, il nous a fallu pas mal de temps pour nous reconstruire psychologiquement … (enfin surtout moi car Eva a quand même pu écrire le billet que j’avais commencé et que j’avais lâchement abandonné par traumatisme). En arrivant à San Pedro de Atacama au Chili, nous étions dans un état de crasse avancée et nous n’avions qu’une envie : prendre une bonne douche chaude. Sur les conseils d’un couple de français, rencontrés à Uyuni, nous allons dans un hôtel/camping. Nous avons décidé de nous lâcher et, à ce moment-là, la chambre à 37000 pesos chiliens (55 euros environ) nous paraît providentielle, étant donné que beaucoup de monde arrive à San Pedro et que les chambres libres sont rares (à ce qu’on dit …). Nous posons donc nos gros sacs poussiéreux dans la chambre. Le propriétaire nous dit que la chambre est chauffée la journée par le soleil, donc jamais très froide, et que l’eau est indisponible actuellement à cause de quelques menus travaux. Nous tiquons tout de même, faudrait pas nous refaire le coup de la Bolivie froid et sans eau pendant trop longtemps là ! On se décide à aller manger en ville (oui une ville avec des maisons qui ont un toit en dur) avant que l’eau ne revienne vers 14h selon le gérant. 2 empanadas et une bière plus tard, nous retournons à l’hôtel : toujours pas d’eau dans notre chambre. Le responsable a fait démonter notre chaudière et nous dit que l’on peut prendre une douche dans les sanitaires communs. A titre indicatif, la chambre sans salle de bain est à 19000 pesos (28 euros). Nous négocions avec le gérant pour avoir ce prix-là : il ne veut pas, il n’a pas d’autres chambres et puis après tout on est dans le désert (celui d’Atacama donc, le plus aride au monde, il n’y pleut que très rarement et rien n’est tombé en 2010 pour le moment), l’eau c’est difficile à obtenir. Je lui fait remarquer que faire des prix comme ça dans le désert ce n’est pas très judicieux surtout si on n’arrive pas à avoir de l’eau pour les justifier. Nous décidons d’aller chercher un autre hôtel.

Nous tombons par hasard (après avoir éliminé entre autre celui où les 3 anglaises étaient hébergées) sur une petite cour avec des chambres confortables à 25000 pesos (37 euros) avec eau chaude (oui toute la journée, nous dit la gérante), internet, TV cablée, des couvertures en plus si vous voulez … vous ne viendrez pas de Bolivie par hasard ? A ce moment-là on se dit qu’il faut vite prendre une douche sinon on va se faire expulser par la brigade sanitaire chilienne. J’ai du mal à trouver l’eau chaude … Eva y arrive mieux que moi en ouvrant le bon robinet (on perd vite l’habitude). Lavés, logés, nourris, blanchis (nous avons déposé presque 3 kilos de linge dans un état infâme à la laverie) : la vie peut recommencer. Une bonne sieste, une petite ballade, un bon resto avec un feu de bois et hop, au lit.

12 heures plus tard on se réveille avec le visage un peu gelé mais le corps bien au chaud sous les couettes. Le temps de se décider à sortir il est déjà l’heure de manger. On s’est imposé un rythme de fou ces temps-ci ! A 14 heures on se décide tout de même à visiter quelque chose dans la région : on prend nos places pour une ballade touristique dans la vallée de la Lune avec le coucher de soleil pour finir. J’ai un peu d’appréhension tout de même … le car va-t-il tomber en panne dans le désert ? le vent s’est-il calmé ? Le chauffeur a-t-il les connaissances techniques nécessaire pour faire fonctionner son véhicule ? va-t-on pouvoir voir le paysage qui nous est promis ? En fait oui ;o). C’est une excursion tout ce qu’il y a de touristique avec des explications, des routes goudronnées ou stabilisées dans le parc national, un timing respecté à la minute. Seule la vallée de la mort nous sera interdite à cause du vent mais on se dit qu’avec un nom pareil et les griefs de la nature envers nous ces temps ci, il était préférable de ne pas s’y aventurer. Les paysages sont sublimes, les couleurs du coucher de soleil impressionnantes, et nous sommes de retour pas trop tard pour profiter d’un bon resto.

Le lendemain, nous nous levons un peu plus tôt et avons décidé d’aller observer les étoiles avec un scientifique français installé à San Pedro de Atacama où le ciel est assez clair pour permettre des observations d’une grande qualité pour les astronomes du monde entier (ils prennent le contrôle de téléscopes à travers Internet pour leurs recherches). Nous prenons nos places pour le soir à 19h. Un car est prêt et nous emmène vers une petite maison au milieu de nulle part. Le scientifique français est très pédagogue et sa voix est envoûtante. Nous l’écoutons tous (16 personnes tout de même) religieusement nous expliquer les principes de base de l’astronomie pour nous permettre de mieux suivre la suite des événements. Il nous dit cependant qu’avec la pleine lune les étoiles sont un peu masquées et que nous ne pourrons pas observer beaucoup de choses ce soir … ok on a compris c’est encore de notre faute ! désolé tout le monde. Après donc cette présentation théorique nous allons dehors par ce froid de saison. Les observations à l’oeil nu sont présentées avec un laser vert qui pointe les étoiles et les planètes. Ensuite on passe aux téléscopes qui sont réglés sur différents éléments : Alpha du Centaure, Saturne, la Voie Lactée etc … On apprend plein de choses sur la Croix du Sud que l’on peut observer d’ici, un peu sur les constellations les plus célèbres (présentation du Centaure, du Scorpion, de la Vierge, du Lion et d’autres un peu moins connues). Bref une bonne soirée malgré le froid. Tout le monde repartira avec une photo de la Lune sur son appareil personnel et un bon chocolat chaud pour se réchauffer.

Après avoir repris un peu de couleurs (le soleil tape fort ici), nous repartons vers la mer à “La Serena”. Nous avons retiré plein de sous et avons constaté que le Chili, durant notre absence, a changé ses billets de 5000 et 10000 pesos. Ils sont dans des couleurs pétantes (rose et bleu) et sont techniquement plus sécurisés. Titi en a profité pour refaire la photo de Chile Chico avec les nouveaux billets.

On prend donc le bus cama premium de Tur-Bus : pas beaucoup de service à bord mais franchement il y a un tel décalage avec ce que l’on a subi depuis 3 semaines qu’on ne rechigne pas. Arrivés à “La Serena” nous allons à notre hôtel qui est champêtre. Le problème avec la cabane au fond du jardin de cette résidence est que le chauffage manque cruellement. Par ces températures nous sommes gelés la nuit. Les toilettes sont dehors et il est difficile de se motiver pour y aller (sauf quand physiquement cela devient impossible). Nous faisons un tour dans le centre historique de la ville qui est très joli. Non loin de l’hôtel il y a un “mall”, très grand centre commercial avec des restos, un ciné et plein de boutiques. Au ciné : Shrek “A Siempre” (doblado), Toy Story 3 (doblado) … le seul film qui est “subtitulo” est twilight 2 … on va éviter. Tant pis pour le cinéma, on va faire les courses ça va nous occuper ;o).

Le lendemain : promenade sur le bord de mer pour trouver un restaurant de poisson. Après avoir abandonné l’idée de prendre les vélos (ceux proposés n’étaient pas à notre taille), nous partons à pied. Il y a un petit bout de chemin et, lorsque nous trouvons enfin le restaurant du lonely, nous sommes heureux de nous installer tranquillement au bord du sable avec un pisco sour (apéritif local avec du pisco). Après ce repas un peu arrosé (comment résister au verre de vin blanc avec les fruits de mer), le retour est plus délicat. Nous profitons au maximum de l’iode que nous renvoi l’océan pacifique.

Déjà il faut partir pour Valparaíso. Le bus est à 5h55 (porte chance ?) mais aura 30 minutes de retard. Après Viña del Mar apparaît Valparaíso. La ville est colorée et de nombreux dessins ornent les murs (avec un peu de tags aussi). Nous sommes logés sur le Cerro Alegre dans un hôtel vraiment excellent et pas trop cher. Le responsable est l’auteur du guide américain “FootPrint” pour le Chili. Salle de bain, chambres, cuisine, salon et salle de repos sont décorés et pensés de la meilleur façon. En plus c’est nickel, les gens sont sympas et le petit déjeuner est à mourir (la femme du patron a une boulangerie dans le coin). C’est notre nouveau numéro un des bons plans ! L’adresse : Luna Sonrisa, Templeman 833 Valparaíso. Une bonne adresse pour se reposer dans cette ville un peu fatiguante qu’est Valparaíso. Au menu de ces quelques jours, visite de la ville, des ascenseurs, du port et de la maison de Pablo Neruda. Cela nous a donné plein d’idée pour la-maison-qu’on-n’aura-jamais-en-plein-centre-ville. Les photos étant interdites à l’intérieur je vous laisse aller voir sur Internet.

On s’est donc bien reposé pendant cette semaine avant d’arriver à Santiago du Chili version hiver. Les montagnes sont enneigées, les gens viennent ici pour faire du ski et le ciel est bas et gris. Comme l’hôtel où nous étions au mois de Février était complet, nous avons été obligés de changer de quartier. Nous avons occupé notre première journée essentiellement avec la préparation de notre séjour sur l’île de Pâques et la réservation des vols inter-îles en polynésie française avec Air-Tahiti. Ceci n’a pas été une mince affaire car entre les vols à modifier, le paiement à faxer (trouver un fax est mission impossible ici donc on a dû faire du “collage informatique” sur pdf …), les comptes bancaires à approvisionner pour que le paiement passe et tout ça le vendredi après-midi du chassé croisé estival en France (l’excuse de la communication téléphonique ne prend pas avec nous ;o)). Nous avons pu tout de même caser un déjeuner au premier restaurant d’Amérique du Sud que nous avions fait en Février et une petite séance photo pour voir la différence entre l’été et l’hiver. Sur la photo de la cathédrale vous remarquerez un détail qui n’a rien à voir avec le changement de saison … on vous laisse deviner : on veut la réponse exacte avec le pourquoi de ce changement dans les commentaires (on va dire que le gagnant aura un cadeau).

Ce soir, à la station service (l’endroit où il y a du wi-fi), avec un cappuccino Nescafé, nous disons au revoir à l’Amérique du Sud (l’île de Pâques étant un peu à part bien que chilienne). Nous avons passé 5 mois et demi sur les routes chiliennes, argentines, brésiliennes, péruviennes et b…. b….. bboliviennes (excusez moi j’ai encore du mal). Nous avons rencontré beaucoup de gens : ceux qui ont traversé l’Amérique du Nord au Sud, ceux qui n’ont fait que la partie Sud, ceux qui y ont passé leur vacances d’été, celle qui nous a rejoint, ceux qui ont partagé nos galères et tout dernièrement ceux qui viennent d’Asie et qui prennent notre place sur le continent (on a échangé pas mal d’informations : merci Dorothée et Arnaud). Il y a également tous ceux que l’on a rencontré un peu plus furtivement : nous ne sommes vraiment pas les seuls à voyager ;o)

Au programme pour la suite : île de Pâques du 31/07 au 08/08, Tahiti du 08/08 au 21/08 et retour dans le froid en Nouvelle Zélande, de l’autre côté de la ligne de temps. Ne vous attendez pas à avoir des nouvelles avant notre retour de Tahiti (ce qui coïncidera avec le retour de vacances de beaucoup de monde, ça tombe bien).

Bises à vous tous et bon chassé croisé ;o) (soyez prudents).

Eva et François